Massimo Montinari

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Massimo Montinari Source [1]

Massimo Montinari, né le 24.04.1957 à Bari (Italie), est un médecin italien gastro-enterologue, pédiatre et homéopathe, créateur d'un protocole Montinari pour les enfants autistes, activiste anti-vaccination [2] et partisan d'Andrew Wakefield.

Il a été président du conseil scientifique de l'association STELIOR de 2001 à 2009[3][4][5].

Peu de personnes comprenant l'italien, et quelques-unes l'anglais, voici quelques traductions (approximatives) d'articles parus soit dans des journaux, soit sur des sites web, pour cerner qui est Montinari et son rôle dans un procès qui a abbouti à une sentence judiciaire en juin 2012 accordant une compensation financiaire à un enfant devenu autiste soi-disant à cause d'un vaccin ROR, et basée sur des études d'Andrew Wakefield au grand dam des autorités sanitaires d'Italie et à la grande joie des anti-vax du monde entier. Le ministère de la santé italien ayant fait appel, la sentence a été annulée le 11 janvier 2014 par un tribunal de Bologne [6]. La famille a fait appel de la décision d'annulation, mais l'appel a été rejeté par la cour d'appel de Bologne le 13 février 2015[7] rendant ainsi l'annulation définitive.

Utiles ou nuisibles? La bataille des vaccins qui divise juges et pédiatres

Article signé Corrado Zunino, publié le 12 septembre 2012 dans le journal la Repubblica.it [8].
Effets secondaires sur les enfants, premières indemnisations décidées par des tribunaux. Le ministère de la Santé les défend [sous-entendu, défend les vaccins] : nous nous opposerons en justice. Les familles : dites nous quoi faire.

ROME - Deux décisions de justice, au printemps et en fin d'été, ont ébranlé le monde de la pédiatrie: Il y a une relation entre les vaccins obligatoires administrés à nos enfants et l'autisme. C'est ce qu'on dit deux juges à Rimini et Turin, et, dans la deuxième affaire, la Cour d'appel a décidé une indemnisation record: 1,8 milliards.

La maxi-indemnisation a été admise pour une fille de 29 ans, vingt-quatre [ans] en coma végétatif après une vaccination obligatoire (antidiphtérique-tétanique) faite [quand elle était] fillette. Il y avait ici une circonstance aggravante: l'appel a reconnu la faute d'un médecin qu'il s'était refusé de donner de la cortisone aux premières manifestations de crise.

Ces sentences, basées sur des expertises de spécialistes cliniciens et de médecins judiciaires, sont devenues source de préoccupation pour les familles. « Avec une probabilité scientifique raisonnable », lit-on dans l'exposé des motivations du Tribunal de Rimini, « la maladie est corrélée à l'administration du [vaccin] trivalent auprés de l'Asl [services de santé] de Riccione [ville italienne de la province de Rimini en Émilie-Romagne] ». Une association de consommateurs comme le Codacons a demandé d'abolir « les vaccins inutiles, nous épargnerions 114 millions ». Des groupes d'assurance ont fait un marketing poussé sur les cas devenus publics : « Autisme de vaccin », dit une publicité, « les juges le reconnaissent depuis 2009, tu as droit à une retraite à vie ».

Voilà, ces jours-ci, a été rouvert un débat jamais apaisé : les vaccins, quand servent-ils et quand sont-ils dangereux ? Parce qu'ils sont obligatoires chez nous et en France et seulement conseillés dans le reste de l'Europe. Des associations de parents qui ont connu des malheurs cliniques après une vaccination, la Comilva par exemple, mettent sur internet des contre-études. Neuf mille pédiatres organisés dans des structures reconnues, alors, ont décidé de répondre : « Les vaccins sont sûrs, ceci est un jeu de massacre ».

Ils ont été présents au côté du ministère de la Santé qui a fait déposer opposition à la sentence de Rimini et s'apprête à se pourvoir en Cassation également pour celle [la sentence] de Turin. La Société italienne de pédiatrie affirme avec force qu'il n'existe pas de rapport entre l'autisme et les vaccins, rappellant que « cette mauvaise littérature médicale » se fonde sur un article publié il y a 14 ans par la revue Lancet (et ensuite rétracté), [parlant] à propos de quelques études d'Andrew Wakefield, radié du monde de la médicine britannique.

Sur l'épineuse question, les pédiatres ont choisi la voie de la persuasion scientifique, de porte à porte, d'ordinateur à ordinateur. Et ils ont envoyé sur le site Web de la Sip, le directeur scientifique de communications, Alberto Tozzi Eugenio, pour le faire répondre à des questions simples et chargées de perplexité. «Je suis en contact avec beaucoup de familles qui ont eu des enfants victimes du vaccin trivalent", signale un lecteur. Puis: «Pourquoi ne donnez-vous pas le nombre de victimes dans notre pays?". Une mère: "Sept vaccins simultanément à la première administration, n'est-ce pas trop?". Luke, péremptoire: "Tout ce va et viens de délégués médicaux des grandes multinationales pharmaceutiques multinationales de vente, à quelle chose il servira, non?".

Tozzi a admis que des certitudes dans le domaine médical, il n'y en a pas, "mais nous ne connaissons pas encore un moyen différent de la vaccination de la population pour empêcher la circulation des infections." Voilà, "la chose compliquée à expliquer est que la probabilité d'avoir une maladie évitable et une complication grave est bien plus grande que celle d'avoir un effet secondaire grave associé à une vaccination". L'effet secondaire, oui, il peut exister, même s'il est rare. Mais le risque de contracter rougeole et coqueluche si tu ne te vaccines pas, risquer encéphalite et surdité, est plus élevé. Trop d'antidotes ensemble ? "C'est pratique et facilite la vie des parents."

Un neuropsychiatre pédriatique comme le professor Gabriel Levi affirme maintenant: « Dans de rares cas le vaccin peut augmenter la vulnérabilité neurologique, mais cela ne signifie pas qu'il détermine l'autisme ». Franco Antonello, papa d'Andrea, un garçon autiste à l'âge de deux ans après avoir fait le trivalent, a écrit un livre sur son histoire et celle de son fils. « Si je t'embrasse, n'aie pas peur », c'est le titre.

La guerre aux vaccins du médecin-policier: 10 mille euros entre les visites et les expertises

Article "La guerra ai vaccini del medico-poliziotto, 10mila euro a paziente tra visite e perizie", de Giuliano Foschini paru dans "la Reppublica.it" (édition de Bari) le 3 mars 2014[9]
Sous-titre: Le business millionaire sur les enfants autistiques. Plus un pourcentage sur les causes gagnées. Voilà qui est Massimo Montinari, qui promet de vaincre la maladie avec la nutrition et des médecines alternatives.

Cette histoire est beaucoup plus laide qu'on ne pourrait le penser. Et pas parce qu'en face c'est un enième affrontement entre la politique (le ministère de la Santé) et la justice (le procureur de Trani), parce que là, au fond, chacun fait son métier: les ministres décident sur ​​la base de données scientifiques, les juges d'instruction d'après les plaintes des citoyens. Cette histoire de vaccins qui causent l'autisme est beaucoup plus laide parce qu'elle porte derrière soi la souffrance des familles et des parents de ces enfants qui, désespérés, sont prêts à s'appuyer sur n'importe quelle chose juste pour avoir un espoir. Ce "n'importe quelle chose" est un médecin des Pouilles au passé très trouble, Massimo Montinari. Il est le gourou de la guerre italienne aux vaccins. Il est le médecin qui certifie la corrélation entre la maladie et le vaccin, qui suit pratiquement toutes les familles dans les batailles juridiques, empochant des milliers d'euros pour des visites, des expertises et des traitements désapprouvés par l'ensemble de la médecine internationale: Montinari promet de vaincre l'autisme avec alimentation sans gluten et sans lait de vache et des médicaments alternatifs (omotossicologici). [Note de Psiram: L'omotoxicologie est une forme de thérapie qui utilise des remèdes dilués de manière homéopathique en vue d'éliminer les toxines du corps [10]]. Et un peu comme c'est arrivé pour Stamina, le désespoir est capable de faire des miracles. Et ainsi - parmi les dizaines de patients en file dans son cabinet [médical] de Florence où il a dû émigrer suite à des heurts durs avec ses collègues - il y en a qui sont prêts à jurer que ces soins font miracle. Et que leurs enfants maintenant, grâce à Montinari sont bien mieux.

Tous ne pensent pas ainsi. "Il m'a donné un espoir, a ruiné ma vie" raconte la maman d'un enfant de neuf ans, autiste, qui, presque pendant un an, a été soigné par Montinari. "Nous l'avons rencontré par l'intermédiaire d'une association - raconte-elle aujourd'hui - nous étions désespérés et prêts à tout. À la première visite, il nous a demandé: avez-vous fait le vaccin? Nous avons clairement répondu que oui. Il a écarté les bras… Nous nous sommes sentis en faute, de là a commencé un bombardement de renseignements, le parcours est très long et très douloureux. Et ensuite les coûts : chaque visite coûte 250 euro, nous en aurons fait une vingtaine au moins, peut-être davantage. Ensuite l'association qui nous avait adressés à lui, et le docteur [lui-]même, nous ont expliqué qu'il était possible d'entreprendre la voie judiciaire, la cause, celle que beaucoup ont gagnée. L'expertise, Montinari l'aurait faite pour quelques millier d'euro. Et ensuite si nous avions gangé… Voilà, nous sommes arrêtés à ce point et y avons décidé de nous concentrer sur notre enfant ». Celui-ci, certes, est seulement un des récits. Il y en a cent autres, mille par contre qui parlent de Montinari comme d'un génie, d'un Messie, d'un gourou boycotté par la médicine internationale, des médecins-chef du Gaslini, par l'Institut supérieur de Santé, par tous en somme, parce qu'« il avait osé défier Big Pharma ». Pour cette raison également, est-il peut-être important de se demander, qui est exactement Montinari ? Et surtout quel rôle ont ses théories avec l'enquête de la procuration de Trani ?

A Bari, tous ceux qui l'ont connu se rappelent de ce chirurgien pédiatrique de Jean XXIII qui tournait avec le pistolet sous la blouse. Nous sommes dans les années 80-90, et déjà alors, Montinari il parlait de vaccins et de contre-indications, offrant des théories pour les moins originales. À Bari, cependant, il n'a pas trouvé pas un terrain fertile, si bien qu'en 2003 il décide de tenter un concours pour la police. Il le gagne et il s'établit à Florence comme dirigeant médical. Ici, il termine ses études et continue la profession libérale qu'il avait déjà commencée à Bari: il ouvre un cabinet [médical] privé et commence sa croisade personnelle pour guérir les enfants de l'autisme. Rapidement commencent à surgir en Italie des comités qui portent son nom, le Comisva, le Comité du mouvement italien pour la liberté des vaccinations, l'élit en défenseur et avec les avocats Giuseppe Romeo et Roberto Mastalia, il commence à assister les parents des enfants qui décident d'entamer des procès contre le ministère de la Santé. L'affaire devient toujours plus importante, Montinari va une fois par semaine consulter à Rome, son nom se répand parmi les familles avec des enfants autistiques de toute Italie.

Le tournant arrive ces derniers mois, quand Montinari décide de revenir dans les Pouilles pour une série de conférences: six en tout, l'une desquelles le 11 janvier à Trani. Son contact, le médecin le raconte lui-même, est Fabrice Ferrante, dirigeant régional du démocrate Parti, qui organise une conférence publique à laquelle participe aussi pm [le procureur] Michele Ruggiero, le même qui aujourd'hui a ouvert l'enquête. Mais ceci est un détail. Le procureur explique qu'ils ne pouvaient pas faire autrement qu'enquêter après avoir reçu une plainte que Ferrante même a présentée. À s'occuper du cas, il y a maintenant les carabiniers du Nas [corps spécial qui dépend du Ministère de la Santé] qui précisément à cette heure font ce que le procureur lui a demandé: hier, ils sont allés au centre épidémiologique régional pour demander les données sur le nombre d'enfants autistes dans les Pouilles pour ensuite essayer de faire une corrélation avec le vaccin hexavalent. "Nous donnerons clairement tout ce qui est exigé de nous, qui sait, cette fois-ci sera peut-être la bonne...". Pour quoi faire? Cinzia Germinario, Professeur d'Hygiène, est la directrice de l'observatoire épidémiologique régional: « Cela fait vingt ans que nous luttons contre ce monsieur. Nous donnerons tout ce qui nous est demandé et agissons clairement par voie institutionnelle. Cela dit, nous avons déjà enregistré une baisse de la vaccination obligatoire, et cela est très dangereux. Cela signifie que des maladies comme la poliomyélite, la rougeole, l'hépatite ou la méningite sont susceptibles de revenir. Oui, pour nos enfants, c'est une véritable tragédie."

L'étrange accord entre le procureur des Pouilles et le médecin "hérétique" ani-vaccin

Article "La strana intesa fra il pm pugliese e il medico “eretico” anti-vaccini", sous-titre: Uno cura l’autismo con l’omeopatia, l’altro indaga sul tema, auteur Niccolò Zancan, publié le 26 mars 2014 sur La Stampa. [6]
Sous-titre de l'article: L'un soigne l'autisme avec l'homéopathie, l'autre enquête sur le thème.

Le magistrat, le médecin et la grande affaire des vaccins. Résumé ambiguë. Mais c'est vraiment ce dont on discute dans les réseaux [sociaux] ces jours-ci. S'il est opportun qu'un chirurgien et un procureur adjoint présentent leur thèse ensemble dans un débat public. Et puis, toujours eux, s'ils s'en occupent du point de vue professionnel. L'un a ouvert d'une enquête/information sur les effets de la vaccination non obligatoire, l'autre pousse ses patients à s'adresser au magistrat en question. Cela se passe à Trani, Pouilles. Et ce n'est pas un court-circuit classique italien, mais ça y ressemble.

Le médecin s'appelle Massimo Montinari, 56 ans, né à Bari, cabinet [médical] à Florence. Titulaire d'un CV écrit en rouge et bleu, de ceux qui ne laissent pas indifférent: gastro-entérologue, pédiatre, «médecin en chef de la police d'État», «conseiller de la Légion des Carabiniers de Toscane", "expert en autisme nommé par l'Institut de la santé". Depuis vingt ans, il soutient que l'autisme serait guérissable avec l'homéopathie. En désaccord avec l'Organisation mondiale de la Santé [OMS], il dit que la cause de l'autisme serait vraiment les vaccins. Il soutient également que son «Protocole» serait boycotté par la « presse baillonnée » et les « intérêts énormes » des sociétés pharmaceutiques. Il a écrit le livre « Autisme, nouvelles thérapies pour améliorer et guérir ». Cette phrase récurrente est la sienne: « Je suis victime d'une persécution ». Et le voici, enfin, le docteur Montinari, en chair et os, samedi 11 janvier 2014, pour exposer ses théories dans un débat organisé de l'association La Bussola (La Boussole) de Trani. Titre : « Vaccins et autisme, tout ce que vous devez savoir ». La salle est bondée. Et sur scène, à ses côtés, est assis en tant que rapporteur le procureur de Trani, Michele Ruggiero.

À ce moment là, aucune enquête n'a encore été ouverte sur le sujet. Cela se passera seulement à la fin de février. Quand les parents d'un enfant malade présenteront une plainte au bureau du parquet. Maintenant, les plaintes se multiplient. Comme la préoccupation des parents. Le Dr Montinari sur Facebook lance des appels de cette teneur: « Etant donné de l'action du procureur de Trani, j'invite tous les parents d'enfants souffrant de dommages post-vaccinaux d'envoyer leur plainte au procureur. Je pense que c'est un devoir civique pour que la clarté soit faite ». Parmi les commentaires, il y en a qui écrivent: « Est-ce que vous ne pouvez pas faire un point de collecte et des mouvements comme une association-groupe ? ». Et il y a ceux qui répondent: « Nous attendons des instructions des avocats Giuseppe Romeo et Roberto Mastalia ». Il n'est difficile de ne pas découvrir que l'avocat Romeo assiste le Dr Montinari. En somme, finalement, ses théories seront prises en considération par un procureur [ou par le parquet, le ministère public]. Le délit supposé est « lésions corporelles très graves ». Mais qu'est-ce que faisait le magistrat au débat dans le rôle de rapporteur ?

« J'ai connu le Dr Montinari à cette occasion - explique le procureur Ruggiero - Je n'ai pas exposé de thèses préconçues parce que je n'en ai pas. J'avais été invité pour parler de faute médicale. Je me suis limité à dire que, si était démontrée une relation entre les vaccins et l'autisme, j'aurais considéré [qu']une enquête [était] opportune. Je ne ne me suis pas permis de dire, dans ce contexte, qu'il y avait une corrélation. Cependant, je pars du principe que plusieurs arrêts/sentences du Tribunal du Travail, chargé de l'indemnisation, ont constaté qu'il y avait un lien de « “causalité probable” ». Et c'est ainsi que le débat s'est transformé en une enquête judiciaire à l'échelle nationale. Évidemment, [si il] pense à mal, quelqu'un imagine déjà que l'expert désigné par le parquet de Trani peut être justement le Dr Montinari: "Je l'exclus catégoriquement - dit le procureur Ruggiero - J'ai donné mandat aux carabiniers du Nas de sélectionner des experts avec un profil international et d'une impartialité absolue ». Nous aurions voulu demander au docteur Montinari ses réflexions sur l'affaire, mais à neuf heure la nuit dernière, il était encore au cabinet [médical) à recevoir des patients.

La mère d'un enfant autiste accuse le médecin anti-vaccins

Traduction approximative d'un article de Niccolò Zancan (Turin) publié le 27/03/2014 sur La Stampa : [11]

Titre de l'article: Elle accuse le médecin anti-vaccins: "remèdes inutiles et poussières d'étoiles [poudre aux yeux ?]"
La mère d'un patient autiste: «Il vise uniquement la compensation"

Moins il y a d'espoir de guérison, plus certains médecins deviennent puissants. «Je le sais, je le sais, rien n'est changé après le "remède naturel". Mais mettez-vous à ma place, les autorités locales de la santé (ASL) m'ont dit: on prend son fils autiste comme il est. Au maximum, nous lui prescrivons un anxiolitique. " Et vous, madame, qu'avez-vous fait ? «Ho, j'ai claqué la porte au nez au médecin de l'ASL. Je suis rentrée chez moi, j'ai cherché sur google: vaccins et autisme. Vite est apparu le nom de Massimo Montinari. Je suis allé chez lui. A cette époque, il recevait à l'Hôpital Américain de Rome ".

Il est grand et gros, un médecin avec une grosse voix et l'uniforme de la police. Il s'est engagé à quarante ans, mais n'a jamais travaillé sur la route. Officiellement, gastro-entérologue. Il fait le médecin de la police, à l'Unité Mobile de Florence. Il fait, surtout, ce qu'il promet, espoirs aux parents d'enfants autistes, "Il t'écoute. Il te laisse t'épancher jusqu'aux larmes. Il a de bonnes compétences oratoires. Il te répète des phrases comme: Nos enfants, nos enfants ..." Il dit: "Nous [l']en sortirons." Comme si le problème était le sien. Tu le vois si plein d'autorité que tu veux le croire. Au premier rendez-vous, il demande 300 euro. Il prescrit un protocole de désintoxication copié d'un biologiste qui s'appelle Lorenzo Acerra: gouttes homéopathiques et diètes de désintoxication, sans gluten et sans caséine. Il prescrit aussi quelques produits brevetés par lui-même avec une maison pharmaceutique de Naples. La femme prend soin de l'analyse en laboratoire et de la comptabilité".

Florence, cabinet [médical] privé dans la via Cadore : « Il y a toujours la queue. Un va-et-vient continuel jusque tard la nuit. Mais seulement, après plusieurs visites à 250 euro chaque, sans aucune amélioration notable, on comprend quel est le véritable objectif du docteur Montinari. Il veut te convaincre de porter plainte pour préjudices dûs aux vaccins… ». Pourquoi ? « Parce qu'ensuite, ce sera lui qui sera l'expert indépendant, parce qu'ensuite il te conseillera deux avocats qui ont sa confiance absolue, parce qu'ensuite - en cas de succès - il prendra un pourcentage de l'indemnisation. C'est une grande affaire, voilà tout ».

Cette femme est très en colère, cette mère d'un enfant autiste, a écrit un rapport à la police financière dans lequel elle réaffirme chaque concept: « Montinari réalise des expertises médico-judiciaires pour démontrer les dommages/préjudices causés par le vaccin au tribunal ».

Il y a un patient de Montinari qui est arrivé en avril 2012 devant un juge du travail de Rimini, et a obtenu [pour l']une des premières fois en Italie des dommages-intérêts. Des comités de soutien naissent dans diverses régions italiennes. D'autres plaintes suivent. Il y a Montinari qui, à Trani, en janvier 2014, a parlé en public sur les vaccins et l'autisme. Lors de cette conférence, organisée par un chef local du Parti démocratique, participe également pm [procureur?] Michael Ruggiero, qui a maintenant ouvert une enquête à l'échelle nationale. C'est une histoire qui tourne sur elle-même, voilà ce qu'il en est. Et en rappelle diverses autres, par exemple le cas Stamina. Peut-être parce que même Montinari, comme Davide Vannoni, se sent incompris, victime et bienfaiteur: « Je travaille avec des rebuts de la médecine - dit-il - je travaille avec les enfants que personne ne veut voir. Abandonné par tous. Ce sont des réalités lourdes. Mais je ne vends pas d'espoirs, je ne vends pas de miracles. Je fais simplement mon métier de médecin". Combien gagnez-vous ? "Deux mille euros pour les expertises, 200 euros pour les visites. Pas davantage."

Et finalement, le Dr Montinari se laisse aller, "Mon cabinet est toujours plein. Les parents arrivent même du Brésil, d'Angleterre, d'Espagne et d'Argentine. Je ai des cas documentés de plus de 6000 patients. "Avec quels résultats?" Améliorations très significatives dans de nombreux cas. Dans certains, j'ai guéri l'autisme. Ensuite, bien sûr, cela dépend de comment on suit le traitement. Mais je vais rassembler les vidéos, avec le consentement des parents, pour documenter ce que je soutiens. L'avant et l'après. Tout sera envoyé dans les locaux officiels. Je crois que ce protocole mériterait d'être essayé dans un hôpital public ".

Enfants malades. Désespoir. Visites à domicile, horaires de nuit. Vidéos de présumées guérisons incroyables. Argent pour les protocoles jamais vérifié. Les analogies avec le cas Stamina deviennent de plus en plus manifestes. Peut-être parce Montinari est un habitué d'un certain genre d'histoires italiennes. Dans le passé, c'est écrit dans son curriculum vitae, il a même fait le conseiller du tribunal d'instance de Maglie pour évaluer la méthode Di Bella.

Montinari expert dans un procès accordant une compensation pour autisme suite à une vaccination ROR (2015)

Le tribunal italien renverse la décision judiciaire qui indemnise pour autisme

En juin 2012, un tribunal du travail à Rimini (Italie) a accordé une indemnisation à la famille d'un enfant nommé Valentino Bocca. La famille a allégué que le vaccin ROR que Valentino a reçu dans le cadre de ses vaccinations infantiles a causé son autisme, et le tribunal leur a accordé une compensation sur cette théorie. La décision du tribunal inférieur n'a jamais reposé sur des bases très solides: elle reposait en partie sur le témoignage d'un expert [Massimo Montinari] qui a invoqué, à son tour, l'étude démystifiée d'Andrew Wakefield. Mais elle a été utilisée par des militants anti-vaccins dans le cadre de leurs revendications.

Le 13 février, 2015, une Cour d'appel de Bologne a infirmé la décision prise qui a, apparemment, conduit à une baisse des taux de vaccination ROR en Romagne, une région historique d'Italie.

La Cour d'appel a accepté le recours déposé par le ministère de la Santé (Ministero della Sanità). L'expert désigné par la cour d'appel [Lodi] a souligné qu'il n'y a aucune preuve scientifique à l'appui d'un lien entre les vaccins et l'autisme. L'expert a souligné que l'expert de la cour inférieure [Montinari] a eu tort de se fonder sur l'étude réalisée par Andrew Wakefield, une étude discrédité et rejetée par la communauté scientifique.

L'expert a également souligné que, même si il y a un lien temporel entre le vaccin ROR et l'autisme de Valentino, dans le sens que le diagnostic de l'autisme a suivi le vaccin [est advenu après la vaccination], le lien temporel n'a pas été fort et n'implique pas nécessairement un lien de cause à effet.

L'expert, le docteur Lodi, a déclaré que "dans les antécédents médicaux de l'enfant, il n'y a pas de corrélation temporelle objective entre l'apparition graduelle des troubles autistiques et le vaccin ROR, il y a seulement le fait que les deux événements se produisent l'un avant l'autre, mais comme indiqué, cela n'est pas suffisant pour lier les deux événements".

L'avocat de Bocca, Luca Ventaloro [note de Psiram: d'une association italienne de Rimini, COMILVA (COordinamento del Movimento Italiano per la Libertà delle Vaccinazion) [12]], a affirmé qu'il fera appel devant la Cour suprême de cassation (Corte suprema di cassazione), la plus haute juridiction en Italie"[13].

Renseignement complémentaire sur Luca Ventaloro

L'avocat des plaigants, Luca Ventaloro, est un avocat bien-connu anti-vaccins qui fournit des conseils juridique sur la façon d'éviter les vaccinations obligatoires. Ventaloro a utilisé en tant que son “témoin expert-médical” Massimo Montinari qui n'a écrit aucun papier de recherche sur l'autisme, le ROR ou les vaccins; néanmoins le Dr. Montinari est l'auteur du livre ”Autismo: i vaccini fra le cause della malattia” (Autisme: les vaccins sont la cause de la maladie) et vend son propre protocole de “guérison” de l'autisme. Comme les gens disent toujours: ”Suivez l'argent” [14]

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Liens externes

Références

  1. http://www.giornalettismo.com/archives/1429939/massimo-montinari-il-medico-di-autismo-e-vaccini-sotto-accusa_slach
  2. http://universobambinoroma.jimdo.com/genesi-dell-associazione/ Site de l'Associazione Universo Bambino Roma ONLUS de Massimo Montinari
  3. http://www.marchemontinari.altervista.org/alterpages/files/CURRICULUMFORMATIVOEPROFESSIONALE.Montinaridocx.pdf CV officiel de Montinari sur un site ami. Page 5 est précisé "Presidente del Collegio scientifico STELIOR– Geneve- Anières (CH) dal 2001 al 2009" (italien)
  4. http://www.hyperactif.net/images/Massimo_Montinari.pdf Un document de Massimo Montinari sur l'autisme. Les vaccins seraient à l'origine de la maladie. Suivi d'une liste des références de Montanari à titre de preuve (français)
  5. http://www.hyperactif.net/autisme.html Sur le site hyperactif, on peut acheter un DVD "Approche immunotoxicologique du syndrome de l'autisme" par le Docteur Massimo Montinari, M.D. FRSH, Directeur médical de l'Hôpital policlinique de Bari, Italie - le DVD de sa conférence internationale de Genève - Prix 29,90 € / 46 FS (+ frais de port 2,10 € / 4 FS)
  6. 6,0 et 6,1 http://www.lastampa.it/2014/03/26/italia/cronache/la-strana-intesa-fra-il-pm-pugliese-e-il-medico-eretico-antivaccini-R3HNkKWTp5ceJSw1fWiLsM/pagina.html La strana intesa fra il pm pugliese e il medico “eretico” anti-vaccini Article "La strana intesa fra il pm pugliese e il medico “eretico” anti-vaccini", Par Niccolò Zancan (Turin), publié le 26 mars 2015 dans La Stampa
  7. http://www.ilfattoquotidiano.it/2015/03/04/vaccino-non-meccanismo-causa-effetto-autismo-bimbo-nacque-prematuro/1474845/ Article "Vaccino e autismo, sentenza ribaltata: “Bimbo prematuro, non fu considerato”, par David Marceddu, publié le 4 mars 2015 dans il Fatto Quotidiano
  8. http://www.repubblica.it/salute/medicina/2012/09/12/news/vaccini_effetti_collaterali-42380015/
  9. http://bari.repubblica.it/cronaca/2014/03/27/news/guerra_ai_vaccini-82019212/ La guerra ai vaccini del medico-poliziotto, 10mila euro a paziente tra visite e perizie. Par Giuliano Foschini, publié le 3 mars 2014 dans la Reppublica.it" (édition de Bari)
  10. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15197516?dopt=Abstract Etude "Homotoxicology--a review of randomised clinical trials". Auteurs: Ernst E, Schmidt K. Publiée en juillet 2004 dans Eur J Clin Pharmacol (European Journal Clinical Pharmacology) L'Homotoxicologie est une forme de thérapie qui utilise des remèdes dilués de manière homéopathique en vue d'éliminer les toxines du corps. Ce n'est pas une méthode thérapeutique fondée sur des principes scientifiques reconnus ou une plausibilité biologique. Pourtant, de nombreuses études cliniques en ont revendiqué l'efficacité. Le but de cette revue systématique est de récapituler et d'évaluer de façon critique les preuves d'essais cliniques rigoureux de cette forme de thérapie. [...] CONCLUSION: Malgré des résultats pour la plupart positifs et des notes élevées sur le score de Jadad, les essais cliniques randomisés, contrôlés par placebo, de l'homotoxicologie ne parviennent pas à démontrer l'efficacité de cette approche thérapeutique.
  11. http://www.lastampa.it/2014/03/27/italia/cronache/accuse-al-medico-anti-vaccini-cure-inutili-e-parcelle-stellari-PI2kPOwAzE91yb63ZKf92K/pagina.html
  12. http://comilva.org/contatti/ Site de l'association anti-vaccins COMILVA de Rimini
  13. http://sites.uchastings.edu/lawandvaccines/2015/03/02/italian-court-overturns-decision-that-compensates-for-autism/ Publié le 2 mars 2015 par Doris Reiss Professor of Law at the University of California Hastings College of the Law (San Francisco, CA) (anglais)
  14. http://www.skepticalraptor.com/skepticalraptorblog.php/manufacturing-controversy-mmr-vaccine/ Voir vers le tiers du document (anglais)
  15. http://www.mednat.org/curriculum_montinari.htm Un CV de Montinari sur un site de médecine naturelle
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