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B: Pourquoi le médecin ne voulait pas venir seul? Est ce que vous vous rappelez?
 
B: Pourquoi le médecin ne voulait pas venir seul? Est ce que vous vous rappelez?
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G: Oui, [à l’époque] c’était déjà une chose contestée. Il [Hamer] dit toujours „médecine scolastique“. Les médecins n’étaient pas d’accord avec la méthode du Dr. Hamer. De toute façon, le Dr. D. [incompréhensible]... ne voulait pas y aller seul, il voulait un témoin, un deuxième médecin.
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G: Oui, [à l’époque] c’était déjà une chose contestée. Il [Hamer] dit toujours „médecine scolastique“ [Schulmedizin, médecine conventionnelle]. Les médecins n’étaient pas d’accord avec la méthode du Dr. Hamer. De toute façon, le Dr. D. [incompréhensible]... ne voulait pas y aller seul, il voulait un témoin, un deuxième médecin.
    
B: Comment expliquez-vous qu’il [Hamer] fasse cette forme de médecine? Comment es-ce que vous vous expliquez ca?
 
B: Comment expliquez-vous qu’il [Hamer] fasse cette forme de médecine? Comment es-ce que vous vous expliquez ca?
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B: Merci beaucoup pour l’entretien.
 
B: Merci beaucoup pour l’entretien.
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==deuxième interview de Silke Bauer avec Mme M.==
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Transcription de la deuxième interview de Silke Bauer avec Mme M.
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B: ...Mme M., comment c’est-il arrivé [que vous ayez travaillé auprès du Dr. Hamer dans sa clinique "Amici di Dirk"]?
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M: L’hôpital [l’ancien hôpital] avait été fermé le 31.12.1984, parce qu’un plan administratif [Krankenhauszielplan] avait décidé la suppression de cet hôpital. J’y ai été employée jusqu’au 30.06.1985 pour terminer le travail de fermeture. Et alors le Dr. Hamer s’est présenté pendant une assemblée de citoyens et a demandé qui voulait travailler pour lui. J’avais des charges familiales et alors je me suis présentée et j’ai dit que je voulais bien travailler pour lui.
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B: Vous avez travaillé là comme secrétaire et vous veniez de l‘administration?
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M: Exact, je viens de l’administration.
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B: Comment, rétrospectivement, vous décririez-vous votre expérience, votre temps chez le Dr. Hamer?
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M: Je décrirais ce temps comme une période chaotique et très éprouvante. Chaotique parce qu’il n’avait pas d’argent, parce que, par moments, nous n’avions pas assez d’argent pour fournir aux malades la nourriture quotidienne; c’est pour ces raisons qu’il était difficile de travailler là-bas. Il ne pouvait pas soigner convenablement les patients, parce que, par moments, il n’y avait pas de médicaments disponibles, même pas par exemple pour soigner la douleur. Je ne sais pas non plus comment il a soigner plus tard, et avec quoi il a soigné.
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B: Avez-vous jamais vu qu’il ait guéri des gens avec sa méthode - car c’est ce qu’il dit?
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M: Non, non. Durant ce temps je n’ai vu personne qui ait été guéri. Je sais juste que par la suite, avec la naturopathie et la chimiothérapie, des personnes ont été vraiment guéries de leur cancer et ont dit „J’ai vaincu mon cancer“. Mais rétrospectivement, durant cette période, je n’ai jamais vu quelqu’un qui ait fait le moindre petit progrès. Par moments, les gens avaient plus de joie de vivre, parce qu’il leur transmettait de la joie de vivre, et leur avait promis qu’en pensant positivement et qu’en croyant à sa méthode, ils guériraient. Mais je ne me rappelle d’aucune personne qui ait vraiment quitté la clinique vraiment guérie ou par exemple qui serait allée mieux après un certain temps.
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B: Et il y a bien eu quelques décès durant ce temps. Vous avez donc travaillé un semestre là-bas?
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M: C’était de aout jusqu’à décembre [1985], ce n’était même pas un semestre. C’étaient quatre à cinq mois. Cette „histoire“ n’a pas duré plus.
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B: Que s’est-il passé après là-bas avec les morts, ou les mourants, donc juste avant leur décès?
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M: Il m’est arrivé une chose vraiment horrible. Il [Hamer] était toujours à la recherche d‘argent. Et des amis en France, en cela aussi, l’ont beaucoup aidé. Et quand il n’y avait vraiment pas d‘argent, il prenait sa voiture et il partait simplement vers la France. Alors il laissait les malades et nous aussi tout seuls pendant des jours. Cela a parfois duré deux, trois jours avant qu’il ne revienne. Et j’ai vécu une expérience terrible, terrible, alors qu’il se préparait ou qu’il voulait aller justement en France, tôt le matin, et il m’a dit que je devais me soucier donc, s’il vous plait, d’une patiente française, ou bien [il m’a dit] que je devais m’en occuper . Et puis il est parti ; et deux heures ou une heure après … je me suis dit „ok, maintenant tu vas dans la division [le secteur de l’hôpital]“. Je me trouvais, comme il est normal, dans l’administration. Je suis allée dans cette chambre et me suis mise devant le lit, et je me suis dit: „bizarre, la femme ne respire plus“. Et elle n’a plus respiré non plus, et alors je l’ai touchée, et elle était déjà froide. Donc la rigidité cadavérique avait commencé depuis longtemps. Quand j’y pense maintenant, j’en ai encore des frissons dans le dos, et j’ai encore  beaucoup de difficultés, aujourd’hui, parce que je me souviens de ça avec des pensés horribles. Si j’observe ça de son point de vue [de Hamer], il a agit de cette façon pour pouvoir avoir de la part de la famille le payement de ce jour, en tant que honoraires de jour de soins. Mais cette femme, elle était, à mon avis, déjà décédée auparavant, déjà dans la nuit d’avant, et il le savait, et il a décampé [c’est à dire qu’il a fuit].
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B: Serait-il aussi imaginable, d’après vous, qu’il ne voulait pas l’admettre ?
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M: Je le pense aussi. Il y a beaucoup de choses qu’il ne voulait pas admettre. Il était tellement absolu dans ses actes, il s’était vu tellement absolu, il était tellement despotique, il ne pouvait surtout pas admettre que sa méthode ne fonctionne pas. Il ne pouvait admettre ça, ni vis-à-vis de lui-même, ni aux yeux du monde.
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B: Il affirmer aussi volontiers que très peu de gens meurent chez lui.. donc beaucoup moins qu’en médecine conventionnelle. Ma question est donc maintenant: ces morts, il ne les déclare pas...?
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M: [elle interrompt la question] Oui, oui, Mme Bauer, mais  il s’y est prit aussi parfois autrement. Quand il avait remarqué que les personnes étaient en train de mourir, alors il les faisait souvent transporter en vitesse dans un autre hôpital, un hôpital des alentours. Je sais qu’une fois une malade est morte durant le transport, et ces gens sont décédés après dans les hôpitaux en très très peu de temps. Et il n’a jamais admis une responsabilité propre ! Il n’a jamais dit: „les personnes étaient tellement malades, que les hôpitaux ne pouvaient non plus les sauver“. Il a toujours dit que les autres hôpitaux, ou les médecins... ou que les patients seraient venu trop tard chez lui. Il n’a jamais admis une culpabilité.
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B: Les autres hôpitaux les ont-ils acceptés tellement tambour battant [sans protester]?
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M: On savait déjà dans la région que le Dr. Hamer pratiquait, en tant que médecin cancérologue auto-proclamé, précisément dans sa clinique de Katzenelnbogen, ce qu’ on ne peut pas appeler pratiquer. On ne peut pas appeler ça pratiquer. Il n’a utilisé aucune méthode, il n’avait pas de médicaments non plus, ni de la catégorie de médecine naturelle, ni de celle de médecine classique, où il pouvait faire vraiment une thérapie et ou il pouvait vraiment aider. Les autres hôpitaux de la région le savaient, qu’il ...       
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B: Il y avait aussi beaucoup de français et de françaises parmi ses patients alors durant votre présence [dans cette clinique]. Ou est-ce qu’ils ont été transportés? Aussi dans les hôpitaux de la région?
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M: Oui, en partie aussi... ou bien il les a fait transférer chez eux. Il les a fait emmener. Je ne sais pas ce qu’il a raconté alors aux membres de la famille et aux malades, je ne suis pas au courant, il parlait bien français et nous, nous ne parlions pas français.
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B: Donc, il a fait renvoyer ces patients peu avant leur mort en ambulance vers la France...
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M: Oui, ou bien, cette patiente dont je m’étais occupée, dont je devais m’occuper,  elle est juste morte aussi. C’était aussi une affaire de manque d’argent C’est aussi par manque d’argent qu’il a fait ça. Pas pour s’enrichir, simplement pour... que tous puissent survivre.
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B: Donc pas par cupidité, mais parce qu’il croyait à son idée?
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M: Oui, oui. Il croyait à son idée et il fallait acheter tout ce qui était utile pour la survie. Il a acheté des poules, alors qu’il n’y avait pas assez d’argent pour la nourriture quotidienne.
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B: Qu’est ce qu’il a fait avec les poules?
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M: Ce devait être des poules de pure race, et les oeufs des poules de pure race étaient importants pour le procédé de guérison dans un stade aussi avancé de cancer [disait-il]... Il a acheté une fois un canard, qu’il a laissé aller et venir dans la section des soins. Naturellement, les gens, les patients s’en sont amusés. Naturellement ceux-ci avaient pour un moment une joie de vivre. Et alors il a dit à tous: „Voyez, nos patients sont sur le bon chemin, et ils guériront. Ecoutez donc, Mme M., comment il rient.“ Naturellement ceux-ci s’étaient amusés, mais moi-même, cela ne m’avait pas amusée.
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B: Les patients qui étaient chez vous, je ne sais pas si vous avez une vue d’ensemble, étaient-ils tous considérés comme perdus par la « médecine conventionnelle » ou est ce qu’il y avait là des gens qui avaient leur chance?
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M: Il y avait aussi des gens qui avaient encore des chances. Je peux me rappeler d’une jeune femme française, même si je ne sais pas bien à quel stade elle en était. Mais elle était, quand elle est arrivée, pour moi [selon mon idée] – pour mes connaissances non médicales,  relativement saine. Mais il disait – que c’était une toute jeune femme, que c’était une jeune fille – „Elle a le cancer.“ Et elle a aussi, durant les premiers 14 jours, quand elle était chez nous  à Katzenelnbogen, gagné en joie de vie. Elle était ouverte, et ensuite il renvoyée chez elle en tant que patiente guérie. Et cette femme est ensuite revenue trois ou quatre semaines plus tard et elle était à nouveau un peu plus malade et était amaigrie. Et il a pratiqué çà ainsi deux fois. Et un jour on a dit que cette jeune femme était aussi morte. Quelle était la situation médicale,  je ne peux pas vous le dire, je ne suis pas une patiente, je n’ai pas aucun proche qui soit mort dans cet hôpital et qu’il aurait soigné selon sa méthode. Je peux seulement le décrire seulement du point de vue d’une employée d’administration. Mais, c’était chaotique. Je ne me mettrais jamais, moi-même ou ma famille, dans ses mains.
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B: Quand on voit sa homepage et ses présentations: aviez-vous l’impression qu’il se disputait très volontiers et beaucoup, ou qu’il se sentait particulièrement persécuté?
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M: Naturellement... je crois que c’est ça son problème, il se sent persécuté. Et précisément, que la mort de son fils... Et  ce que précisément à l’époque il disait aussi toujours: que sa femme a combattu le cancer par *la mort de son fils et [qu’elle] n’a pas cru en sa méthode - et est aussi morte à cause de ça [pour cette raison]. Et il était en bagarre avec tous. Il s’est seul approuvé lui-même et il n’a pas admis la fermeture [forcée de la clinique] et a continué à „pratiquer“. Nous sommes devenus tout à coup une entreprise privée, car selon le gouvernement régional nous n’étions plus un hôpital habilité. Alors il a dit: „ok, dans ce cas, je suis un  hôtel“. Il était en bagarre avec tous. Il n’y avait pas la possibilité de discuter de quoi que ce soit avec lui, même pas à propos d’une question administrative.
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B: Une question m’intéressait encore: à partir de quand avez-vous remarqué que quelque chose n’allait pas chez lui. Vous aviez commencé à travailler là, parce que vous aviez aussi auparavant travaillé dans cet hôpital comme employée administrative. Et à partir de quand cela vous a-t-il semblé anormal [louche]?
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M: C’était en principe une période très courte. En rétrospective, cette période m’est apparue très, très longue. Si maintenant j’y réfléchis, je n’arrive pas à croire que c’étaient seulement cinq mois, parce que c’était une période énervante/crispante et chaotique... et je souhaiterais rétrospectivement n’avoir jamais vu ça. Nous l’avons remarqué très vite... Après quatre, six semaines c’était, à vrai dire, clair pour nous: „c’est chaotique et rien ne peut aller avec le Dr. Hamer.“ Même si nous ne pouvions pas suivre ceci du point de vue médical et communiquer avec lui parce que nous n’avions pas de connaissances médicales. Je suis employée administrative et je n’ai aucune formation en médecine. Tous ceux qui ont travaillé avec lui – et le gouvernement régional – ils ont démissionné, d’une manière ou d’une autre.
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B: Merci beaucoup pour la conversation, Mme M.
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M: Avec plaisir.
    
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