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Prenons l'exemple de ce que l'on appelle l'ancrage. Le thérapeute PNL et le client se concentrent sur un problème et l'associent par exemple au mouvement d'une main qui appuie sur l'épaule gauche du client. Le client doit alors s'imaginer qu'il possède toutes les capacités nécessaires pour résoudre le problème et le thérapeute appuie sur l'épaule droite. Enfin, le thérapeute appuie sur les deux épaules, ce qui permet d'intégrer le problème. Cette simple technique de distraction, qui rappelle les tentatives de conditionnement de Pavlov, est censée permettre de résoudre les problèmes.
 
Prenons l'exemple de ce que l'on appelle l'ancrage. Le thérapeute PNL et le client se concentrent sur un problème et l'associent par exemple au mouvement d'une main qui appuie sur l'épaule gauche du client. Le client doit alors s'imaginer qu'il possède toutes les capacités nécessaires pour résoudre le problème et le thérapeute appuie sur l'épaule droite. Enfin, le thérapeute appuie sur les deux épaules, ce qui permet d'intégrer le problème. Cette simple technique de distraction, qui rappelle les tentatives de conditionnement de Pavlov, est censée permettre de résoudre les problèmes.
  
Dans les cercles de la PNL, on pense que l'observation des mouvements oculaires permet de savoir si quelqu'un ment ou non. Si une personne dit la vérité, elle doit, du point de vue de la PNL, regarder vers la gauche, si elle ment, ses yeux doivent bouger vers la droite. Des psychologues réunis autour de Caroline Watt de l'université d'Édimbourg et de Richard Wiseman de l'université du Hertfordshire ont vérifié cette affirmation en 2012 et n'ont trouvé aucune preuve que cette supposition était exacte[5]. Les psychologues ont enregistré par vidéo les yeux de sujets qui soit mentaient, soit disaient la vérité. Les films ont ensuite été analysés par des collègues qui n'étaient pas au courant du contenu de l'étude. Aucune correspondance n'a pu être établie entre la véracité d'une déclaration et les mouvements oculaires.
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Dans les cercles de la PNL, on pense que l'observation des mouvements oculaires permet de savoir si quelqu'un ment ou non. Si une personne dit la vérité, elle doit, du point de vue de la PNL, regarder vers la gauche, si elle ment, ses yeux doivent bouger vers la droite. Des psychologues réunis autour de Caroline Watt de l'université d'Édimbourg et de Richard Wiseman de l'université du Hertfordshire ont vérifié cette affirmation en 2012 et n'ont trouvé aucune preuve que cette supposition était exacte.<ref>PLoS One, Bd. 7, S. e40259, 2012</ref> Les psychologues ont enregistré par vidéo les yeux de sujets qui soit mentaient, soit disaient la vérité. Les films ont ensuite été analysés par des collègues qui n'étaient pas au courant du contenu de l'étude. Aucune correspondance n'a pu être établie entre la véracité d'une déclaration et les mouvements oculaires.
  
 
Dans le milieu de la PNL, c'est une étude d'Allen (1982) qui est le plus souvent citée comme preuve de succès : après un traitement PNL, les personnes souffrant de phobie des serpents affirmaient plus souvent avoir surmonté leurs peurs que les personnes de contrôle. Cependant, aucune différence n'a été constatée entre les groupes pour tous les autres paramètres examinés. Il existe encore d'autres études (p. ex. Schütz 1996) qui font état de succès. Mais si l'on examine ces études de manière critique (Börderlein 2002), on constate des erreurs méthodologiques massives qui rendent l'étude tout sauf crédible.
 
Dans le milieu de la PNL, c'est une étude d'Allen (1982) qui est le plus souvent citée comme preuve de succès : après un traitement PNL, les personnes souffrant de phobie des serpents affirmaient plus souvent avoir surmonté leurs peurs que les personnes de contrôle. Cependant, aucune différence n'a été constatée entre les groupes pour tous les autres paramètres examinés. Il existe encore d'autres études (p. ex. Schütz 1996) qui font état de succès. Mais si l'on examine ces études de manière critique (Börderlein 2002), on constate des erreurs méthodologiques massives qui rendent l'étude tout sauf crédible.
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C'est pourquoi la PNL semble agir au cas par cas, parce qu'elle est intégrée dans un contexte de groupe. La PNL offre à ses adeptes une solution simple et technique et propage un optimisme imperturbable, parfois qualifié de pensée positive. L'accent excessif mis sur l'individu, associé à l'idée que tous les problèmes ne sont que des malentendus entre des personnes qui veulent pourtant prétendument toutes la même chose, semble attirer les personnes indépendantes et orientées vers le succès.
 
C'est pourquoi la PNL semble agir au cas par cas, parce qu'elle est intégrée dans un contexte de groupe. La PNL offre à ses adeptes une solution simple et technique et propage un optimisme imperturbable, parfois qualifié de pensée positive. L'accent excessif mis sur l'individu, associé à l'idée que tous les problèmes ne sont que des malentendus entre des personnes qui veulent pourtant prétendument toutes la même chose, semble attirer les personnes indépendantes et orientées vers le succès.
  
De nombreux adeptes de la PNL sont par exemple des enseignants, des éducateurs sociaux et des personnes travaillant dans le secteur des ressources humaines qui sont exposés à des comportements problématiques dans leurs relations quotidiennes avec des tiers et qui souhaitent les contrôler. Les contenus correspondants ne sont toutefois pas enseignés à l'université, de sorte que dans la pratique, on se rabat sur des systèmes qui, comme la PNL, se réclament d'une apparence scientifique. La PNL s'y prête parfaitement, ce qui explique son succès continu, qui n'est probablement pas influencé par les échecs spectaculaires de divers 'formateurs de motivation'. Comme la PNL sert en premier lieu à s'illusionner et à refouler les problèmes, mais pas à les résoudre, on ne voit pas non plus l'utilité de cette méthode.
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De nombreux partisants de la PNL sont par exemple des enseignants, des éducateurs sociaux et des personnes travaillant dans le secteur des ressources humaines qui sont exposés à des comportements problématiques dans leurs relations quotidiennes avec des tiers et qui souhaitent les contrôler. Les contenus correspondants ne sont toutefois pas enseignés à l'université, de sorte que dans la pratique, on se rabat sur des systèmes qui, comme la PNL, se réclament d'une apparence scientifique. La PNL s'y prête parfaitement, ce qui explique son succès continu, qui n'est probablement pas influencé par les échecs spectaculaires de divers 'formateurs de motivation'. Comme la PNL sert en premier lieu à s'illusionner et à refouler les problèmes, mais pas à les résoudre, on ne voit pas non plus l'utilité de cette méthode.
  
 
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Version du 7 février 2022 à 16:44

La Programmation neuro-linguistique, (acronyme en français « PNL », et en anglais « NLP ») est une théorie extra-scientifique qui n'est pas reconnue par la psychologie académique.

Fondateur

À l'origine, cette technique prétendument très efficace a été inventée dans les années 1970 par le linguiste et psychologue John Grinder (né le 10 janvier 1940[1]) et le psychologue et mathématicien Richard Bandler (né le 24 février 1950[2]). Ils ont affirmé avoir observé des psychologues de premier plan de certains courants thérapeutiques (par exemple l'hypnothérapie, la thérapie familiale, la Gestalt-thérapie) et avoir mis en évidence les principes et techniques sous-jacents à ces systèmes. Ils ont publié leurs points de vue dans "La structure de la magie" au milieu des années 1970.

Bandler a également développé d'autres systèmes tels que le Design Human Engineering (DHE) et le Neuro Hypnotic Repatterning (NHR).[2] Grinder est également co-directeur de Quantum Leap Inc, qu'il dirige depuis 1989 avec sa partenaire commerciale Carmen Bostic St Clair. Grinder et Bostic St. Clair proposent également des ateliers et des séminaires internationaux sur la PNL.[1]

Une technique controversée

L'idée centrale de la PNL est que l'homme utilise différents systèmes de représentation (visuels, auditifs, olfactifs) pour penser et que l'on pense donc principalement à l'aide d'un seul type de perception sensorielle. Le type de mots utilisés permet de déterminer lequel de ces systèmes est utilisé. Les mouvements des yeux permettent également de savoir comment quelqu'un pense. Ce type de technique psychologique relève toutefois davantage de la pseudo-linguistique que de la psychothérapie.

Prenons l'exemple de ce que l'on appelle l'ancrage. Le thérapeute PNL et le client se concentrent sur un problème et l'associent par exemple au mouvement d'une main qui appuie sur l'épaule gauche du client. Le client doit alors s'imaginer qu'il possède toutes les capacités nécessaires pour résoudre le problème et le thérapeute appuie sur l'épaule droite. Enfin, le thérapeute appuie sur les deux épaules, ce qui permet d'intégrer le problème. Cette simple technique de distraction, qui rappelle les tentatives de conditionnement de Pavlov, est censée permettre de résoudre les problèmes.

Dans les cercles de la PNL, on pense que l'observation des mouvements oculaires permet de savoir si quelqu'un ment ou non. Si une personne dit la vérité, elle doit, du point de vue de la PNL, regarder vers la gauche, si elle ment, ses yeux doivent bouger vers la droite. Des psychologues réunis autour de Caroline Watt de l'université d'Édimbourg et de Richard Wiseman de l'université du Hertfordshire ont vérifié cette affirmation en 2012 et n'ont trouvé aucune preuve que cette supposition était exacte.[3] Les psychologues ont enregistré par vidéo les yeux de sujets qui soit mentaient, soit disaient la vérité. Les films ont ensuite été analysés par des collègues qui n'étaient pas au courant du contenu de l'étude. Aucune correspondance n'a pu être établie entre la véracité d'une déclaration et les mouvements oculaires.

Dans le milieu de la PNL, c'est une étude d'Allen (1982) qui est le plus souvent citée comme preuve de succès : après un traitement PNL, les personnes souffrant de phobie des serpents affirmaient plus souvent avoir surmonté leurs peurs que les personnes de contrôle. Cependant, aucune différence n'a été constatée entre les groupes pour tous les autres paramètres examinés. Il existe encore d'autres études (p. ex. Schütz 1996) qui font état de succès. Mais si l'on examine ces études de manière critique (Börderlein 2002), on constate des erreurs méthodologiques massives qui rendent l'étude tout sauf crédible.

C'est pourquoi la PNL semble agir au cas par cas, parce qu'elle est intégrée dans un contexte de groupe. La PNL offre à ses adeptes une solution simple et technique et propage un optimisme imperturbable, parfois qualifié de pensée positive. L'accent excessif mis sur l'individu, associé à l'idée que tous les problèmes ne sont que des malentendus entre des personnes qui veulent pourtant prétendument toutes la même chose, semble attirer les personnes indépendantes et orientées vers le succès.

De nombreux partisants de la PNL sont par exemple des enseignants, des éducateurs sociaux et des personnes travaillant dans le secteur des ressources humaines qui sont exposés à des comportements problématiques dans leurs relations quotidiennes avec des tiers et qui souhaitent les contrôler. Les contenus correspondants ne sont toutefois pas enseignés à l'université, de sorte que dans la pratique, on se rabat sur des systèmes qui, comme la PNL, se réclament d'une apparence scientifique. La PNL s'y prête parfaitement, ce qui explique son succès continu, qui n'est probablement pas influencé par les échecs spectaculaires de divers 'formateurs de motivation'. Comme la PNL sert en premier lieu à s'illusionner et à refouler les problèmes, mais pas à les résoudre, on ne voit pas non plus l'utilité de cette méthode.

cet article est une ébauche

Références