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== Montanari, le vaccin Meningitec® et l'ANSM ==
 
== Montanari, le vaccin Meningitec® et l'ANSM ==
=== Contexte ===
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Le 7 avril 2016 parait dans l'Express un article intitulé ''Vaccin contre la méningite: des analyses "alarmantes" ou seulement alarmistes?'' et sous-titré ''Une analyse réalisée sur un échantillon de vaccin contre la méningite, le Meningitec, révèle la présence de nanoparticules de "plomb, zinc et titane'':
Le 24 septembre 2014, tous les lots commercialisés du vaccin Méningitec, ont été retirés du marché, à titre de précaution, en raison d’un défaut qualité rencontré lors de la fabrication de ce médicament (mise en évidence de particules métalliques oxydées au niveau du piston dans un nombre limité de seringues). Un rappel similaire a été organisé à l’échelle européenne. Au regard des données toxicologiques, des données de pharmacovigilance et de la fréquence très faible d’apparition de ce défaut, l’ANSM n’avait pas, dès le retrait, identifié de risque pour la santé des enfants vaccinés.
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Plus récemment, l’ANSM a été alertée, notamment dans le cadre d’une plainte, de l’existence de signes généraux chez des enfants vaccinés par Méningitec.
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L’ANSM a réuni un groupe d’experts toxicologues dans le cadre d’un Comité Scientifique Spécialisé Temporaire (CSST) afin d’analyser les données disponibles sur le vaccin. Ces experts indépendants ont conclu qu’il était peu probable que les particules identifiées dans le bouchon et la seringue engendrent une toxicité aiguë générale chez les personnes vaccinées et que seule une réaction locale pourrait être envisagée (rougeurs ou gonflement au site d’injection notamment).
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Par ailleurs, deux analyses ont été menées par les laboratoires du Pr Alvarez (Hôpital Raymond Poincaré – Garches) et du Dr Montanari (Laboratoires Nanodiagnostics – Modene) sur des échantillons du vaccin Méningitec. Ces analyses ont été portées à la connaissance de l’ANSM. Du fait de leurs conclusions contradictoires, l’ANSM a procédé à des analyses complémentaires sur le vaccin Méningitec, incluant une recherche élargie de traces métalliques, afin d’apporter des données qualitatives et quantitatives.<ref name='ansm'>http://ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Meningitec-pas-de-risque-pour-les-personnes-vaccinees-Point-d-Information </ref> <ref>http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/f7dbcc06ff135cc0d3a597c440964f4b.pdf ANSM, Compte rendu de séance. COMITE SCIENTIFIQUE SPECIALISE TEMPORAIRE. « Évaluation toxicologique des métaux dans les vaccins » - n°2. Séance du 13/05/2016 de 13H30 à 16h30 en salle A011<br>'''1. Introduction'''<br>L’ANSM a souhaité recueillir l’avis d’experts, sur les analyses réalisées sur des lots de vaccins soit à la demande de Me Ludot, l’avocat de l’Association des victimes du Méningitec, soit par l’ANSM. Le CSST qui s’était réuni une première fois le 10 février 2016 s’est à nouveau réuni pour analyser les rapports suivants :<br>:Une expertise a été réalisée en Italie par le Dr S Montanari de la Société Nanodiagnostics. Il s’agit de l’analyse par microscopie électronique d’une seringue unique du vaccin Meningitec dont la date de péremption était octobre 2011. Cette analyse met en évidence de façon '''qualitative''' des particules essentiellement de taille micrométrique contenant différents métaux.<br>:A la demande de Me Ludot une expertise a été réalisée par le Pr Alvarez de l’Hôpital Raymond Poincaré à Garches qui a réalisé une analyse quantitative par ICP MS (spectrométrie de masse)<br>:de cinq vaccins dont Meningitec (Infanrix, Meningitec, Prevenar, Revaxis et Rotateq). Il s’agit d’une technique '''quantitative''' qui permet d’identifier les métaux détectés. L’analyse rapporte la présence de seulement trois métaux en quantité supérieure au seuil de détection : aluminium, étain et tungstène. Ces métaux sont présents à des taux similaires dans tous les vaccins testés et pas seulement dans Meningitec.<br>L’ANSM a réalisé des analyses de cinq seringues de Meningitec provenant de trois lots différents ainsi que l’analyse de cinq autres vaccins (Prévenar, Infanrix, Meningo A+C, Avaxim, Vaxigrip), d’un médicament injectable non vaccinal (Tenormine) et de sérum physiologique. Ces analyses ont été réalisées par les deux techniques : microscopie électronique à balayage et ICP-MS. Des traces métalliques sont retrouvées en microscopie électronique à balayage, mais de façon assez similaire entre les produits testés. Par ICP-MS des quantités très faibles de certains métaux (en dehors de l’aluminium qui est présent dans les vaccins adjuvantés) sont retrouvées de façon aléatoire dans tous les produits (vaccins et autres produits), les principaux métaux identifiés sont titane, silicium, aluminium, zinc, magnésium et fer.<br>Les rapports des différentes analyses ont été fournis préalablement aux experts. Le rapport de l’ANSM intitulé « Etude comparative de recherche de particules et éléments dans des vaccins et autres produits de santé injectables » est en annexe.<br>'''Résumé des débats'''<br>La discussion a porté sur les résultats présentés dans les rapports.<br>Les experts ont été invités à donner leur point de vue sur les résultats et la méthodologie de ces
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Des résultats présentés comme très inquiétants par l'avocat de 600 familles engagées dans une bataille judiciaire contre le distributeur français du produit."<ref>http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/vaccin-contre-la-meningite-des-analyses-alarmantes-ou-seulement-alarmistes_1780098.html Vaccin contre la méningite: des analyses "alarmantes" ou seulement alarmistes? Par Anna Benjamin et Cécile Casciano, publié le 07/04/2016</ref>:
analyses. De façon générale, il a été admis par les experts que ces analyses se fondaient sur des techniques pertinentes pour analyser la présence de métaux.<br>La technique par microscopie électronique à balayage est une technique très sensible, mais qui ne permet pas de quantification des métaux détectés. Cette technique a aussi pour avantage de permettre, dans une certaine mesure, d’analyser la structure des éléments détectés.<br>La technique ICP MS est une technique qui permet la détection et la quantification des métaux présents dans l’échantillon. Cependant, sa mise en œuvre est délicate et nécessite une étape de minéralisation. Cette étape est critique pour certains métaux et en cas de minéralisation non complète peut conduire à des rendements faibles d’extraction des métaux de l’échantillon conduisant à des résultats faussement négatifs.<br>Les résultats des différentes études sont globalement similaires et confirment la présence de certains métaux uniquement à l’état de traces. Concernant les études en microscopie électronique à balayage, l’étude du Dr S Montanari met en évidence des particules contenant des métaux très variés et dont la taille est le plus souvent micrométrique. Les deux analyses par ICP-MS sont très semblables avec une différence concernant le tungstène. En effet le tungstène est retrouvé au-dessus du seuil de détection dans l’analyse du Pr Alvarez alors que les études de l’ANSM ne le retrouvent que par microscopie électronique à balayage et pas par ICP-MS. Les experts ont donc souhaité un complément d’information de la part de l’ANSM sur la méthodologie employée. Ce métal a par ailleurs fait l’objet d’une discussion entre les experts quant à sa toxicité potentielle systémique et locale. Sur la base des données de la littérature une toxicité locale après implantation musculaire est possible lorsque le tungstène est présent dans un alliage avec d’autres éléments métalliques comme le nickel. La toxicité directe du tungstène seul fait encore l’objet de discussion. Il faut cependant rappeler que les quantités détectées dans les analyses sont très faibles.<br>Les discussions ont aussi porté sur la présence de composés particuliers comme les terres rares et sur l’origine possible de ces éléments. Ces éléments sont présents à l’état de traces et on ne peut exclure une contamination lors de l’analyse. De même l’origine de la présence d’étain qui est retrouvé dans les résultats des analyses réalisées par le Pr Alvarez mais pas dans celles de l’ANSM pourrait s’expliquer par une contamination locale.<br>A l’issue des discussions, les points principaux retenus sont les suivants :<br>: 1. Les experts s’accordent sur le fait que trois études (les deux analyses de l’ANSM et celle du Pr Alvarez) sur les quatre qui ont été réalisées sont tout à fait rassurantes et permettent d’écarter un risque de toxicité systémique du vaccin Meningitec.<br>: 2. L’étude réalisée par le Dr Montanari est critiquable sur le plan méthodologique (absence de contrôles, analyse d’un seul échantillon, mode de préparation favorisant la formation de particules …) et scientifique, notamment sur l’interprétation des résultats présentée dans le rapport. Du fait que l’analyse réalisée par le Dr Montanari soit uniquement qualitative, il n’est donc pas possible de tirer de conclusions claires quant à un risque sanitaire lié à la présence de certains métaux.<br>:3. Les experts insistent sur le fait que l’analyse globale doit coupler des méthodes quantitatives et qualitatives, comme cela a été réalisé par l’ANSM. Ainsi, les données de l’ANSM et du Pr Alvarez ne soulèvent pas de questions préoccupantes : des métaux sont retrouvés dans tous les produits, y compris le sérum physiologique, mais seulement à l’état de traces.<br>: 4. Un point particulier concerne le tungstène qui est retrouvé en ICP-MS par le Pr Alvarez ainsi que par microscopie électronique à balayage mais pas par ICP-MS dans l’étude de l’ANSM. Les experts ont souligné que cette discordance pourrait provenir d’une différence d’efficacité de minéralisation lors de l’analyse en microscopie électronique à balayage. L’ANSM doit préciser les conditions de minéralisation pour apporter quelques éclairages supplémentaires sur ce point de
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discussion (cf. Note post réunion). Cependant, les quantités retrouvées sont très largement inférieures aux doses qui pourraient être toxiques. L’origine du tungstène a fait aussi l’objet de discussion car il s’agit d’un métal rarement utilisé lors de la fabrication de médicaments.<br>; 5. Un autre point soulevé par les experts concerne la présence dans certaines seringues de Meningitec et dans d’autres produits de métaux présents habituellement dans les aciers inoxydables (chrome, nickel). Là encore, il s’agit de détections uniquement qualitatives par microscopie électronique à balayage mais qui ne sont pas observées par l’analyse quantitative réalisée par ICP-MS par l’ANSM et le Pr Alvarez.<br>: 6. Enfin en termes de structure des particules, il n’est pas possible à ce stade de se prononcer sur la taille réelle des particules métalliques présentes dans les produits analysés.<br>'''En résumé'''<br>Les experts confirment l’absence d’éléments alarmants quant à la toxicité de Meningitec sur la base des analyses réalisées par le Pr Alvarez et l’ANSM. Par contre, les données présentées dans le rapport du Dr Montanari sont difficilement interprétables en raison de sérieux problèmes méthodologiques.<br>'''Les métaux sont retrouvés à l’état de traces dans tous les médicaments injectables analysés, y compris le sérum physiologique. La présence de ces métaux à l’état de traces, qui ne peuvent être quantifiés par des méthodes pourtant sensibles, est le reflet de la réalité environnementale et ne doit pas être considérée comme un risque sanitaire.'''<br>'''Note post réunion en réponse au point 4 soulevé par les experts'''<br>Point 4 sur les conditions de minéralisation et le tungstène<br>- Conditions de minéralisation : les conditions de minéralisation sélectionnées par l’ANSM ont été les plus drastiques parmi celles testées pour permettre de quantifier la totalité des éléments recherchés dans l’échantillon.<br>- Tungstène : les valeurs trouvées par le Professeur Alvarez vont de 0,15 µg/mL pour Meningitec à 1,1 µg/mL pour Prevenar. Dans les laboratoires de l’ANSM, la limite de report qui s'apparente à une limite de quantification est de 3 µg/mL, soit au-dessus des valeurs reportées par le Professeur Alvarez. Ceci peut s'expliquer par le fait que le minéraliseur utilisé par l’ANSM est différent de celui du professeur Alvarez et que le « blanc » ANSM (support de minéralisation) est un peu plus chargé en éléments inorganiques, dont le tungstène.<br>'''Annexes'''<br>1. Gatti A, Montarini S (Nanodiagnostics) : Expertise du vaccin Meningitec par examen nanodiagnostic de microscopie électronique à balayage et de microanalyses à rayons (Valutazione di vaccino
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Meningitec tramite indagine nanodiagnostica di microscopia elettronica a scansione e microanalisi a raggi X) (mars 2016)<br>2. Alvarez JC : Rapport d’expertise toxicologique : Identification et quantification de métaux lourds dans différents vaccins (février 2016)<br>3. ANSM : Etude comparative de recherche de particules et éléments dans des vaccins et autres produits de santé injectables (mai 2016)</ref>
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=== La plainte ===
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"Cette histoire pourrait devenir l'un des scandales sanitaires de l'année." C'est par ces mots que Me Ludot, évoque le procès contre le distributeur français du Meningitec, un vaccin contre la méningite. L'expertise, rendue publique mardi par ''La Montagne'' <ref>http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/2016/04/05/lexpertise-qui-accuse-le-meningitec_11857138.html Publié le 05/04/2016.<br>Un laboratoire italien spécialisé dans les nanotechnologies vient d’analyser un lot a priori « sain » du Méningitec®, ce vaccin décrié par des centaines de familles en France. Ses résultats sont alarmants.<br>« Une bombe ». À en croire Me Emmanuel Ludot, l’avocat de centaines de familles inquiètes des effets du Méningitec® sur leurs enfants, les conclusions des spécialistes italiens sont « explosives ». « Ce que dit ce rapport d’expertise est édifiant. Nous avons désormais la preuve que ce vaccin contient une foultitude de particules toutes plus dangereuses les unes que les autres. Il est urgent d’ouvrir les yeux », martèle-t-il.<br>La société Nanodiagnostics, basée à Modène (Italie), a passé au crible du microscope électronique le contenu d’une seringue envoyée par l’avocat français.<br>« Il s’agit d’un lot qui n’était pas identifié comme défectueux, et qui n’était donc pas visé par la procédure de retrait du marché ordonnée en septembre 2014. C’est une boîte qu’une maman avait conservée dans son frigo après l’avoir achetée », précise Me Ludot.<br>Que montre l'analyse de l'échantillon ?<br>Le rapport détaillé transmis le 10 mars au conseil des parties civiles – que nous avons pu consulter – est sans appel : l’échantillon contient des particules de métaux lourds en quantités « considérables ».<br>Parmi ces résidus, certains sont mentionnés par le fabricant du Méningitec®, l’Américain Nuron Biotech. Exemples : le chlorure de sodium et le phosphate d’aluminium. Beaucoup d’autres, en revanche, « ne sont pas déclarés » et n’ont, selon le laboratoire italien, « rien à faire avec la composition d’un vaccin ou d’une quelconque autre préparation injectable ». Nanodiagnostics conclut ainsi à la présence de poussières d’acier inoxydable, de plomb, de zinc, de titane, et même de zirconium, un composé « légèrement radioactif ».<br>Quelles conséquences sur la santé des enfants ?<br>''« Ces résultats sont très alarmants, affirme le docteur Stefano Montanari, qui a réalisé l’analyse de l’échantillon à Modène. On parle ici de résidus de métaux injectés directement dans le corps d’un enfant, que l’organisme ne pourra jamais éliminer, qui vont se fixer pour toujours dans le noyau des cellules. Cela peut provoquer des inflammations chroniques susceptibles de dégénérer en cancers de tous types. Le cerveau peut être touché, comme le pancréas. Dans ce dernier cas, des diabètes sont possibles. Les risques sont multiples. C’est très inquiétant ».''</ref>, révèle la présence dans un échantillon de "débris de plomb, de zinc, de titane", rapportait mardi le journal. "Une vraie soupe de métaux lourds", explique-t-il à L'Express.  
Une analyse réalisée sur un échantillon de vaccin contre la méningite, le Meningitec, révèle la présence de nanoparticules de "plomb, zinc et titane". Des résultats présentés comme très inquiétants par l'avocat de 600 familles engagées dans une bataille judiciaire contre le distributeur français du produit.
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"Cette histoire pourrait devenir l'un des scandales sanitaires de l'année." C'est par ces mots que Me Ludot, évoque le procès contre le distributeur français du Meningitec, un vaccin contre la méningite. L'expertise, rendue publique mardi par La Montagne, révèle la présence dans un échantillon de "débris de plomb, de zinc, de titane", rapportait mardi le journal. "Une vraie soupe de métaux lourds", explique-t-il à L'Express.  
      
Depuis plusieurs mois, 600 familles se battent pour faire reconnaître un lien de cause à effet entre les symptômes de leurs enfants -fortes fièvres inexpliquées, éruptions cutanées, troubles du sommeil et du comportement- et leur vaccination avec un lot défectueux de ce vaccin.
 
Depuis plusieurs mois, 600 familles se battent pour faire reconnaître un lien de cause à effet entre les symptômes de leurs enfants -fortes fièvres inexpliquées, éruptions cutanées, troubles du sommeil et du comportement- et leur vaccination avec un lot défectueux de ce vaccin.
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L'analyse n'a pas été effectuée sur le lot incriminé
 
L'analyse n'a pas été effectuée sur le lot incriminé
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La nouvelle expertise conclut à la présence de particules de métaux lourds en quantités "considérables". L'échantillon, analysé par Nanodiagnostics, un laboratoire italien qui se présente comme "spécialiste" des nanomatériaux, a été fourni par l'avocat lui-même. "C'est un vaccin que j'ai acheté à la pharmacie, explique Me Ludot. Il n'était pas identifié comme défectueux et n'était donc pas visé par la procédure de retrait du marché ordonnée en septembre 2014." Cela rendrait, selon son analyse, les derniers résultats d'autant plus inquiétants, les particules repérées pouvant se trouver aussi dans des produits toujours commercialisés. [...]<ref>http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/vaccin-contre-la-meningite-des-analyses-alarmantes-ou-seulement-alarmistes_1780098.html Vaccin contre la méningite: des analyses "alarmantes" ou seulement alarmistes? Par Anna Benjamin et Cécile Casciano, publié le 07/04/2016</ref>
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La nouvelle expertise conclut à la présence de particules de métaux lourds en quantités "considérables". L'échantillon, analysé par Nanodiagnostics, un laboratoire italien qui se présente comme "spécialiste" des nanomatériaux, a été fourni par l'avocat lui-même. "C'est un vaccin que j'ai acheté à la pharmacie, explique Me Ludot. Il n'était pas identifié comme défectueux et n'était donc pas visé par la procédure de retrait du marché ordonnée en septembre 2014." Cela rendrait, selon son analyse, les derniers résultats d'autant plus inquiétants, les particules repérées pouvant se trouver aussi dans des produits toujours commercialisés.
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=== L'expertise de Montanari ===
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Contactée par L'Express, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) indique ne pas pouvoir commenter les résultats du rapport italien qui ne se trouve pas en sa possession et précise ne pas connaître en particulier la société qui a effectué les analyses. Le laboratoire CSP, distributeur français du vaccin, n'a pas non plus souhaité réagir.
Un laboratoire italien spécialisé dans les nanotechnologies vient d’analyser un lot a priori « sain » du Méningitec®, ce vaccin décrié par des centaines de familles en France. Ses résultats sont alarmants.
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« Une bombe ». À en croire Me Emmanuel Ludot, l’avocat de centaines de familles inquiètes des effets du Méningitec® sur leurs enfants, les conclusions des spécialistes italiens sont « explosives ». « Ce que dit ce rapport d’expertise est édifiant. Nous avons désormais la preuve que ce vaccin contient une foultitude de particules toutes plus dangereuses les unes que les autres. Il est urgent d’ouvrir les yeux », martèle-t-il.
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Un lien entre le vaccin et les symptômes des enfants?
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La société Nanodiagnostics, basée à Modène (Italie), a passé au crible du microscope électronique le contenu d’une seringue envoyée par l’avocat français.
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A l'époque, l'ANSM s'était exclusivement penchée sur des produits issus du lot défectueux. Dans un communiqué publié en décembre 2015, elle indiquait que, dans un seul cas, il avait été trouvé "des particules de rouille dans la solution vaccinale". Mais il s'agissait d'un lot qui n'a pas été commercialisé en France. [...] Aucune particule de plomb n'avait été décelée lors de ces analyses, contrairement à ce que semble mettre en évidence l'expertise italienne.  [...] Cette dernière a été dégainée mardi à point nommé alors que les juges du tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand ordonnaient la désignation de deux toxicologues et d'un pédiatre. Grâce à elle, "les experts du procès ne pourront pas se dérober", veut croire l'avocat. Ces derniers devront se prononcer sur un éventuel lien entre les symptômes rapportés et le lot de vaccins défectueux.
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« Il s’agit d’un lot qui n’était pas identifié comme défectueux, et qui n’était donc pas visé par la procédure de retrait du marché ordonnée en septembre 2014. C’est une boîte qu’une maman avait conservée dans son frigo après l’avoir achetée », précise Me Ludot.
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Bataille d'experts en perspective
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Que montre l'analyse de l'échantillon ?
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Le procès du laboratoire CSP, distributeur français du vaccin, promet dès lors de tourner à la bataille d'experts. Le professeur Stefano Montanari, qui a réalisé l'analyse commandée par l'avocat des plaignants évoque dans les colonnes de ''La Montagne'' des résultats "très alarmants".
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Le rapport détaillé transmis le 10 mars au conseil des parties civiles – que nous avons pu consulter – est sans appel : l’échantillon contient des particules de métaux lourds en quantités « considérables ».
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"On parle ici de résidus de métaux injectés directement dans le corps d'un enfant, que l'organisme ne pourra jamais éliminer, qui vont se fixer pour toujours dans le noyau des cellules". Selon lui, "cela peut provoquer des inflammations chroniques susceptibles de dégénérer en cancers de tous types. Le cerveau peut être touché, comme le pancréas. Dans ce dernier cas, des diabètes sont possibles". Des propos qualifiés "d'extrapolations" par le ''Journal international de médecine''<ref>http://www.jim.fr/medecin/actualites/pro_societe/e-docs/meningitec_des_plaignants_affirment_detenir_des_resultats_accablants__158039/document_actu_pro.phtml Publié le 06/04/2016</ref>, qui souligne que ce médecin, par ailleurs auteur d'un blog<ref>http://www.stefanomontanari.net/sito/ Blog du pharmacien Stefano Montanari</ref>, ne cache pas son opposition aux vaccins en général.
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Parmi ces résidus, certains sont mentionnés par le fabricant du Méningitec®, l’Américain Nuron Biotech. Exemples : le chlorure de sodium et le phosphate d’aluminium. Beaucoup d’autres, en revanche, « ne sont pas déclarés » et n’ont, selon le laboratoire italien, « rien à faire avec la composition d’un vaccin ou d’une quelconque autre préparation injectable ». Nanodiagnostics conclut ainsi à la présence de poussières d’acier inoxydable, de plomb, de zinc, de titane, et même de zirconium, un composé « légèrement radioactif ».
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Interrogé par L'Express, François Vié Le Sage, pédiatre membre du réseau d'experts indépendants sur les vaccins ''Infovac'', se montre dubitatif sur la question des résidus de métaux mentionnés dans l'étude. Elle mentionne "des nanoparticules, c'est-à-dire des particules de la taille d'un atome", précise le médecin. "Il en existe partout dans notre environnement et nous n'avons pas de données scientifiques sur leur réel impact sur l'homme."
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Quelles conséquences sur la santé des enfants ?
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Effectivement, répond l'avocat des familles, "on ne connaît pas les conséquences sur la santé des nanoparticules car le médecins français ne sont pas assez sensibilisés à leurs effets". [...]
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''« Ces résultats sont très alarmants, affirme le docteur Stefano Montanari, qui a réalisé l’analyse de l’échantillon à Modène. On parle ici de résidus de métaux injectés directement dans le corps d’un enfant, que l’organisme ne pourra jamais éliminer, qui vont se fixer pour toujours dans le noyau des cellules. Cela peut provoquer des inflammations chroniques susceptibles de dégénérer en cancers de tous types. Le cerveau peut être touché, comme le pancréas. Dans ce dernier cas, des diabètes sont possibles. Les risques sont multiples. C’est très inquiétant ».''
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=== L'ANSM publie donc un Point d"information sur le Meningitc le 18 juillet 2016 ===
<ref>http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/2016/04/05/lexpertise-qui-accuse-le-meningitec_11857138.html Publié le 05/04/2016</ref>
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"Méningitec : pas de risque pour les personnes vaccinées - Point d'Information"<ref name='ansm'>http://ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/Meningitec-pas-de-risque-pour-les-personnes-vaccinees-Point-d-Information </ref> :
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==== Contexte ====
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Le 24 septembre 2014, tous les lots commercialisés du vaccin Méningitec, ont été retirés du marché, à titre de précaution, en raison d’un défaut qualité rencontré lors de la fabrication de ce médicament (mise en évidence de particules métalliques oxydées au niveau du piston dans un nombre limité de seringues). Un rappel similaire a été organisé à l’échelle européenne. Au regard des données toxicologiques, des données de pharmacovigilance et de la fréquence très faible d’apparition de ce défaut, l’ANSM n’avait pas, dès le retrait, identifié de risque pour la santé des enfants vaccinés.
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L'article publié par LCI apporte quelques renseignements complémentaires<ref>http://www.lci.fr/societe/vaccin-meningitec-des-composants-dangereux-reperes-par-une-analyse-accablante-1507613.html</ref>:
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Plus récemment, l’ANSM a été alertée, notamment dans le cadre d’une plainte, de l’existence de signes généraux chez des enfants vaccinés par Méningitec.
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A l’origine de cette analyse ?<br>L’avocat des parties civiles, Emmanuel Ludot, qui s’est rapproché du laboratoire italien Nanodiagnostics et du professeur Stefano Montanari. Chercheur reconnu pour ses travaux sur les nanoparticules, il est lui-même cité dans la procédure pénale en cours en Italie… contre le même produit. "En France, je n’ai pas trouvé un laboratoire spécialisé en nanoparticules qui accepte de réaliser de telles analyses", justifie l'avocat. Et d’assumer le timing parfait de la publication de ce rapport, alors que le tribunal de Clermont-Ferrand, ce même jour, procédait à la nomination d’experts indépendants dans cette affaire. Le but : déterminer ou non le lien entre les symptômes observés et le vaccin Meningitec. "Je voulais mettre les experts au pied du mur", reconnaît Emmanuel Ludot, interrogé par metronews. "Maintenant, ils ne peuvent plus ignorer les résultats de cette analyse."
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L’ANSM a réuni un groupe d’experts toxicologues dans le cadre d’un Comité Scientifique Spécialisé Temporaire (CSST) afin d’analyser les données disponibles sur le vaccin. Ces experts indépendants ont conclu qu’il était peu probable que les particules identifiées dans le bouchon et la seringue engendrent une toxicité aiguë générale chez les personnes vaccinées et que seule une réaction locale pourrait être envisagée (rougeurs ou gonflement au site d’injection notamment).
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Remarque de Psiram: Maître Ludot s'est dépêché de présenter l'analyse émanant d'un expert notoirement [[Critique de la vaccination|anti-vaccins]] précédent ainsi la nommination par le tribunal de Clermont-Ferrand d'autres experts plus impartiaux. Il est, sans surprise, en lien avec l'[[UNACS]] dirigée par Jacques Bessin, qui propose même la traduction en français de l'analyse du Meningitec par Nanodiagnostics <ref>http://www.unacs.org/post/2016/04/05/L-expertise-qui-accuse-le-MENINGITEC</ref>
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Par ailleurs, deux analyses ont été menées par les laboratoires du Pr Alvarez (Hôpital Raymond Poincaré – Garches) et du Dr Montanari (Laboratoires Nanodiagnostics – Modene) sur des échantillons du vaccin Méningitec. Ces analyses ont été portées à la connaissance de l’ANSM. Du fait de leurs conclusions contradictoires, l’ANSM a procédé à des analyses complémentaires sur le vaccin Méningitec, incluant une recherche élargie de traces métalliques, afin d’apporter des données qualitatives et quantitatives.
 
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=== Le rapport de Montanari sur le vaccin Méningitec, suite et conclusion de l'ANSM ===
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Etant donné les plaintes (et le procès en cours à Clermont-Ferrand), il y avait donc eu deux analyses sur des échantillons du vaccin Méningitec menées, l'une par les laboratoires du Pr Alvarez (Hôpital Raymond Poincaré – Garches), et l'autre par le Dr Montanari (Laboratoires Nanodiagnostics – Modene), lesquelles ont été portées à la connaissance de l’ANSM. Du fait de leurs conclusions contradictoires, l’ANSM a procédé à des analyses complémentaires sur le vaccin Méningitec, incluant une recherche élargie de traces métalliques, afin d’apporter des données qualitatives et quantitatives.
      
Les analyses complémentaires réalisées par l’ANSM
 
Les analyses complémentaires réalisées par l’ANSM
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Sur la base des analyses réalisées par le Professeur Alvarez et par l’ANSM, les experts confirment l’absence d’éléments pouvant être à l’origine d’une toxicité de Méningitec.<ref name='ansm'></ref>
 
Sur la base des analyses réalisées par le Professeur Alvarez et par l’ANSM, les experts confirment l’absence d’éléments pouvant être à l’origine d’une toxicité de Méningitec.<ref name='ansm'></ref>
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Remarque de Psiram: En clair, le rapport de Montanari pose des problèmes méthodologiques, il n'y a pas de groupes de contrôle, il ne répond donc pas aux exigences d'une étude conduite scientifiquement. De plus, ses résultats ne sont pas confirmés par ceux de l'analyse complémentaire de l'ANSM et ceux du Prof. Alvarez.
      
== Analyse sur le blog Respectful Insolence d'une publication de Montanari ==
 
== Analyse sur le blog Respectful Insolence d'une publication de Montanari ==
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=== Les époux Montanari et [[STELIOR]] ===
 
=== Les époux Montanari et [[STELIOR]] ===
Stephano Montanari et son épouse Antonietta Gatti (nom complet: Antonietta Morena Gatti) font partie, en compagnie de [[Boyd Haley]], [[Karl Reichelt]], [[Marie Grosman]], [[Paul Shattock]], [[Michel Georget]], [[Albert-Claude Quemoun]], [[Samy Sandhaus]] et quelques autres, du Conseil Scientifique de [[STELIOR]]<ref>http://www.stelior.com/college-scientifique</ref>, une association qui s'occupe d'autisme et des troubles associés mais qui propose des traitements en contradiction avec les recommandations de bonne pratique de la HAS. <ref>https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_953959/autisme-et-autres-troubles-envahissants-du-developpement-interventions-educatives-et-therapeutiques-coordonnees-chez-lenfant-et-ladolescent</ref>. Mentionnons que [[Robert Nataf]] a également fait partie un temps de ce conseil scientifique et enseigne à l'école de STELIOR <ref>http://www.nutritherapeutes.com/documents/Specialisations%20sur%20les%20racines%20des%20maladies.pdf [[Robert Nataf]] est mentionné en page 2, à la 2ème ligne en dessous du portrait de [[Boyd Haley]] président du Collège Scientifique de l’école [[STELIOR]]/ref>.
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Stephano Montanari et son épouse Antonietta Gatti (nom complet: Antonietta Morena Gatti) font partie, en compagnie de [[Boyd Haley]], [[Karl Reichelt]], [[Marie Grosman]], [[Paul Shattock]], [[Michel Georget]], [[Albert-Claude Quemoun]], [[Samy Sandhaus]] et quelques autres, du Conseil Scientifique de [[STELIOR]]<ref>http://www.stelior.com/college-scientifique</ref>, une association qui s'occupe d'autisme et des troubles associés mais qui propose des traitements en contradiction avec les recommandations de bonne pratique de la HAS. <ref>https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_953959/autisme-et-autres-troubles-envahissants-du-developpement-interventions-educatives-et-therapeutiques-coordonnees-chez-lenfant-et-ladolescent</ref>. Mentionnons que [[Robert Nataf]] a également fait partie un temps de ce conseil scientifique et enseigne à l'école de STELIOR <ref>http://www.nutritherapeutes.com/documents/Specialisations%20sur%20les%20racines%20des%20maladies.pdf [[Robert Nataf]] est mentionné en page 2, à la 2ème ligne en dessous du portrait de [[Boyd Haley]] président du Collège Scientifique de l’école [[STELIOR]]</ref>.
    
== Liens externes ==
 
== Liens externes ==
* http://www.jim.fr/medecin/actualites/pro_societe/e-docs/meningitec_des_plaignants_affirment_detenir_des_resultats_accablants__158039/document_actu_pro.phtml Publié le 06/04/2016
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* http://www.lci.fr/societe/vaccin-meningitec-des-composants-dangereux-reperes-par-une-analyse-accablante-1507613.html <br>A l’origine de cette analyse ?<br>L’avocat des parties civiles, Emmanuel Ludot, qui s’est rapproché du laboratoire italien Nanodiagnostics et du professeur Stefano Montanari. Chercheur reconnu pour ses travaux sur les nanoparticules, il est lui-même cité dans la procédure pénale en cours en Italie… contre le même produit. "En France, je n’ai pas trouvé un laboratoire spécialisé en nanoparticules qui accepte de réaliser de telles analyses", justifie l'avocat. Et d’assumer le timing parfait de la publication de ce rapport, alors que le tribunal de Clermont-Ferrand, ce même jour, procédait à la nomination d’experts indépendants dans cette affaire. Le but : déterminer ou non le lien entre les symptômes observés et le vaccin Meningitec. "Je voulais mettre les experts au pied du mur", reconnaît Emmanuel Ludot, interrogé par metronews. "Maintenant, ils ne peuvent plus ignorer les résultats de cette analyse."
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* http://www.unacs.org/post/2016/04/05/L-expertise-qui-accuse-le-MENINGITEC Site de l'[[UNACS]], dirigé par Jacques Bessin, qui propose une traduction en français de l'analyse du Meningitec par le laboratoire privé Nanodiagnostics de Stefano Mantanari et Antonietta Gatti
    
== Références ==
 
== Références ==
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