Ésotérisme

De Psiram
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Le terme ésotérisme vient de l'adjectif grec esoterikós, un dérivé de esôteros qui signifie "intérieur" (lui-même dérivé de l'adverbe ἔσω, "en dedans"). Il a été longtemps utilisé pour les enseignements secrets réservés à une élite, souvent après une initiation. La signification actuelle recouvre en grande partie le terme moderne New Age ou le nouvel ésotérisme. Le terme ésotérique désignait autrefois les rites et cérémonies pratiqués par les initiés au sein de groupements cultuels fermés qui restaient en grande partie cachés aux personnes extérieures (les profanes) et étaient tenus secrets. Il sert aujourd'hui pour un grand nombre de doctrines et d'idéologies très diverses, qui sont fondées sur l'hypothèse qu'une description scientifique rationnelle du monde est impossible. En conséquence, les doctrines ésotériques ont quelque chose en commun: elles ne sont pas vérifiables ou réfutables, mais sont émises avec la prétention à l'infaillibilité. Une doctrine ésotérique unique et reconnue de toutes parts, il n'y en a pas et dans ce milieu on n'y aspire pas non plus.

Antoine Faivre, expert en ésotérisme, qui ancre l’étude de l’ésotérisme dans une recherche universitaire académique, internationale, propose ceci : « Le mot 'ésotérisme' revêt quatre significations différentes. (...)
1. Pour les libraires ou les éditeurs, 'ésotérisme' sert de mot générique pour tout type de littérature relevant du paranormal, des sciences occultes, de diverses traditions de sagesse exotique, etc.
2. Le mot 'ésotérisme' évoque l’idée d’enseignements secrets (…).
3. Le mot 'ésotérisme' renvoie aussi au 'centre' de l’Être, celui de l’Homme, de la Nature ou de Dieu ; par exemple le 'Dieu ésotérique' de Franz von Baader est le Dieu caché (…).
4. Enfin, dans notre champ de recherches, le mot 'ésotérisme' renvoie à un ensemble de courants spirituels [hermétisme, kabbale chrétienne...], qui ont un certain air de famille."

Généralités

Avec des qualificatifs comme ésotérisme, New Age et occultisme, sont regroupés des voies de connaissance et des formes d'action particuliers, non religieux dans lesquelles il est insisté sur le rôle d'une expérience individuelle subjective, souvent extraordinaire, qui échappe à une communicabilité rationnelle (qu'on ne peut décrire) et surtout à une possibilité de vérifiabilité intersubjective. L'ésotérisme part de certaines qualités spirituelles de l'individu dont les descriptions sont à comprendre, dans la plupart de cas, comme des dires non réfutables scientifiquement. Néanmoins, il est parfois soulevé par les représentants des enseignements ésotériques aussi, pour des questions isolées, une prétention de vérifiabilité scientifique, ce qui conduit en rêgle générale à des tentatives d'argumentations pseudo-scientifiques. Une caractéristique frappante chez les mystiques est, en outre, l'utilisation irrationnelle de mots et de termes qui sont empruntés à d'autres disciplines, souvent (empruntés) aux sciences naturelles.

Un des éléments reliant beaucoup de doctrines ésotériques est la prétention à la vérité sur la question clé de l'humanité. Ils prétendent un savoir au sujet des "puissances supérieures", au sujet du passé et du futur de l'humanité, y incluent des promesses de montées dans de hautes sphères ou des hautes connaissances qui, cependant, restent interdites aux non initiés. Soit dit en passant, cette restriction de la connaissance aux seuls initiés représente exactement le contraire d'un principe important de la science: une bonne idée y est, par principe, à la disposition de tous les hommes et pas seulement à celle d'un cercle privilégié.

Références


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