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==== La méta-analyse du Australia's National Health and Medical Research Council (2015) ====
 
==== La méta-analyse du Australia's National Health and Medical Research Council (2015) ====
 
Début mars 2015, l'agence australienne de santé (National Health and Medical Research Council) a publié une analyse de 225 études contrôlées et plus de 1800 publications scientifiques portant sur l'efficacité de l'homéopathie.<br><br>"''Résultats:<br><br>Dans aucune situation clinique il n’a été trouvé de preuve fiable que l’homéopathie soit efficace. Aucune étude de bonne qualité, avec une méthodologie correcte et un nombre suffisant de participants n’a pu apporter la preuve que l’homéopathie apportait un bénéfice sur la santé supérieur à celui d’une substance sans effet thérapeutique (placebo), ni que le traitement homéopathique améliorait l’état de santé aussi bien qu’un autre traitement.<br><br>Pour quelques états de santé, des études indiquaient que l'homéopathie n'était pas plus efficace que le placebo. Pour d'autres états de santé, il y avait des études de mauvaise qualité qui indiquaient que l'homéopathie était plus efficace que le placebo, ou aussi efficace qu'un autre traitement. Toutefois, en raison de leurs limitations, ces études n'étaient pas fiables pour en tirer des conclusions, à savoir, si l'homéopathie était efficace. Pour les états de santé restants, il n'a pas été possible de tirer une quelconque conclusion, à savoir, si l'homéopathie était efficace ou non, parce qu'il n'y avait pas assez de preuves.<br><br>Conclusion:<br><br>Se basant sur l'évaluation des preuves de l'efficacité de l'homéopathie, le NHMRC conclut qu'il n'y a aucun état de santé pour lequel il y ait des preuves fiables que l'homéopathie est efficace.<br><br>L'homéopathie ne doit pas être utilisée pour traiter des états de santé qui sont chroniques, graves, ou qui pourraient devenir sérieux. Les personnes qui choisissent l'homéopathie peuvent mettre leur santé en danger si elles rejettent ou retardent les traitements pour lesquels il existe des preuves solides de leur efficacité et sécurité. Les personnes qui envisagent de recourir à l'homéopathie doivent d'abord prendre conseil auprès d'un professionnel de santé agréé [reconnu et diplômé]. Ceux qui utilisent l'homéopathie doivent en informer leur médecin traitant et continuer à prendre les traitements prescrits.''"
 
Début mars 2015, l'agence australienne de santé (National Health and Medical Research Council) a publié une analyse de 225 études contrôlées et plus de 1800 publications scientifiques portant sur l'efficacité de l'homéopathie.<br><br>"''Résultats:<br><br>Dans aucune situation clinique il n’a été trouvé de preuve fiable que l’homéopathie soit efficace. Aucune étude de bonne qualité, avec une méthodologie correcte et un nombre suffisant de participants n’a pu apporter la preuve que l’homéopathie apportait un bénéfice sur la santé supérieur à celui d’une substance sans effet thérapeutique (placebo), ni que le traitement homéopathique améliorait l’état de santé aussi bien qu’un autre traitement.<br><br>Pour quelques états de santé, des études indiquaient que l'homéopathie n'était pas plus efficace que le placebo. Pour d'autres états de santé, il y avait des études de mauvaise qualité qui indiquaient que l'homéopathie était plus efficace que le placebo, ou aussi efficace qu'un autre traitement. Toutefois, en raison de leurs limitations, ces études n'étaient pas fiables pour en tirer des conclusions, à savoir, si l'homéopathie était efficace. Pour les états de santé restants, il n'a pas été possible de tirer une quelconque conclusion, à savoir, si l'homéopathie était efficace ou non, parce qu'il n'y avait pas assez de preuves.<br><br>Conclusion:<br><br>Se basant sur l'évaluation des preuves de l'efficacité de l'homéopathie, le NHMRC conclut qu'il n'y a aucun état de santé pour lequel il y ait des preuves fiables que l'homéopathie est efficace.<br><br>L'homéopathie ne doit pas être utilisée pour traiter des états de santé qui sont chroniques, graves, ou qui pourraient devenir sérieux. Les personnes qui choisissent l'homéopathie peuvent mettre leur santé en danger si elles rejettent ou retardent les traitements pour lesquels il existe des preuves solides de leur efficacité et sécurité. Les personnes qui envisagent de recourir à l'homéopathie doivent d'abord prendre conseil auprès d'un professionnel de santé agréé [reconnu et diplômé]. Ceux qui utilisent l'homéopathie doivent en informer leur médecin traitant et continuer à prendre les traitements prescrits.''"
<ref>https://www.nhmrc.gov.au/_files_nhmrc/publications/attachments/cam02a_information_paper.pdf</ref><ref>http://www.nhmrc.gov.au/_files_nhmrc/media_releases/nhmrc_releases_statement_and_advice_on_homeopathy140311.pdf</ref><ref>http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2436 Article "Selon l’agence australienne de santé, l’homéopathie : pas mieux qu’un placebo." Par J.-P. K. publié sur le site de l'AFIS:br> "''L’Agence de santé australienne (le NHMRC, National Health and Medical Research Council) vient de procéder à une étude approfondie de l’efficacité de l’homéopathie. Ses résultats confirment ceux déjà établis par de nombreuses agences nationales, et synthétisées il y a quelques années par la revue The Lancet en 2005, sur la base d’une méta-analyse de grande ampleur : les effets cliniques de l’homéopathie sont ceux d’un placebo.<br>Nous reproduisons ici la synthèse de l’agence australienne, traduite par nos soins et sous notre seule responsabilité. Texte original sur le site du NHMRC. [...]</ref><ref>http://www.larecherche.fr/idees/entretien/homeopathie-n-est-pas-efficace-19-06-2012-91413 Article «L'homéopathie n'est pas efficace»<br>entretien - par Propos recueillis par Sophie Coisne dans mensuel n°466 daté juin 2012 à la page 94<br>Plus d'un tiers des Français déclarent utiliser l'homéopathie. Pourtant, les essais cliniques peinent à lui trouver une efficacité propre. Edzard Ernst, qui évalue les bénéfices et les risques des « médecines alternatives », pose le problème en termes éthiques et médicaux.<br>LA RECHERCHE : Le gouvernement australien a le projet de retirer l'homéopathie des traitements remboursés par la Sécurité sociale. Considérez-vous cela comme une victoire ?<br>EDZARD ERNST : Oui, et elle serait importante. Je ne suis pas contre les utilisateurs de l'homéopathie. Mais s'ils veulent l'utiliser, qu'ils la paient seuls. La Sécurité sociale en France ou son équivalent britannique, le National Health Service (NHS), ne devraient rembourser que des traitements dont on a prouvé l'efficacité. Or à moins de récrire les lois de la nature, l'homéopathie ne peut fonctionner. [...]</ref><ref>http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20150318.OBS4914/l-homeopathie-pas-plus-efficace-qu-une-pilule-de-sucre.html Article "L’homéopathie ? Pas plus efficace qu’une pilule de sucre..." Par Hugo Jalinière, publié le 18-03-2015</ref><ref>http://www.charlatans.info/news/Un-nouveau-coup-dur-pour-l Article "Un nouveau coup dur pour l’homéopathie", publié le 12 mars 2015. Après avoir commenté la méta-analyse australienne, l'article cite deux professeurs australiens fondateurs de l'association "Friends of Science in Medicine":<br>"''Avec tant de pression sur les comptes de la Sécurité Sociale, le gouvernement doit cesser de rembourser des thérapies alternatives non prouvées comme l’homéopathie, et ne plus encourager ni subventionner les ’formations’ sur l’homéopathie," dit le Professeur Rob Morrison. "Le gouvernement ne doit plus non plus subventionner les pratiques reposant sur des pratiques pseudoscientifiques de ce genre." Des économies sont certainement à faire sur les deniers publics de ce côté-là.<br>Le Professeur Alastair MacLennan ajoute qu’il n’est pas professionnel et qu’il n’est pas éthique que les pharmacies, dont le conseil est censé être fondé sur des éléments de preuves scientifiques et médicaux, recommandent et vendent des produits homéopathiques. Ces produits devraient sortir des pharmacies et se limiter aux commerces de détail non médicaux.''"</ref><ref>http://www.charlatans.info/news/+-homeopathie-+ Ici, on trouve tous les articles concernant l'homéopathie publiés sur ce site.</ref><ref>http://www.allodocteurs.fr/se-soigner/homeopathie/en-australie-aussi-lhomeopathie-nest-quun-placebo_15838.html Article "En Australie (aussi), l'homéopathie n'est qu'un placebo". L'Australie révèle un secret de polichinelle : l'homéopathie est un placebo. Les études indépendantes se suivent et se ressemblent toutes : l'homéopathie est indifférenciable d'un placebo. Appelé à statuer sur cette question, le Conseil national de la santé et de la recherche médicale (NHMRC) d'Australie n'arrive pas à une autre conclusion, après l'examen de 225 études sur cette pratique à prétention médicale. Par la rédaction d'Allodocteurs.fr,publié le 13/03/2015. [...] La poignée d'études suggérant une quelconque efficacité contenaient des biais méthodologiques grossiers (erreurs d'interprétation statistique, expériences n'étant pas menées en aveugle, etc.), déclare le NHMRC dans un communiqué. [...]<br>L'argument du ''placebo efficace''<br>Suite aux déclarations de le NHMRC, Grant Kardachi, le président de la Société pharmaceutique australienne, qui fédère 27.000 pharmaciens, a rejeté l'idée d'éliminer les produits homéopathiques des étagères des officines, suggérant "qu'ils pourraient encore être utilisés comme des placebos efficaces".<br>Selon lui, "si quelqu'un entre dans une pharmacie et demande un traitement homéopathique pour aider à dormir, et si ce traitement fonctionne grâce à l'effet placebo", "cela est peut-être mieux que de devoir obtenir une prescription auprès d'un médecin pour obtenir des somnifères".<br>L'argument n'est pas nouveau, mais il pose plusieurs problèmes. Le premier est d'ordre éthique : un professionnel de santé peut-il mentir au patient, en prétendant lui donner un médicament ayant une efficacité propre, pour mettre en jeu d'éventuels mécanismes psychologiques permettant d'aboutir à la guérison ? Autre question soulevée par cette approche : en entretenant le mythe de l'efficacité d'une pratique d'apparence médicale, en utilisant les arguments fallacieux et le folklore pseudo-scientifique destinés à la justifier, on encourage le patient à construire une représentation totalement erronée de son corps, ou de la façon dont une guérison s'opère. Or, si un jour le patient contracte une maladie grave –  qui ne se résorberait pas d'elle même – l'imaginaire thérapeutique ainsi cultivé peut l'amener à faire de très mauvais choix (ou prendre conseil auprès de personnes mal formées, ce qui revient exactement au même).<br>''Mieux vaut cela qu'un médicament dont le corps n'a pas besoin'' ?<br>Le concept de "placebo particulièrement efficace" peut sembler absurde : si un placebo est plus efficace qu'un autre, l'un des deux n'est, par définition, pas tout à fait un placebo…<br>L'effet placebo est, dans la culture populaire, celui du "pouvoir de l'esprit", l'effet psychologique de la conviction d'être soigné. Dans les faits, le phénomène est beaucoup plus subtil (1). Mais certains comportements et certains rituels peuvent indéniablement induire des phénomènes psychologiques très différents. Des expériences ont déjà essayé de mesurer l'impact sur la sensation de guérison d'attitudes différentes de la part du personnel médical. Ces recherches montrent que la prise en charge des patients, par des "médecins homéopathes" induit de meilleurs effets qu'une prise en charge par des généralistes, alors même que les comprimés donnés aux malades étaient identiques. La prise en charge a, en elle même, un effet placebo, et l'attitude de la plupart des homéopathes semble plus réconfortante que celle des généralistes.<br>C'est un enseignement précieux : il est possible d'améliorer l'efficacité des traitements affichant autant d'intérêt et de compassion pour le patient que le font les homéopathes. Mais une reconnaissance des talents des homéopathes n'est pas une reconnaissance de l'utilité de l'homéopathie, loin de là.<br>Tout de même, ne vaut-il mieux pas donner un placebo à un patient qui réclame un traitement, plutôt que de lui donner une substance active dont son corps n'a pas besoin ? Cela est loin d'être absurde mais, pour les raisons évoquées plus haut, pourquoi cela devrait-il être la mensongère homéopathie ?<br>Les utilisateurs de l'homéopathie croient souvent utiliser un traitement "naturel", "à base de plantes", et sont nombreux à conspuer l'industrie pharmaceutique qui commercialiserait des "traitements inutiles". Malheureusement, la plupart des "médicaments" homéopathiques ne contiennent pas la moindre molécule d'un quelconque extrait naturel : ce ne sont que des billes de sucres, vendues à prix d'or, par des laboratoires qui n'ont pas besoin d'investir le moindre euro dans la recherche médicale. Où sont les laboratoires qui abusent de la crédulité et de l'ignorance du public ?<br>Rien de nouveau sous le soleil<br>L'annonce de le NHMRC n'a rien de révolutionnaire. Contrairement à ce qu'ont pu écrire quelques commentateurs francophones, elle ne soulève ni "polémique" ni "controverse" chez les scientifiques et chez les médecins qui – comme les y invite, par déontologie, le code de la santé publique(2) – basent leur pratique sur des connaissances scientifiques.<br>Il est peu probable qu'en France, ce rappel de faits très connu change quoi que ce soit. L'un des plus grands laboratoires homéopathiques est implanté sur notre sol ; les étudiants en pharmacie peuvent suivre une spécialisation en homéopathie (au mépris, on l'aura compris, de tout fondement scientifique ou médical) ; de nombreuses préparations sont remboursées à 35% par la sécurité sociale, alors qu'elles n'ont aucun effet propre.<br>Cette situation, que d'aucun juge aberrante, se justifie autant par des intérêts économiques immenses que par de puissants ressorts psychologiques. Au premier lieu desquels le refus, pour beaucoup de citoyens, d'admettre qu'ils se soignent avec un authentique et banal placebo.<br>"Et alors ? Au moins on ne s'empoisonne pas avec des médicaments dont on a pas besoin !"<br>En elle même, l'homéopathie n'empoisonne que le budget (et celui de la sécurité sociale, pour les produits remboursés). Elle ne guérit pas, et crée de fausses représentations.<br><br>(1) Un essai clinique réalisé "contre placebo" met en jeu de nombreux effets qui n'ont rien de psychologiques ; par exemple, certaines maladies se résorbant d'elles mêmes, la guérison suite à la prise d'un faux médicament est, en partie, le fruit d'une évolution normale.<br>(2) L'Article R4127-32 du code de la santé publique (chapitre VII : Déontologie, sous-section "devoirs envers les patients") stipule que "dès lors qu'il a accepté de répondre à une demande, le médecin s'engage à assurer personnellement au patient des soins consciencieux, dévoués et fondés sur les données acquises de la science, en faisant appel, s'il y a lieu, à l'aide de tiers compétents". Cela pose d'ailleurs une question qui est loin d'être anodine : les patients peuvent-ils conserver sa confiance en un médecin qui se détournerait de ce principe déontologique fondamental ?</ref>
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La Sécurité sociale en France ou son équivalent britannique, le National Health Service (NHS), ne devraient rembourser que des traitements dont on a prouvé l'efficacité. Or à moins de récrire les lois de la nature, l'homéopathie ne peut fonctionner. [...]</ref><ref>http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20150318.OBS4914/l-homeopathie-pas-plus-efficace-qu-une-pilule-de-sucre.html Article "L’homéopathie ? Pas plus efficace qu’une pilule de sucre..." Par Hugo Jalinière, publié le 18-03-2015</ref><ref>http://www.charlatans.info/news/Un-nouveau-coup-dur-pour-l Article "Un nouveau coup dur pour l’homéopathie", publié le 12 mars 2015. 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[...] La poignée d'études suggérant une quelconque efficacité contenaient des biais méthodologiques grossiers (erreurs d'interprétation statistique, expériences n'étant pas menées en aveugle, etc.), déclare le NHMRC dans un communiqué. [...]<br>L'argument du ''placebo efficace''<br>Suite aux déclarations de le NHMRC, Grant Kardachi, le président de la Société pharmaceutique australienne, qui fédère 27.000 pharmaciens, a rejeté l'idée d'éliminer les produits homéopathiques des étagères des officines, suggérant "qu'ils pourraient encore être utilisés comme des placebos efficaces".<br>Selon lui, "si quelqu'un entre dans une pharmacie et demande un traitement homéopathique pour aider à dormir, et si ce traitement fonctionne grâce à l'effet placebo", "cela est peut-être mieux que de devoir obtenir une prescription auprès d'un médecin pour obtenir des somnifères".<br>L'argument n'est pas nouveau, mais il pose plusieurs problèmes. Le premier est d'ordre éthique : un professionnel de santé peut-il mentir au patient, en prétendant lui donner un médicament ayant une efficacité propre, pour mettre en jeu d'éventuels mécanismes psychologiques permettant d'aboutir à la guérison ? Autre question soulevée par cette approche : en entretenant le mythe de l'efficacité d'une pratique d'apparence médicale, en utilisant les arguments fallacieux et le folklore pseudo-scientifique destinés à la justifier, on encourage le patient à construire une représentation totalement erronée de son corps, ou de la façon dont une guérison s'opère. Or, si un jour le patient contracte une maladie grave –  qui ne se résorberait pas d'elle même – l'imaginaire thérapeutique ainsi cultivé peut l'amener à faire de très mauvais choix (ou prendre conseil auprès de personnes mal formées, ce qui revient exactement au même).<br>''Mieux vaut cela qu'un médicament dont le corps n'a pas besoin'' ?<br>Le concept de "placebo particulièrement efficace" peut sembler absurde : si un placebo est plus efficace qu'un autre, l'un des deux n'est, par définition, pas tout à fait un placebo…<br>L'effet placebo est, dans la culture populaire, celui du "pouvoir de l'esprit", l'effet psychologique de la conviction d'être soigné. Dans les faits, le phénomène est beaucoup plus subtil (1). Mais certains comportements et certains rituels peuvent indéniablement induire des phénomènes psychologiques très différents. Des expériences ont déjà essayé de mesurer l'impact sur la sensation de guérison d'attitudes différentes de la part du personnel médical. Ces recherches montrent que la prise en charge des patients, par des "médecins homéopathes" induit de meilleurs effets qu'une prise en charge par des généralistes, alors même que les comprimés donnés aux malades étaient identiques. La prise en charge a, en elle même, un effet placebo, et l'attitude de la plupart des homéopathes semble plus réconfortante que celle des généralistes.<br>C'est un enseignement précieux : il est possible d'améliorer l'efficacité des traitements affichant autant d'intérêt et de compassion pour le patient que le font les homéopathes. Mais une reconnaissance des talents des homéopathes n'est pas une reconnaissance de l'utilité de l'homéopathie, loin de là.<br>Tout de même, ne vaut-il mieux pas donner un placebo à un patient qui réclame un traitement, plutôt que de lui donner une substance active dont son corps n'a pas besoin ? Cela est loin d'être absurde mais, pour les raisons évoquées plus haut, pourquoi cela devrait-il être la mensongère homéopathie ?<br>Les utilisateurs de l'homéopathie croient souvent utiliser un traitement "naturel", "à base de plantes", et sont nombreux à conspuer l'industrie pharmaceutique qui commercialiserait des "traitements inutiles". Malheureusement, la plupart des "médicaments" homéopathiques ne contiennent pas la moindre molécule d'un quelconque extrait naturel : ce ne sont que des billes de sucres, vendues à prix d'or, par des laboratoires qui n'ont pas besoin d'investir le moindre euro dans la recherche médicale. Où sont les laboratoires qui abusent de la crédulité et de l'ignorance du public ?<br>Rien de nouveau sous le soleil<br>L'annonce de le NHMRC n'a rien de révolutionnaire. Contrairement à ce qu'ont pu écrire quelques commentateurs francophones, elle ne soulève ni "polémique" ni "controverse" chez les scientifiques et chez les médecins qui – comme les y invite, par déontologie, le code de la santé publique(2) – basent leur pratique sur des connaissances scientifiques.<br>Il est peu probable qu'en France, ce rappel de faits très connu change quoi que ce soit. L'un des plus grands laboratoires homéopathiques est implanté sur notre sol ; les étudiants en pharmacie peuvent suivre une spécialisation en homéopathie (au mépris, on l'aura compris, de tout fondement scientifique ou médical) ; de nombreuses préparations sont remboursées à 35% par la sécurité sociale, alors qu'elles n'ont aucun effet propre.<br>Cette situation, que d'aucun juge aberrante, se justifie autant par des intérêts économiques immenses que par de puissants ressorts psychologiques. Au premier lieu desquels le refus, pour beaucoup de citoyens, d'admettre qu'ils se soignent avec un authentique et banal placebo.<br>"Et alors ? Au moins on ne s'empoisonne pas avec des médicaments dont on a pas besoin !"<br>En elle même, l'homéopathie n'empoisonne que le budget (et celui de la sécurité sociale, pour les produits remboursés). Elle ne guérit pas, et crée de fausses représentations.<br><br>(1) Un essai clinique réalisé "contre placebo" met en jeu de nombreux effets qui n'ont rien de psychologiques ; par exemple, certaines maladies se résorbant d'elles mêmes, la guérison suite à la prise d'un faux médicament est, en partie, le fruit d'une évolution normale.<br>(2) L'Article R4127-32 du code de la santé publique (chapitre VII : Déontologie, sous-section "devoirs envers les patients") stipule que "dès lors qu'il a accepté de répondre à une demande, le médecin s'engage à assurer personnellement au patient des soins consciencieux, dévoués et fondés sur les données acquises de la science, en faisant appel, s'il y a lieu, à l'aide de tiers compétents". Cela pose d'ailleurs une question qui est loin d'être anodine : les patients peuvent-ils conserver sa confiance en un médecin qui se détournerait de ce principe déontologique fondamental ?</ref>
     
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