Jacques Benveniste

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Jacques Benveniste Source Youtube

Jacques Benveniste [1], né le 12 mars 1935, décédé le 3 octobre 2004, était un médecin et immunologiste français. De 1953 à 1960, il étudie la médecine à la faculté de Paris, à partir de 1965, il travaille à l'Institut de recherche sur le cancer du CNRS, puis en parallèle devient chef de clinique à la faculté de médecine de 1967 à 1969. A partir de 1973 il poursuit sa carrière à l'INSERM où il dirige plusieurs unités de recherche.

Le chercheur et son équipe affirmèrent en 1988 être parvenus à activer la dégranulation de basophiles avec des hautes dilutions d'anticorps IgE. La réponse biologique observée était interprétée par Benveniste et son équipe comme la démonstration que l'eau avait conservé les propriétés d'une substance qui ne s'y trouvait plus. Ce résultat pouvait être vu, entre autres, comme validant partiellement le modèle de la dilution en homéopathie. Il publia dans la revue scientifique Nature du 30 juin 1988 les résultats de ses recherches sur la mémoire de l'eau[2], recherches qui avaient été financées par les laboratoires Boiron connus pour leurs spécialités en homéopathie.

Cette publication donna naissance à une controverse avec la communauté scientifique. John Madock, éditeur de Nature, n'avait accepté de publier l'article de Benveniste qu'à la condition que les expériences soient refaites. Pour ce contrôle Madock avait fait appel à James Randi[3] et Walter W. Stewart, un physicien travaillant pour le National Institutes of Health (NIH) des USA. La premiere série d'expériences avait donné des résultats analogues à ceux de l'article publié, mais Randi ayant noté pendant la procédure, que les expérimentateurs savaient dès le départ quelles éprouvettes contenaient des hautes dilutions d’anti-IgE et celles qui n'en contenaient pas, demanda que les expériences soient refaites en double aveugle, et l'équipe obtint alors un résultat négatif. Madox publia dans Nature en juillet 1988 un rectificatif Expériences "haute dilution" une illusion: ... Nous concluons qu'il n'y a aucune base substantielle pour l'affirmation que l'anti-IgE à haute dilution conserve son efficacité biologique et que l'hypothèse que l'eau puisse conserver la mémoire de substances antérieures est aussi inutile qu'imaginaire. ...[4] Malgré la qualité de ses découvertes antérieures, Jacques Benveniste, qui refusa de chercher à confirmer sa théorie en utilisant un autre étalon que cette réaction de dégranulation des basophiles, finit par être discrédité comme chercheur et dut quitter l'INSERM en 1995. Après cette éviction Benveniste fonda en 1997 son propre petit institut de recherche (www.digibio.com).

En 1991 et 1998, Jacques Benveniste reçoit par deux fois le prix parodique Ig Nobel de chimie[5] pour son affirmation que l'eau a une mémoire et que ses propriétés pouvaient être transmises par des vecteurs ondulatoires appropriés et notamment via le téléphone et Internet[6].

The FASEB Journal a publié en 2006 sous le titre de "Can specific biological signals be digitized?" une étude faite en 2001 aux USA pour tenter de répliquer l'expérience de Benveniste et à sa demande. Benveniste, Didier Guillonnet et Jamal Jaissa, avaient amené leur propre matériel, on a donc la description de celui-ci avec photo et shéma (shéma qui fera partie de la demande de patente de Luc Montagier déposée en 2006 et accordée et publiée en 2007). Ils avaient établit le protocole et fait un essai-pilote mené du 30 octobre au 3 novembre 2001 en présence de l'équipe des scientifiques américains. Pendant cet essai pilote ceux-ci ont noté que les quelques résultats positifs trouvés au cours de 7 des 16 tests effectués (fig. B) se produisaient pendant la présence de Jamal Aissa qui interrompait le fonctionnement de la machine ABA (le robot Analyseur Biol Automatique) pour une manoeuvre manuelle avant de remettre le fonctionnement en automatique. L'essai proprement dit effectué par les américains selon le même protocole après le départ des français n'a pas réussi a reproduire les résultats positifs de la fig. B. Cependant Benveniste a reconnu qu'il avait observé une variabilité semblable selon l'expérimenteur dans son laboratoire et a déclaré que de certains individus obtiennent systématiquement des effets numériques et d'autres individus n'obtiennent aucun effet ou bloquent ces effets.[7]

Le Pr Luc Montagnier[8] et la Société DigiBio (alors dirigée par les héritiers de Benveniste) avaient créé, le 12 juin 2006, la société NANECTIS BIOTECHNOLOGIES spécialisée dans la biologie numérique. Un article intitulé "La mémoire de l'eau intéresse Luc Montagnier"[9] permet de comprendre pourquoi Luc Montagnier fait partie des références favorites de la Biologie totale qui est favorable à l'homéopathie, et par conséquent à la théorie de la mémoire de l’eau, qui, si elle était démontrée, expliquerait le principe de l’homéopathie. Ici[10] une vidéo où Montanier prend la défense des thèses de Benveniste.

Suite à cette vidéo, l'AFIS a publié un article critiquant cette prise de position de Montagnier[11] et cite la vidéo[12]Montagnier affirme que pour ne pas être infecté par le virus du Sida, et autres maladies, il suffirait de bénéficier de bonnes conditions sanitaires et d'avoir de bonnes défenses immunitaires (et où il ne mentionne même pas le préservatif), rejoignant ainsi de fait les partisans de la Biologie totale pour lesquels les microbes et virus n'expliquent rien et que le terrain est tout.

En décembre 2010, Luc Montagnier a annoncé dans le journal Science et dans le quotidien Le Monde [13] qu'il s'exilait en Chine pour «échapper à la terreur intellectuelle » entourant Jacques Benveniste, un « Galilée des temps modernes», et la mémoire de l'eau. A l'Institut Montagnier de Shangai[14], il poursuivra ses recherches sur les modifications dans la structure de l'eau causées par l'ADN et persistant à de très hautes dilutions.

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