Marc Verheyen au JT de France2. Source capture d'écran[1]

Marc Verheyen est un médecin généraliste exerçant à Tienen en Belgique flamande (Tienen est le nom flamand de la ville Tirlemont, code postal B-3300). Il est l'un des trois directeurs de l'IBCMT[2] et pratique la Thérapie par chélation.

Le Dr Verheyen au CHU d'Orléans en 2013

La "Conférence Scientifique Sur La Toxicologie des Métaux Lourds" a eu lieu le samedi 26 octobre 2013 à Hôpital de la Source d'Orléans. Elle était organisée par Micro Trace Minerals et le Dr Marie-Christine Boutrais, avec l'autorisation de l'équipe médicale de l'Hôpital de la Source d'Orléans [3].
Programme [4] :

  • TACT Study
  • Toxic Metals. Diagnosis and Treatment. Dr. Blaurock-Busch
  • Traitement des maladies cardiovasculaires. Dr. M. Verheyen
  • Laboratory Diagnostics in Metal Chelation. Dr. Blaurock-Busch
  • Encephaloscan and neuro-inflammation in the brain with heavy metals. Dr. Libert-Dath [note de Psiram: le Dr Sophie Libert-Dath, 75011 Paris était en contact avec l'IBCTM, était en train de se former ou allait prochainement le faire auprès de cet organisme[5]]
  • Treatment schedules and equilibrium reactions. Detoxification of the Brain. Dr. Blaurock-Busch
  • Le protocole de la chélation EDTA: Dr. M. Verheyen
  • DMPS, DMSA and Combination treatments. Protocols. Dr. Blaurock-Busch

Toutes les présentations du Dr Blaurock-Busch étaient en anglais, les autres en français. Prix de la conférence: 350 €.

Suite à cette conférence, Marc Verheyen publie le 02-11-2013 sur le site de l'IBCMT une sorte de petit compte-rendu intitulé "Chelation in France": Last weekend I was invited to speak at a conference about heavy metal toxicity in l'Hôpital de la Source in Orléans, south of Paris. This conference was organized by Mrs Boudrais, M.D. (internal medicine) in cooperation with Micro Trace Laboratories from Germany. There was a lot of interest. The 50 participants were mostly M.D.'s but also some dentists and one Professor in orthodontics. [...] Untill now there was a huge opposition by the classical medical world in France. Perhaps this is a turning point because this conference was allowed by the medical staff of l'Hôpital de la Source in Orléans."[3].

Traduction: Le week-end dernier, j'ai été invité à intervenir à une conférence au sujet la toxicité des métaux lourds à l'Hôpital de la Source à Orléans, au sud de Paris. Cette conférence était organisée par Mme Boudrais, M.D. (médecine interne) en coopération avec les laboratoires Micro Trace d'Allemagne. L'intérêt [de l'assistance] était manifeste. Les 50 participants étaient pour la plupart des docteurs en médecine, mais aussi quelques dentistes et un professeur en orthodontie. [...] Jusqu'à présent il y avait une énorme opposition [de la part] du monde médical classique en France. C'est peut-être un tournant, car cette conférence a été autorisée par l'équipe médicale de l'Hôpital de la Source à Orléans.

Les retombées de cette conférence

Une patiente française Liliane, qui supposait être intoxiquée, se faisait faire des chélations en Belgique. Elle était suivie en France par Le Dr Marie-Christine Boutrais. Estimant que le résultat des chélations était prometteur, "le Dr Boutrais décide d'aller se former aux Pays-Bas. En mars 2014, l'hôpital d'Orléans peut commencer les chélations. Une vingtaine de patients sont suivis dans le service. [...]"[6].

Le 1er février 2015, dans le documentaire Alerte au Mercure diffusé sur la chaîne France5[7], le Dr Marie-Christine Boutrais expliquait comment elle diagnostique et soigne, au Centre Hospitalier Régional (CHR) d’Orléans, des intoxications chroniques aux métaux lourds grâce à des ‘chélations’ : on injecte chez le patient des ‘chélateurs’, c’est-à-dire des molécules qui se lient fortement aux métaux (mercure, plomb, aluminium,cadmium, arsenic, etc.) stockés dans les organes, afin de les ‘neutraliser’ et de permettre aux malades de les éliminer par les selles et les urines. [...][8].

Dosages urinaires post-chélation des métaux lourds et pseudoscience : il faut agir !

Article publié en juin 2015, signé par Mathieu Glaizal, Assistance Publique Hôpitaux de Marseille, Romain Torrents, Assistance Publique Hôpitaux de Marseille, A Descamps, Institution du Département, Luc de Haro, Assistance Publique Hôpitaux de Marseille, département Centre Anti Poison et de ToxicoVigilanceAssistance, et Nicolas Simon, faculté de médecine de l'Université d'Aix-Marseille. [9][10]. Abstract :
Contexte
Les termes « métaux lourds » et « détoxication » exercent une fascination dépassant de loin la toxicologie médicale. Les centres antipoison (CAP) ont toujours été sollicités sur divers traitements ou diagnostics « alternatifs », mais un type d’appels émerge récemment, concernant des analyses hors consensus réalisées à l’étranger mais prescrites et justifiant la prise en charge par des praticiens français d’« intoxications aux métaux lourds ».
Description des cas
Nous rapportons 3 cas récents pour interpeller autorités sanitaires, médicales, et scientifiques. Description des cas : En 4 mois (novembre 2014 à février 2015), le CAP de Marseille a été interrogé par trois patients (hommes de 54 et 56 ans, femme de 55 ans) pour avis sur les résultats inquiétants de dosages métalliques urinaires post-chélation (respectivement par DMSA oral, DMPS iv et ZnDTA+DMPS iv). Réalisées en Allemagne par le laboratoire M [note de Psiram: Micro Trace Minerals très probablement] , ces recherches ont été prescrites par des généralistes naturopathes consultés depuis 4 à 18 mois, après des années d’errance thérapeutique dans la prise en charge d’un état chronique aspécifique (asthénie, douleurs et tensions musculaires, insomnie, anxiété, etc.) et de plus en plus handicapant. L’« analyse minérale » comporte le dosage en µg/g de créatinine de 33 éléments, sans indication de méthode, comparé à des valeurs « de base » (gouvernementales) et « d’orientation » (issues de l’expérience du laboratoire) et 2 pages de commentaires mal traduits. Des notions de « littérature », « accréditation » (ISO 17025) ou « contrôle qualité » sont mises en avant. Comme le matériel de prélèvement, les chélateurs ont été obtenus via internet, et pour certains injectés au cabinet. Si 2 patients se sont montrés ouverts à la remise en cause de ces résultats et ont accepté de voir un interniste (jamais consulté jusqu’ici), la 3ème, persuadée du « génie » de son thérapeute, a refusé toute critique et autre avis médical.
Discussion
La similitude des profils de ces patients comme celui de leurs médecins est frappante. Elle souligne l’existence d’une population de malades mal pris en charge autant que le ciblage mercantile dont ils sont l’objet. En France, pays marqué par des scandales sanitaires décrédibilisant toute parole officielle, un des prétextes à ces « dosages » est la controverse sur le mercure des amalgames dentaires et ses effets différés chez l’adulte. Aux Etats Unis, c’est la peur pour l’enfant qui est exploitée, avec la mise en avant d’un lien entre métaux lourds et troubles autistiques, pour justifier d’un recours massif à la chélation(1). Face à ce phénomène, dès 2010 les autorités sanitaires et sociétés savantes américaines se sont clairement positionnées (1-2) et ont alerté professionnels et grand public sur des pratiques officiellement qualifiées de frauduleuses. A ce jour, malgré les enjeux scientifiques, éthiques et légaux, rien en France ne vient contrer les pseudo-scientifiques relayés sur internet et dans les médias, où un documentaire récent [nota de Psiram: "Alerte au Mercure" sur France5 émis le 01 02 2015] montrait un interniste hospitalier [nota de Psiram: Le Dr Marie-Christine Boutrais] baser à son tour sa consultation sur les résultats du laboratoire M [note de Psiram: Micro Trace Minerals très probablement]. Le 25/02/2015, le site institutionnel de son centre hospitalier régional se targuait même d’être « reconnu par le Conseil international de toxicologie clinique de métaux lourds » [nota de Psiram: l'International Board of Clinical Metal Toxicology (IBCTM)], organe pro-chélation auto-proclamé accréditeur.
Conclusion
Le besoin d’approfondir les connaissances, notamment sur les expositions chroniques, et surtout d’améliorer l’écoute et la prise en charge de certains patients, ne doivent pas être niés. Mais d’abord dans l’intérêt des malades, et aussi au nom de leurs disciplines dévoyées, les toxicologues, analystes et cliniciens, doivent réagir et dénoncer des pratiques que certains qualifieraient d’abus de faiblesse et d’escroquerie en bande organisée.
Références
[1] Special Issue: Use and Misuse of Metal Chelation Therapy. J. Med. Toxicol. 2013 ; 9(4):297-379 ;
[2] US FDA. FDA Warns Marketers of Unapproved ‘Chelation’ Drugs. http://www.fda.gov/ForConsumers/ConsumerUpdates/ucm229358.htm (accès 25/2/2015)
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet abstract.

Liens externes

  • http://www.dhnet.be/archive/victime-du-dr-verheyen-51b86da1e4b0de6db9a52272 Article "Victime du Dr Verheyen", par MICHEL SOIRON, Publié le jeudi 08 mars 2001, sur DH Net.
    Christelle a perdu la santé, son travail, son fiancé et ses amis
    AUBEL. Lorsqu'on voit Christelle dans son magasin de fleurs de la rue Gorhez, à Aubel, on a peine à imaginer le calvaire qu'elle a enduré, et qu'elle endure encore depuis neuf ans maintenant. Un calvaire qui a débuté une semaine après son passage chez le docteur Verheyen, ce médecin liégeois qui prescrivait à la chaîne des pilules amincissantes.
    A l'époque, en 1992, j'avais 22 ans et j'étais mannequin. Je faisais des défilés. Je pesais 61 kg pour 1,73 mètre, ce qui n'était pas énorme. J'ai entendu parler du docteur Verheyen et je me suis rendue à son cabinet, rue Saint-Paul, à Liège.
    Là, tout s'est passé très vite. Il y avait une quinzaine de personnes dans la salle d'attente. Il m'a reçue et m'a juste demandé si je n'avais pas de problèmes de coeur ou de thyroïde, c'est tout. Mais il ne m'a fait passer aucun examen. Il n'a même pas pris ma tension. La seule chose qu'il m'a dite, c'était qu'effectivement j'avais bien besoin de maigrir! Je suis allée chercher les médicaments et je les ai pris pendant une semaine.
    C'est alors que son calvaire a débuté: Je suis rapidement devenue nerveuse, agressive, les gens ne me reconnaissaient pas. Et puis, j'ai eu un violent mal de tête. On m'a transportée à l'hôpital et on s'est aperçu que je faisais une hémorragie cérébrale. J'avais une chance sur trois de m'en sortir. Je suis tombée dans le coma, j'ai été à moitié paralysée, puis ça a été une pneumonie, un pneumothorax, les reins bloqués. A l'hôpital, on m'a dit que les médicaments n'étaient peut-être pas la cause de tout cela, mais on aurait pu le voir avec un examen médical préalable avant prescription. De plus, on m'a expliqué que beaucoup de patientes de Verheyen étaient passées par l'hôpital. [...]

Références

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