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* http://fr.chatelaine.com/sante/ecoute-ton-corps-le-cote-noir-dun-petit-livre-rose/ Par Jean-Yves Girard, 26 mai 2006. [...] Dans la préface de son petit livre rose, Lise Bourbeau précise que son enseignement est « le fruit de recherches, d’études et d’observations personnelles ». Ce qu’elle ne dit pas, par contre, c’est que la plupart de ses théories ressemblent presque point par point au contenu d’un livre publié… 10 ans plus tôt, Heal Your Body (Guéris ton corps) de l’Américaine Louise Hay, l’une des pionnières du nouvel âge.<br>[...] Dans les versions anglaise, espagnole et italienne du site Internet d’ETC, elle affirme détenir un bac en philosophie de l’Université de philosophie en Californie. « Ce n’est pas une université traditionnelle, a expliqué Lise Bourbeau dans une entrevue accordée à Châtelaine. Mais elle est reconnue par l’État de Californie. »<br>Vérifications faites, Lise Bourbeau a obtenu un bac en philosophie métaphysique de la University of Healing/God Unlimited (Université de la guérison/dieu illimité) à Campo, près de San Diego. Un diplôme qui n’a rien à voir avec ceux que décerne l’Université de Montréal… Fondée il y a 30 ans par Herbert Beierle, la University of Healing enseigne le concept de divinité intérieure. C’est de Beierle que Lise Bourbeau a adopté son « Je suis Dieu wow ! » Ancien agent immobilier devenu pasteur puis gourou, Herbert Beierle a été reconnu coupable en 1987 d’avoir eu des rapports sexuels avec un jeune garçon; condamné à 42 ans de prison, il a été remis en liberté en 1996 quand le jugement fut cassé, faute de preuves. En 2001, le magazine San Diego Reader rapportait que le nudisme se pratique souvent sur le campus de la University of Healing. « C’est une secte, dira même un voisin. Ils s’assoient sur une roche, psalmodiant : “Je suis Dieu, je suis Dieu !” »<br> [...] Mais l’approche d’ETC a aussi son lot de détracteurs. En 1993, l’ACEF-Centre, ancêtre d’Option consommateurs, a publié Pour être bien dans sa peau sans y laisser sa peau, un petit livre qui, loin d’être rose, est plutôt le livre noir des cours de croissance personnelle. [...] À l’époque, l’ACEF-Centre avait répertorié au Québec plus de 450 cours de croissance différents. Mais, plus souvent que tous les autres, ETC et Lise Bourbeau étaient pris à partie dans le guide de cet organisme. La notoriété a un prix… Ce qui lui était reproché ? De promettre beaucoup et de ne rien garantir, de certifier avoir obtenu des guérisons miraculeuses de cancer et de sida, de prétendre changer la personnalité de quelqu’un en un clin d’œil ou en deux week-ends, de « miner la capacité [d’une personne] à réfléchir par elle-même et la confiance qu’elle peut avoir en son propre jugement ». La liste était longue, les mises en garde sérieuses, ce qui n’a pas empêché le compte en banque d’ETC de connaître une croissance personnelle exceptionnelle.<br>Les psychologues aussi s’inquiètent, mais sur d’autres plans. Mentionnez le nom de Lise Bourbeau devant Conrad Lecomte, et voyez ses cheveux se dresser sur sa tête. Psychologue et psychothérapeute, professeur titulaire au Département de psychologie de l’Université de Montréal, chercheur réputé, Conrad Lecomte s’intéresse depuis 30 ans à la formation et à la supervision des intervenants en santé mentale. [...]
 
* http://fr.chatelaine.com/sante/ecoute-ton-corps-le-cote-noir-dun-petit-livre-rose/ Par Jean-Yves Girard, 26 mai 2006. [...] Dans la préface de son petit livre rose, Lise Bourbeau précise que son enseignement est « le fruit de recherches, d’études et d’observations personnelles ». Ce qu’elle ne dit pas, par contre, c’est que la plupart de ses théories ressemblent presque point par point au contenu d’un livre publié… 10 ans plus tôt, Heal Your Body (Guéris ton corps) de l’Américaine Louise Hay, l’une des pionnières du nouvel âge.<br>[...] Dans les versions anglaise, espagnole et italienne du site Internet d’ETC, elle affirme détenir un bac en philosophie de l’Université de philosophie en Californie. « Ce n’est pas une université traditionnelle, a expliqué Lise Bourbeau dans une entrevue accordée à Châtelaine. Mais elle est reconnue par l’État de Californie. »<br>Vérifications faites, Lise Bourbeau a obtenu un bac en philosophie métaphysique de la University of Healing/God Unlimited (Université de la guérison/dieu illimité) à Campo, près de San Diego. Un diplôme qui n’a rien à voir avec ceux que décerne l’Université de Montréal… Fondée il y a 30 ans par Herbert Beierle, la University of Healing enseigne le concept de divinité intérieure. C’est de Beierle que Lise Bourbeau a adopté son « Je suis Dieu wow ! » Ancien agent immobilier devenu pasteur puis gourou, Herbert Beierle a été reconnu coupable en 1987 d’avoir eu des rapports sexuels avec un jeune garçon; condamné à 42 ans de prison, il a été remis en liberté en 1996 quand le jugement fut cassé, faute de preuves. En 2001, le magazine San Diego Reader rapportait que le nudisme se pratique souvent sur le campus de la University of Healing. « C’est une secte, dira même un voisin. Ils s’assoient sur une roche, psalmodiant : “Je suis Dieu, je suis Dieu !” »<br> [...] Mais l’approche d’ETC a aussi son lot de détracteurs. En 1993, l’ACEF-Centre, ancêtre d’Option consommateurs, a publié Pour être bien dans sa peau sans y laisser sa peau, un petit livre qui, loin d’être rose, est plutôt le livre noir des cours de croissance personnelle. [...] À l’époque, l’ACEF-Centre avait répertorié au Québec plus de 450 cours de croissance différents. Mais, plus souvent que tous les autres, ETC et Lise Bourbeau étaient pris à partie dans le guide de cet organisme. La notoriété a un prix… Ce qui lui était reproché ? De promettre beaucoup et de ne rien garantir, de certifier avoir obtenu des guérisons miraculeuses de cancer et de sida, de prétendre changer la personnalité de quelqu’un en un clin d’œil ou en deux week-ends, de « miner la capacité [d’une personne] à réfléchir par elle-même et la confiance qu’elle peut avoir en son propre jugement ». La liste était longue, les mises en garde sérieuses, ce qui n’a pas empêché le compte en banque d’ETC de connaître une croissance personnelle exceptionnelle.<br>Les psychologues aussi s’inquiètent, mais sur d’autres plans. Mentionnez le nom de Lise Bourbeau devant Conrad Lecomte, et voyez ses cheveux se dresser sur sa tête. Psychologue et psychothérapeute, professeur titulaire au Département de psychologie de l’Université de Montréal, chercheur réputé, Conrad Lecomte s’intéresse depuis 30 ans à la formation et à la supervision des intervenants en santé mentale. [...]
 
* http://www.sos-derive-sectaire.fr/03%20ARCHIVES%202012/03%20ARCHIVES%202012%20E.htm#ECOUTE Écoute ton corps : le côté noir d’un petit livre rose Par Jean-Yves Girard, 26 mai 2006<br>Samedi matin, neuf heures. Quatorze personnes sont rassemblées dans une petite salle de réunion d’un hôtel de Gatineau. Douze femmes et un homme, assis sur des chaises inconfortables, ont un gros cahier sur les genoux et un stylo à la main. La treizième femme reste debout, près d’un tableau. C’est Carole*, l’animatrice.<br>« Bonjour. Avez-vous tous votre livre Ton corps dit : “Aime-toi !” ? »<br>Tout le monde répond affirmativement. L’atelier de deux jours, intitulé La métaphysique des malaises et des maladies, peut commencer.<br>« La maladie est un appel de l’âme, explique Carole. C’est un déséquilibre, un désir bloqué par une croyance mentale. Il faut dire merci à la maladie, car c’est un cadeau. C’est un message écrit. Il manque juste le timbre. » (Rires.) Mais il faut apprendre à décoder ce message, poursuit l’animatrice. Sinon... « Le cancer, par exemple, c’est souvent relié à une grosse souffrance dans notre enfance qu’on n’a pas exprimée. Car tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime. »<br>« C’est beau, ça », chuchote une participante à sa voisine.<br> * Les prénoms et certains détails ont été changés. Notre journaliste assistait à l’atelier incognito.<br><br>La scène se passe au Québec, mais elle aurait pu être observée en France, en Suisse, en Italie, en Guadeloupe, en Russie, à Tahiti, bientôt au Japon. Depuis son siège social de Saint-Jérôme, dans les Laurentides, Écoute ton corps Inc. rayonne partout dans le monde.<br>La genèse de cet « empire » ? Un petit livre rose, Écoute ton corps ? Ton plus grand ami sur la Terre, publié en 1987. Dès les premières pages, l’auteure, Lise Bourbeau, qui tutoie le lecteur, y va de quelques promesses :<br>« Deviens maître de ta vie ; tu pourras accomplir tout ce que tu veux dans la vie ; tu peux créer tout ce que tu veux dans ce monde. »<br>Au fil des chapitres, elle pose des diagnostics : « Quelqu’un qui tousse très souvent, de façon chronique, est un être étouffé par la vie. » Parle de subconscient, de [[chakra]]s, d’énergie : « Un spécialiste de Californie a affirmé que le corps humain possède suffisamment d’énergie pour maintenir une ville, telle Montréal ou New York, éclairée pendant tout un mois. » De réincarnation : « Tu es responsable de ta vie depuis ta naissance. Tu as choisi tes parents, ton milieu familial, même ton pays. » D’inceste : « Mon travail me permet de rencontrer bien des gens et plusieurs d’entre ceux qui ont eu des expériences incestueuses portent le blâme sur le père. Attention avant d’accuser quelqu’un ! Toujours nous souvenir que nous récoltons ce que nous semons. »<br>Réédité maintes fois, le petit livre rose est devenu au fil des ans l’un des plus gros succès de librairie au Québec. Traduit en 13 langues (dont le japonais, le lituanien et le croate) et écoulé à près d’un demi-million d’exemplaires dans 22 pays, Écoute ton corps, le bouquin, a surtout donné naissance à ETC, l’industrie.<br><br>'''J'achète tout !'''<br>Pendant la pause-café (sans café, car il n’y a qu’une carafe d’eau et rien à grignoter), plusieurs participantes font leur shopping sur place. Avec 16 livres (deux millions d’exemplaires vendus, tous écrits par Lise Bourbeau et publiés par sa propre maison, Les Éditions E.T.C. Inc.), une centaine de cassettes et de CD (sur lesquels la très prolifique fondatrice traite d’une kyrielle de sujets, allant de l’homosexualité au végétarisme en passant par l’influence de la télé), le choix est vaste.<br>« Moi, j’achète tout », dira Marjolaine, une serveuse de restaurant dans la cinquantaine, qui a éclaté en sanglots un peu plus tôt quand l’animatrice lui a demandé de parler de la maladie (la jaunisse) vécue dans son enfance. Comme la plupart des femmes réunies ce matin, Marjolaine a déboursé 3 000 $ pour accomplir la Phase 1 de la formation personnelle, Un retour au cœur de soi, et apprendre à s’aimer davantage. Cette étape s’échelonne sur une année complète et comprend neuf ateliers d’un week-end donnés dans divers endroits. À tout cela s’ajoutent les frais de déplacements, les livres, les consultations privées à 40 $ l’heure... « Ça vaut plus que ça, affirme Marjolaine. Je m’aime tellement, maintenant ! Personne va me dire quoi faire, j’ai pas de comptes à rendre, tassez-vous de d’là ! » <br>Marjolaine s’inscrira peut-être l’année prochaine à la Phase 2, Rejoindre le cœur de l’autre. Linda, elle, compte bien se rendre jusqu’au bout, jusqu’à la Phase 3, Aider l’autre, et devenir animatrice ou conférencière. « C’est mon rêve », avoue cette conseillère pédagogique, fin de la trentaine et mère de famille. Linda a « traîné » Stéphane, son deuxième mari, à une conférence donnée par Lise Bourbeau à Laval. Stéphane n’est pas très emballé par l’engouement de Linda pour ETC. « Il pense que je fais ça contre lui, mais non, je fais ça pour moi. » Stéphane devra s’y faire, conclut-elle d’un ton sans appel. Des unions qui se sont dissoutes sur l’autel d’ETC, cela s’est déjà vu... <br><br>Le succès phénoménal et mondial d’Écoute ton corps tient en deux mots : Lise Bourbeau. Toujours entre deux avions et trois conférences, la dame est rarement au Québec et, à 65 ans, son dynamisme légendaire ne présente aucun signe d’essoufflement. Même en vacances, à sa villa du Costa Rica, Lise Bourbeau n’arrête pas. Pendant sa récente croisière de trois mois autour du globe, elle en a profité pour écrire Arissiel, le premier roman d’une série initiatique sur le « monde de l’âme ».<br>Cette native de Richmond, un hameau en Estrie, a découvert son don pour la vente en 1966 en devenant, par hasard, démonstratrice de produits Tupperware. Deux ans plus tard, elle était nommée gérante numéro un au Canada et aux États-Unis. Une ascension fulgurante détaillée en long et en large dans son autobiographie, Je suis Dieu wow !, un titre qui démontre, explique-t-elle, la réalité du divin en soi.<br>Puis, une nuit de 1981, son « Dieu intérieur » lui envoie un rêve « extraordinaire, prémonitoire ». Il « me dit que je dois quitter la vente pour me diriger vers la croissance personnelle ». (Lise Bourbeau aura par la suite des visions ? et non pas des rêves ? dont une très élaborée où elle se voit au XIXe siècle, Australienne et défigurée par son père, un homme qui, dans la vie d’aujourd’hui, est son premier investisseur dans l’aventure d’ETC. « Il veut se racheter », écrit-elle.)<br>Dans la préface de son petit livre rose, Lise Bourbeau précise que son enseignement est « le fruit de recherches, d’études et d’observations personnelles ». Ce qu’elle ne dit pas, par contre, c’est que la plupart de ses théories ressemblent presque point par point au contenu d’un livre publié... 10 ans plus tôt, Heal Your Body (Guéris ton corps) de l’Américaine Louise Hay, l’une des pionnières du nouvel âge. Par exemple : « L’habitude de critiquer cause souvent de l’arthrite » (Hay) ; « Le message de l’arthrite : cesse de critiquer » (Bourbeau).<br>Comme c’est souvent le cas chez ses nombreux « compétiteurs », Lise Bourbeau dit avoir beaucoup étudié « aux États-Unis », généralement en Californie, où est née dans les années 1960 la psychologie humaniste, mère du mouvement de croissance personnelle. Dans les versions anglaise, espagnole et italienne du site Internet d’ETC, elle affirme détenir un bac en philosophie de l’Université de philosophie en Californie. « Ce n’est pas une université traditionnelle, a expliqué Lise Bourbeau dans une entrevue accordée à Châtelaine. Mais elle est reconnue par l’État de Californie. »<br>'''Vérifications faites, Lise Bourbeau a obtenu un bac en philosophie métaphysique de la University of Healing/God Unlimited (Université de la guérison/dieu illimité) à Campo, près de San Diego. Un diplôme qui n’a rien à voir avec ceux que décerne l’Université de Montréal... Fondée il y a 30 ans par Herbert Beierle, la University of Healing enseigne le concept de divinité intérieure. C’est de Beierle que Lise Bourbeau a adopté son « Je suis Dieu wow ! » Ancien agent immobilier devenu pasteur puis gourou, Herbert Beierle a été reconnu coupable en 1987 d’avoir eu des rapports sexuels avec un jeune garçon ; condamné à 42 ans de prison, il a été remis en liberté en 1996 quand le jugement fut cassé, faute de preuves. En 2001, le magazine San Diego Reader rapportait que le nudisme se pratique souvent sur le campus de la University of Healing. « C’est une secte, dira même un voisin. Ils s’assoient sur une roche, psalmodiant : “Je suis Dieu, je suis Dieu !” »'''<br>[...]
 
* http://www.sos-derive-sectaire.fr/03%20ARCHIVES%202012/03%20ARCHIVES%202012%20E.htm#ECOUTE Écoute ton corps : le côté noir d’un petit livre rose Par Jean-Yves Girard, 26 mai 2006<br>Samedi matin, neuf heures. Quatorze personnes sont rassemblées dans une petite salle de réunion d’un hôtel de Gatineau. Douze femmes et un homme, assis sur des chaises inconfortables, ont un gros cahier sur les genoux et un stylo à la main. La treizième femme reste debout, près d’un tableau. C’est Carole*, l’animatrice.<br>« Bonjour. Avez-vous tous votre livre Ton corps dit : “Aime-toi !” ? »<br>Tout le monde répond affirmativement. L’atelier de deux jours, intitulé La métaphysique des malaises et des maladies, peut commencer.<br>« La maladie est un appel de l’âme, explique Carole. C’est un déséquilibre, un désir bloqué par une croyance mentale. Il faut dire merci à la maladie, car c’est un cadeau. C’est un message écrit. Il manque juste le timbre. » (Rires.) Mais il faut apprendre à décoder ce message, poursuit l’animatrice. Sinon... « Le cancer, par exemple, c’est souvent relié à une grosse souffrance dans notre enfance qu’on n’a pas exprimée. Car tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime. »<br>« C’est beau, ça », chuchote une participante à sa voisine.<br> * Les prénoms et certains détails ont été changés. Notre journaliste assistait à l’atelier incognito.<br><br>La scène se passe au Québec, mais elle aurait pu être observée en France, en Suisse, en Italie, en Guadeloupe, en Russie, à Tahiti, bientôt au Japon. Depuis son siège social de Saint-Jérôme, dans les Laurentides, Écoute ton corps Inc. rayonne partout dans le monde.<br>La genèse de cet « empire » ? Un petit livre rose, Écoute ton corps ? Ton plus grand ami sur la Terre, publié en 1987. Dès les premières pages, l’auteure, Lise Bourbeau, qui tutoie le lecteur, y va de quelques promesses :<br>« Deviens maître de ta vie ; tu pourras accomplir tout ce que tu veux dans la vie ; tu peux créer tout ce que tu veux dans ce monde. »<br>Au fil des chapitres, elle pose des diagnostics : « Quelqu’un qui tousse très souvent, de façon chronique, est un être étouffé par la vie. » Parle de subconscient, de [[chakra]]s, d’énergie : « Un spécialiste de Californie a affirmé que le corps humain possède suffisamment d’énergie pour maintenir une ville, telle Montréal ou New York, éclairée pendant tout un mois. » De réincarnation : « Tu es responsable de ta vie depuis ta naissance. Tu as choisi tes parents, ton milieu familial, même ton pays. » D’inceste : « Mon travail me permet de rencontrer bien des gens et plusieurs d’entre ceux qui ont eu des expériences incestueuses portent le blâme sur le père. Attention avant d’accuser quelqu’un ! Toujours nous souvenir que nous récoltons ce que nous semons. »<br>Réédité maintes fois, le petit livre rose est devenu au fil des ans l’un des plus gros succès de librairie au Québec. Traduit en 13 langues (dont le japonais, le lituanien et le croate) et écoulé à près d’un demi-million d’exemplaires dans 22 pays, Écoute ton corps, le bouquin, a surtout donné naissance à ETC, l’industrie.<br><br>'''J'achète tout !'''<br>Pendant la pause-café (sans café, car il n’y a qu’une carafe d’eau et rien à grignoter), plusieurs participantes font leur shopping sur place. Avec 16 livres (deux millions d’exemplaires vendus, tous écrits par Lise Bourbeau et publiés par sa propre maison, Les Éditions E.T.C. Inc.), une centaine de cassettes et de CD (sur lesquels la très prolifique fondatrice traite d’une kyrielle de sujets, allant de l’homosexualité au végétarisme en passant par l’influence de la télé), le choix est vaste.<br>« Moi, j’achète tout », dira Marjolaine, une serveuse de restaurant dans la cinquantaine, qui a éclaté en sanglots un peu plus tôt quand l’animatrice lui a demandé de parler de la maladie (la jaunisse) vécue dans son enfance. Comme la plupart des femmes réunies ce matin, Marjolaine a déboursé 3 000 $ pour accomplir la Phase 1 de la formation personnelle, Un retour au cœur de soi, et apprendre à s’aimer davantage. Cette étape s’échelonne sur une année complète et comprend neuf ateliers d’un week-end donnés dans divers endroits. À tout cela s’ajoutent les frais de déplacements, les livres, les consultations privées à 40 $ l’heure... « Ça vaut plus que ça, affirme Marjolaine. Je m’aime tellement, maintenant ! Personne va me dire quoi faire, j’ai pas de comptes à rendre, tassez-vous de d’là ! » <br>Marjolaine s’inscrira peut-être l’année prochaine à la Phase 2, Rejoindre le cœur de l’autre. Linda, elle, compte bien se rendre jusqu’au bout, jusqu’à la Phase 3, Aider l’autre, et devenir animatrice ou conférencière. « C’est mon rêve », avoue cette conseillère pédagogique, fin de la trentaine et mère de famille. Linda a « traîné » Stéphane, son deuxième mari, à une conférence donnée par Lise Bourbeau à Laval. Stéphane n’est pas très emballé par l’engouement de Linda pour ETC. « Il pense que je fais ça contre lui, mais non, je fais ça pour moi. » Stéphane devra s’y faire, conclut-elle d’un ton sans appel. Des unions qui se sont dissoutes sur l’autel d’ETC, cela s’est déjà vu... <br><br>Le succès phénoménal et mondial d’Écoute ton corps tient en deux mots : Lise Bourbeau. Toujours entre deux avions et trois conférences, la dame est rarement au Québec et, à 65 ans, son dynamisme légendaire ne présente aucun signe d’essoufflement. Même en vacances, à sa villa du Costa Rica, Lise Bourbeau n’arrête pas. Pendant sa récente croisière de trois mois autour du globe, elle en a profité pour écrire Arissiel, le premier roman d’une série initiatique sur le « monde de l’âme ».<br>Cette native de Richmond, un hameau en Estrie, a découvert son don pour la vente en 1966 en devenant, par hasard, démonstratrice de produits Tupperware. Deux ans plus tard, elle était nommée gérante numéro un au Canada et aux États-Unis. Une ascension fulgurante détaillée en long et en large dans son autobiographie, Je suis Dieu wow !, un titre qui démontre, explique-t-elle, la réalité du divin en soi.<br>Puis, une nuit de 1981, son « Dieu intérieur » lui envoie un rêve « extraordinaire, prémonitoire ». Il « me dit que je dois quitter la vente pour me diriger vers la croissance personnelle ». (Lise Bourbeau aura par la suite des visions ? et non pas des rêves ? dont une très élaborée où elle se voit au XIXe siècle, Australienne et défigurée par son père, un homme qui, dans la vie d’aujourd’hui, est son premier investisseur dans l’aventure d’ETC. « Il veut se racheter », écrit-elle.)<br>Dans la préface de son petit livre rose, Lise Bourbeau précise que son enseignement est « le fruit de recherches, d’études et d’observations personnelles ». Ce qu’elle ne dit pas, par contre, c’est que la plupart de ses théories ressemblent presque point par point au contenu d’un livre publié... 10 ans plus tôt, Heal Your Body (Guéris ton corps) de l’Américaine Louise Hay, l’une des pionnières du nouvel âge. Par exemple : « L’habitude de critiquer cause souvent de l’arthrite » (Hay) ; « Le message de l’arthrite : cesse de critiquer » (Bourbeau).<br>Comme c’est souvent le cas chez ses nombreux « compétiteurs », Lise Bourbeau dit avoir beaucoup étudié « aux États-Unis », généralement en Californie, où est née dans les années 1960 la psychologie humaniste, mère du mouvement de croissance personnelle. Dans les versions anglaise, espagnole et italienne du site Internet d’ETC, elle affirme détenir un bac en philosophie de l’Université de philosophie en Californie. « Ce n’est pas une université traditionnelle, a expliqué Lise Bourbeau dans une entrevue accordée à Châtelaine. Mais elle est reconnue par l’État de Californie. »<br>'''Vérifications faites, Lise Bourbeau a obtenu un bac en philosophie métaphysique de la University of Healing/God Unlimited (Université de la guérison/dieu illimité) à Campo, près de San Diego. Un diplôme qui n’a rien à voir avec ceux que décerne l’Université de Montréal... Fondée il y a 30 ans par Herbert Beierle, la University of Healing enseigne le concept de divinité intérieure. C’est de Beierle que Lise Bourbeau a adopté son « Je suis Dieu wow ! » Ancien agent immobilier devenu pasteur puis gourou, Herbert Beierle a été reconnu coupable en 1987 d’avoir eu des rapports sexuels avec un jeune garçon ; condamné à 42 ans de prison, il a été remis en liberté en 1996 quand le jugement fut cassé, faute de preuves. En 2001, le magazine San Diego Reader rapportait que le nudisme se pratique souvent sur le campus de la University of Healing. « C’est une secte, dira même un voisin. Ils s’assoient sur une roche, psalmodiant : “Je suis Dieu, je suis Dieu !” »'''<br>[...]
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* http://www.connais.org/metamedf/metamedecine1.htm
    
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