Mesmérisme

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Mesmérisme
Franz Anton Mesmer

Le Mesmérisme est une forme de thérapie par champs magnétiques dans laquelle sont utilisés à des fins thérapeutique des champs magnétiques statiques créés au moyen d'aimants permanents. De temps en temps est aussi utilisé le terme magnétothérapie.

Franz Anton Mesmer

Aux XVIIIe et XIXe siècles, le magnétisme animal du médecin souabe Franz Anton Mesmer (1734-1835) s'est établi dans le conglomérat des théories explicatives contradictoires et non prouvées de la perception de la réalité médicale.

Mesmer, adepte de l'Aufklärung allemand (trop souvent identifié sommairement à l'« âge des Lumières » français), obtint son doctorat en 1766 à Vienne, où il lui fut confirmé une "excellente érudition et connaissance de la pharmacologie".

Sa thèse de doctorat "De influxa planetarum" - L'influence des planètes sur la santé humaine - serait considérée comme astrologique du point de vue actuel, mais est basée, d'une part, sur les lois de la gravité de Newton ainsi que sur l'idée de Descartes de l'éther omniprésent, et, d'autre part, sur le fait que la physique ne fait pas encore la différence entre les différentes forces telles que la gravité, le magnétisme, l'électricité et autres forces hypothétiques comme une vis vitalis (force vitale [1]) essentielle au maintien de la vie.

Comme la majorité du monde savant de son époque, Mesmer était convaincu qu'il devait y avoir un principe naturel, une vis, une force qui non seulement agirait dans le cosmos, c'est-à-dire qui maintenait les planètes sur leur orbite, mais qui régirait également l'équilibre physiologique de l'homme.

Il croyait maintenant avoir trouvé cette force et écrivait dans sa thèse : "Elle augmente, diminue et perturbe la cohésion, la mobilité, l'irritabilité, le magnétisme et l'électricité dans les plus petites particules des composants solides et liquides de notre machine, et de ce point de vue, on pourrait aussi l'appeler, à juste titre, «Gravitas animalis» (gravité animée). Plus tard, Hahnemann et surtout ses élèves devaient développer des idées similaires.

Sur la suggestion de son ami l'astronome Maximilien Hell, Mesmer croyait avoir trouvé la gravitas animalis définie dans sa thèse de doctorat dans les forces de l'aimant. Hell lui-même avait fabriqué des aimants et traité une connaissance souffrant de crampes d'estomac avec un certain succès. Il recommanda donc cette thérapie à Mesmer.

Mesmer pensait maintenant que le corps aussi devait avoir nécessairement des propriétés magnétiques pour qu'il puisse vraiment y avoir une interaction entre corps et aimant. De manière logique, son propre corps lui-même dispose par conséquent de l'influence magnétique nécessaire, c'est pourquoi l'aimant devient superflu.

Le monde scientifique était hostile à ces méthodes. Mesmer a certes été admis à l'Académie bavaroise des sciences dans le cadre de la lutte contre la démonologie de Gaßner (le père Gaßner était connu pour ses activités exorcistes) dans laquelle il avait pris le parti des sciences contre le "Moyen Age", l'Académie de Berlin s'y est cependant opposé.

Mesmer croyait en une force régulatrice de l'énergie corporelle en tant que fluide cosmique enrichi qui se servait de certaines personnes comme médiateurs. Mesmer, par une manipulation indirecte et directe du corps du patient, a provoqué des crises de guérison qui mettaient le patient en transe ou en extase. A cette fin, il a utilisé des lignes dites magnétiques sur le corps des patients lesquelles étaient censées transférer la force de guérison du magnétiseur directement aux processus du corps perturbés [du patient] et aux récipients magnétisés en forme de cuve [le baquet] qu'il touchait et dont le contenu était relié aux patients par des barres de fer.

Le baquet de Mesmer

Baquet de Mesmer Source: Musée d'Histoire de la médecine et de la Pharmacie de Lyon
Source [2]

En 1780, ayant en France plus de patients qu'il n'en peut traiter individuellement, Mesmer introduit la méthode de traitement collectif dite du « baquet ». [3]

La cuve en bois, dont le fond était garni de morceaux de fer magnétisables (d'autres sources mentionnent du verre pilé, du sable, du mâchefer, de la limaille avec de la sidérite), était remplie d'eau jusqu'au bord. Des tiges de fer courbées étaient insérées, au travers d'un couvercle avec des trous, pointées vers l'extérieur aux extrémités supérieures. Des cordes de soie étaient attachées aux barres de fer à l'intérieur des baquets. Il est souvent ignoré que Mesmer n'utilisait pas seulement des aimants permanents, mais a également exposé les patients à de faibles décharges électriques. À cette fin, dans sa cuve se trouvaient aussi des bouteilles dites de Leyde, des condensateurs pouvant stocker des charges électriques [4], lesquelles pouvaient ensuite être déchargées via des électrodes accessibles.

Mesmer magnétisait le contenu de la cuve en caressant de ses mains les tiges de fer, il était fermement convaincu que le fluide magnétique animal passerait de ses mains dans la cuve. Il demandait aux patients de positionner les extrémités des tiges de fer (on trouve aussi l'appelation cannes) qui dépassaient de la cuve sur les parties malades de leur corps ou d'enrouler les extrémités des cordes de soie humides autour de leurs bras ou de leurs jambes pour recevoir le magnétisme. De temps en temps, était formée une sorte de ronde dans laquelle les patients et le magnétiseur se prennaient par la main et s'unissent dans une séquence thérapeutique (Florey 1995).

Avec cette méthode, Mesmer obtint tout d'abord beaucoup de succès dans les cercles aristocratiques à Vienne, mais, en raison de protestations médicales contre sa méthode suggestive et hypnotique, blessé par ces attaques dans son pays, il installa à Paris en 1778. Là aussi, il réussit à obtenir rapidement la faveur de la cour royale et à rassembler autour de lui une clientèle enthousiaste et fortunée.

En 1784, Mesmer put fonder en France des sociétés dites d'"Harmonie Universelle" (la loge maçonnique de l'harmonie qui deviendra plus tard la Société de l'Harmonie Universelle) dans lesquelles étaient formés les adeptes de son enseignement. Ces sociétés manifestaient un caractère sectaire de la doctrine de Mesmer qui, en tant que doctrine secrète, ne laissait pas ses disciples quitter son cercle. Mesmer, cependant, a également fait l'objet de critiques à Paris. Cela ne l'a pas affecté, puisqu'il a pu acquérir une fortune considérable grâce à ses pratiques dans les milieux nobles. Lorsque Mesmer a fui Paris en 1789 en raison de la tourmente de la Révolution française, il a dû abandonner l'essentiel de ses richesses. Malgré des tentatives ultérieures en 1798 et 1801, il n'a pas été en mesure de récupérer son argent de Paris. Mesmer quitta Paris en 1803 et s’installa au bord du lac de Constance où, en 1814, il écrivit son essai le plus important Mesmerismus oder System der Wechselwirkungen, Theorie und Anwendung des thierischen Magnetismus auf die allgemeine Heilkunde zur Erhaltung des Menschen. Le 5 Mars 1815, Mesmer est mort à Meersburg am Bodensee. (Wolfgang Eckart 1998).

L'influence de Mesmer sur les courants ésotériques de son époque était considérable et se poursuit jusqu'à nos jours. Des spirites, des occultistes, des loges maçonniques et groupes similaires ont assimilé sa théorie. Mesmer était une personne résolument autocratique qui ignorait fondamentalement les faits opposés à sa théorie. Il lisait peu et dans ses oeuvres on trouve seulement huit livres (Florey 1995).

Références bibliographiques

  • Eckart W (1988): Geschichte der Medizin. Thieme Verlag, Stuttgart, 12. Auflage
  • Florey E (1995): Ars Magnetica. Franz Anton Mesmer. 1734-1815. Magier vom Bodensee. Universitätsverlag, Konstanz
  • Schott HH (1985): Franz Anton Mesmer und die Geschichte des Mesmerismus. Franz Steiner Verlag Wiesbaden GmbH, Stuttgart

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