OLIGOSCAN

De Psiram
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L'Oligoscan

OLIGOSCAN est un appareil pseudo-médical, un spectophotomêtre portable à main, de la sarl Nemopharm[1] (site web marchand : physioquanta.com) de Guillaume Moreau avec lequel il serait possible de mesurer l’intoxication aux métaux lourds, la biodisponibilité des oligo-éléments & minéraux ainsi que le stress oxydatif d'un patient en temps réel, avec résultat en quelques secondes, sans prise de sang. Il n'existe aucune preuve de la capacité de l'appareil à effectuer ces mesures.

Il est commercialisé en France sur les sites web marchand physioquanta.com[2] et Oligoscan.fr de la sarl Nemopharm[3], en Suisse sur les sites web oligoscan-info.ch et cers-ta de Daniel Bobin[4][5] au prix, début 2015, de 1210 Euros hors taxe[6], en Belgique par www.oligoscan.be, en Espagne par oligoscan.es etc. et jusqu'aux USA [7] (au prix total de $4000.00 en 2013) au travers de la société Luxometrix, 3, rue d'Arlon Windhof, L-8399 (Luxembourg)[8] créée en octobre 2012 par Alexander Pregizer qui n'est autre que le co-gérant, avec Guillaume Moreau, de la Sarl Nemopharm de Montpellier.

Le nom de marque est protégé depuis le 25-03-2011 pour la France au bénéfice de Guillaume Moreau[9] et depuis le 09-09-2013 à l'international[10] au bénéfice de la société anonyme LUXOMETRIX-IPC.EU 3 RUE D’ARLON, L-8399 Windorf, Luxembourg créée en août 2011[11]. Voyons qui est derrière SA LUXOMETRIX-IPC.EU : Guillaume Moreau et Alexander Pregizer, co-gérant de la sarl NemopharmErreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>.

La norme (la fourchette des valeurs normales) est donnée et les valeurs respectives des minéraux sont classées en BAS-, BAS, NRM-, OK , NRM+, HAUT et HAUT+. Les métaux lourds sont répartis dans les classes NRM, ACCEPTABLE, EXCES. Pour les chiffres indiqués parfois à quatre décimales, aucune unité n'est spécifiée. On ne sait pas s'il s'agit de masse par kilogramme de poids corporel ou d' autre chose; de même n'est pas clair comment les valeurs de la norme (la fourchette des valeurs normales) sont fixées.

D'autres tableaux contiennent des "interprétations" des chiffres mesurés sous forme de "métabolisme 33%", "état émotionnel 71%" ou "prédisposition au diabète 50%". L'analyse pourrait servir de "base pour une supplémentation individuelle et efficace" (c.-à-d. la prise de compléments nutritionnels). En cas d'excès de métal lourd on recommande à l'utilisateur de prescrire une thérapie par chélation.

Dans une page de oligoscan.fr on lit: "Ce bilan est une technique révolutionnaire pour veiller en temps réel à l'équilibre minéral de vos patients pour une complémentation individuelle et adaptée. En cas de surcharge ou d'intoxication aux métaux lourds, vous pouvez prescrire des chélateurs adaptés."

La formation à l'OLIGOSCAN organisée par le site physioquanta est décrite ainsi : "Cette formation est destinée à découvrir les effets des carences/excès des métaux lourds, oligo-éléments et minéraux sur la santé.
Les signes cliniques d'intoxication et l'évaluation de la toxicité par la méthode Oligoscan seront présentés.
Elle est proposée par le CERS et animée par Mr Daniel Bobin
".[12][13] qui anime également les formations au Physioscan et à la Mil-thérapie et vend aussi l'Oligoscan.

Difficile de croire que l'Oligoscan soit fabriqué par la sarl Nemofarm de Guillaume Moreau. On peut supposer que l'appareil provient de Russie, étant donné l'origine russe du Physioscan qu'il commercialise également.

La base de données de la Food and Drug Administration (FDA), l'administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments, qui liste les dispositifs médicaux dont la commercialisation est autorisée aux États-Unis, n'a fourni aucun résultat quand Psiram l'a consultée le 30 août 2014 au sujet de l'OligoScan.

A Skeptical Look at the OligoScan par Stephen Barret[14]

Traduction de l'article A Skeptical Look at the OligoScan publié le 17 novembre 2013 sur le site Device Watch (Votre guide pour les dispositifs médicaux douteux) :
Un regard sceptique sur l'OligoScan.

L'OligoScan™ est un appareil manuel de spectrophotométrie qui prétend offrir " un test instantané des minéraux et des métaux toxiques dans les tissus". [La société] OligoScan North America LLC, qui commercialise l'OligoScan via son site web décrit ainsi son usage :

La technologie OligoScan vous permet de faire une analyse rapide et précise des oligo-éléments et des métaux lourds dans les tissus de vos patients. La mesure se fait directement dans votre cabinet avec un dispositif de spectrophotomètre portable approuvé par OligoScan. Les données de votre patient recueillies sont envoyées au serveur central sécurisé OligoScan en quelques clics. Et dans les 20 secondes, vous obtenez les résultats. Ce test est une technique révolutionnaire pour vérifier l'état minéral de vos patients en temps réel. Pour le prestataire de soins de santé, il vous permet de connaître la supplémentation le plus efficace qui maximise les bénéfices nutritionnels pour vos patients. En cas de toxicité des métaux lourds [comprendre : en cas d'intoxication par des métaux lourds], vous pouvez prescrire des techniques de chélation, des suppléments et/ou des changements de style de vie. Plus important encore, la mobilisation efficace est facilement perceptible avec l'OligoScan et nos vidéos cliniques à venir vous expliqueront tous les détails.

Historique

Le fabricant d'OligiScan semble être Physioquanta, de Montpellier, France. OligoScan North America, qui est décrit sur son site Web comme "partenaire exclusif pour les USA d'OligoScan Europe", s'est enregistré et a déposé ses statuts d'organisation en tant que société à responsabilité limitée locale [c'est à dire non internationale] dans le Nevada, le 5 Juin 2013, le domaine de l'entreprise (oligoscan.net) a été enregistré pour un an le 25 mai 2013, par Rashid A. Buttar, DO [docteur en ostéopathie], de Cornelius, Caroline du Nord, qui est identifié dans les vidéos en tant que directeur médical de l'entreprise. Le document d'enregistrement du Nevada mentionne Seguros Management LTD de Nassau comme son "directeur". Le site Web de Seguro offre de fournir des directeurs généraux, des officers [membres dirigeants de l'entreprise] ou des chefs d'entreprise nominaux "pour éliminer sur les documents publics les identités des dirigeants de la société de l'entreprise, et, ce faisant, vous procurer la vie privée que vous méritez." La base de données FDA's 510(k) qui liste les appareils dont la commercialisation a été autorisée aux États-Unis, n'a fourni aucun résultat quand j'y ai cherché le 26 Octobre "OligoScan." Buttar décrit l'appareil comme "probablement la chose la plus excitante que j'ai vue dans le diagnostic dans ma carrière professionnelle de médecin, et je suis médecin maintenant depuis 22 ans."

Buttar, un promoteur majeur de la thérapie par chélation, est président de l'American Board of Clinical Metal Toxicology, un groupe qui prône la thérapie par chélation pour un large éventail d'utilisations non standard[15]. Au cours d'une audience disciplinaire [les conseils de l'ordre des médecins de chaque état des USA "disciplinent", comprenez convoquent, auditionnent et sanctionnent le cas échéant les médecins déviants] qui a eu lieu en 2008, il a indiqué que presque tous les patients qu'il voit sont diagnostiqués intoxiqués par des métaux lourds et reçoivent la thérapie par chélation[16].

OligoScan North America propose l'appareil OligoScan avec un ou deux "packs d'options." Le forfait de base comprend un appareil, un enregistrement et une activation du compte, une inscription sur un annuaire en ligne, des renvois (transferts?) de demandes de renseignements à oligoscan.net, et 10 scans d'essais "gratuits". Le prix du «pack» est de $ 3990 avec 30 tests prépayés ou $ 4990 avec $ 60 essais prépayés.

Utilisation clinique

Oligoscan1.png

L'appareil OligoScan est passé sur la main gauche du patient et transmis à un ordinateur qui génère un rapport comme celui montré à droite. La section du haut compare le résultat de la mesure aux «NORMES» de 18 minéraux et, les graphes des résultats [sont figurés à droite] dans les colonnes intitulées «BAS-, BAS, NORMAL-, OK, NORMAL+, HAUT, ou TRES HAUT". La section du milieu compare les résultats pour 14 "métaux toxiques" : à une "NORME" de <0,010 et les graphes des résultats comme NORMAL, ACCEPTABLE, ou EN EXCÈS.

Dans une vidéo d'instructions, Buttar dit que les patients peuvent être divisés en quatre groupes: (1) en bonne santé (absence de maladie) + métaux bas; (2) en bonne santé (absence de maladie) + métaux élevés; (3) malade (présence de la maladie) + métaux bas; et (4) malade (présence de la maladie) + métaux élevés. Mais il avertit qu'une mesure "basse" ne signifie pas nécessairement que le patient a [des taux de] métaux bas parce que le scan peut avoir des résultats faux-négatifs et les personnes dont le test est faible pourraient tout simplement ne pas être excréter leurs métaux. Il poursuit en disant: « Vous ne pouvez vraiment pas avoir une personne qui est malade et qui a des métaux bas. Dans mes 17 années de pratique de ce type de médecine ... je n'ai jamais vu une personne malade qui n'ait pas des métaux."[17] Résultat final, pour Buttar, il semble que, indépendamment de ce que le test montre, les patients vont avoir besoin de désintoxication.

Pourquoi je suis sceptique

Pour valider l'utilisation d'un tel appareil, plusieurs types d'études seraient indispensables. L'un [type d'études] serait de valider l'exactitude avec des tests de laboratoire qui examinent si l'appareil peut mesurer de manière fiable le contenu d'extraits de sang/plasma purifiés dont on sait qu'ils ont des concentrations diverses de métaux lourds et d'autres ions. Si ces mesures sont exactes, des tests approfondis seraient nécessaires pour voir (a) si les mesures sur la main reflètent les valeurs sur le reste du corps, (b) pour déterminer quelles concentrations justifient une inquiétude, et (c) si la modification de ces concentrations avec la chélation améliore la santé du patient. Les sites Web de OligoScan offrent une liste de 35 articles soi-disant à l'appui de l'utilisation de l'appareil[18]. Certains concernent la teneur en minéraux des aliments. Certains évoquent les risques pour la santé des métaux lourds. Certains traittent de la spectroscopie. Mais aucun, à ma connaissance, n'évalue ce que prétend la vidéo OligiScan ou ne démontre que les patients ont bénéficié de l'utilisation de l'appareil. Sans études publiées, y compris certaines d'enquêteurs indépendants, je ne vois aucune raison de considérer le test utile, ou même potentiellement utile.

Liens externes

  • http://www.physioquanta.com/images/pdf/Oligoscan/plaquette-OS-03-2014.pdf A la fin, on lit:
    ""*Le spectrophotomètre est mis à disposition au tarif indiqué sur le bon de commande. Ce tarif inclut :
    - le Spectrophotomètre,
    - vos identifiants et mot de passe pour une connexion personnalisée au site OligoScan,
    - un accès illimité au test appelé «évaluation rapide»,
    - 10 «bilans Oligoscan complets» offerts.
    Par la suite, chaque «bilan Oligoscan complet» que vous effectué est facturé en fin de mois, au prix thérapeute.
    Vous le proposez à vos patients au prix conseillé de 60€.
    Vous pouvez proposer un bilan «évaluation rapide» gratuitement à toute votre patientèle.
    Les avantages sont multiples : vous effectuez un bilan minéral rapide, précis et vous pouvez conseiller une complémentation nutritionnelle adaptée.
    Les améliorations peuvent être mesurées par une seconde prise de mesures au bout de trois mois. L’efficacité de votre action est alors objectivée."
  • http://www.ncahf.org/digest13/13-43.html Traduction Psiram : "Un autre test des métaux démystifié. Rashid A. Buttar, DO, qui a témoigné à une audience disciplinaire qu'il chélate plupart des patients qu'il voit, est maintenant directeur médical d'OligoScan North America Ltd., qui commercialise un appareil spectrographique (l'OligoScan) qui est dit mesurer la concentrations de métaux lorsqu'il est passé sur la peau de la main gauche. Dans une vidéo d'instruction, Buttar dit que (a) les résultats sont comparables à des tests d'urine provoquées, (b) il n'y a jamais de faux résultats positifs, et (c) les résultats faussement négatifs n'excluent pas un problème de métaux parce que le patient peut avoir de la difficulté à excréter les métaux. L'OligoScan n'est pas répertorié dans la base de données 510(k) de la FDA des dispositifs qui ont été autorisés à la commercialisation. Device Watch a publié un rapport sceptique." Il s'agit de l'article A Skeptical Look at the OligoScan

par Stephen Barrett, M.D., voir la traduction en français ci-dessus.

Références

  1. 1086 Avenue Albert Einstein, 34000 Montpellier
  2. http://www.physioquanta.com/index.php?option=com_k2&view=item&layout=item&id=83&Itemid=819&lang=fr Page OligoScan : détection par spectrophotométrie des métaux lourds, minéraux et oligo-éléments, sans prise de sang
  3. http://www.physioquanta.com/oligoscan-s
  4. http://www.oligoscan-info.ch/contact.html
  5. http://www.cers-ta-info.com/oligoscan.html
  6. http://www.oligoscan-info.ch/qu_est_ce_que_l_oligoscan.html Cliquer sur "Tarif"
  7. https://www.oligoscan.net/video.html Site de OligoScan North America
  8. http://www.ip-adress.com/whois/oligoscan.us
  9. http://bases-marques.inpi.fr/Typo3_INPI_Marques/marques_fiche_resultats.html?index=2&refId=3817761_201236_fmark&y=199
  10. http://bases-marques.inpi.fr/Typo3_INPI_Marques/marques_fiche_resultats.html?index=1&refId=1186019_201503_tmint&y=0
  11. http://www.etat.lu/memorial/2011/C/Html/2668/2011129953.html
  12. http://www.physioquanta.com/index.php?option=com_eventbooking&view=category&category_id=13&Itemid=628&lang=fr&limitstart=5
  13. http://www.oligoscan-info.ch/contact.html
  14. http://www.devicewatch.org/reports/oligoscan/overview.shtml
  15. http://www.quackwatch.org/04ConsumerEducation/Nonrecorg/abcmt/overview.html
  16. Transcript of hearing held before the North Carolina Medical Board, April 23-24, 2008. Dr. Buttar Truth Web site, accessed Feb 10, 2009
  17. https://www.youtube.com/watch?v=bAfTBWi8JX4 Video No. 11. OligoScan North America, 2013. Training: Interpretation of Tests
  18. http://www.oligoscan.net/wp-content/uploads/2013/06/scientific_references_oligoscan_2.pdf