Moxibustion

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La Moxibustion, aussi appelée Moxa-thérapie, est une variante de l'acupuncture, elle fait donc partie de la Médecine Traditionnelle Chinoise.

On utilise la moxibustion, à savoir la chaleur dégagée par la combustion du moxa, sur une zone spécifique du corps pour rééquilibrer un "dysfonctionnement énergétique".

Origine

La moxibustion provient de Chine, elle a été mentionnée pour la première fois dans l'ouvrage "Ying Yang Shi Yi Mai Jui Jing" (Onze canaux pour la moxibustion dans le système Yin-Yang) qui a été trouvé dans la tombe n°1 du site archéologique chinois Ma Wang Dui (IIIe siècle av. J.-C) située à Wulibei à quelques kilomètres à l’est de Changsha dans la province du Hunan[1]. Le terme est étymologiquement dérivé du mot portugais mechia (mèche) ou du mot japonais Mogusa qui signifie en japonais herbes brûlantes[2] (les herbes brûlées étaient de l'Artemisia argyi ou armoise chinoise, une variante de l'Armoise[3] faisant partie du genre Artemisia et donc de la famille des Astéracées). En chinois, elle est appelé Jiu Fa (Jiu = brûler). En Europe, la moxibustion est mentionnée par écrit pour la première fois en 1677.[4]

Méthode

Ce sont surtout des feuilles d'armoise qui sont brûlées. De nos jours, on utilise cependant aussi les rayons du soleil ou l'électricité comme source de chaleur. On peut aussi trouver des produits ou des préparations [utilisés] sur la peau qui irritent les tissus par l'effet de la formation de cloques, sans apport de chaleur (voir Baunscheidtismus[5]). Cette sorte de thérapie est qualifiée de Moxibustion sans chaleur. Les diverses plantes appelées Armoise (Aiye, Artemisia vulgaris ou Artemisia argyi) font partie de la famille des Asteraceae ou Compositae (Astéracées ou Composées) [6]. L'Armoise est très répandue et a une odeur très forte et parfois désagréable. En Chine, la meilleure variété proviendrait de la province Hubei où elle est récoltée en mai. Les tiges et les branches sont effeuillées, les feuilles sont ensuite séchées, finement broyées et réduites en poudre, tamisées et finalement mises en forme de cônes. Les fibres d'armoise fraîches sont facilement inflammables. Les fibres séchées sont jaunâtres et produisent en brûlant une température allant jusqu'à 600° Celsius. La moxibustion classique est réalisée avec des cônes ou des bâtonnets de Moxa («cigares de Moxa»). Un à trois cônes au moins sont posés, le plus souvent le long de la taille, du dos, de l'abdomen, des épaules ou des jambes.

Types de Moxibustion

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  • Moxibustion directe: La peau est irritée avec de l'alcool ou du jus d'ail et le cône est posé directement sur le peau. Ici, on différencie trois sortes de moxibustion. Dans la moxibustion sans formation de cicatrices, le cône, qui a été allumé par le haut et qui se consume à la manière d'un bâtonnet d'encens, est enlevé à temps avant d'atteindre sa surface d'appui (la peau) de sorte qu'aucun dommage aux tissus ne se produise. Dans la moxibustion avec formation de cloques, les petites cônes de Moxa posés sur la peau sont allumés et laissés là pendant 3 à 5 secondes. Cela produit une cloque, cependant la cloque est percée après une à deux heures. Dans la moxibustion avec formation de cicatrices, le cône de Moxa se consume complètement, ce qui peut produire une douleur intense au site d'application. A l'occasion, par conséquent, une anesthésie locale est effectuée. On traite l'emplacement avec des onguents. Le résultat du traitement est la formation de cicatrices.
  • Moxibustion indirecte: Il est placé une couche isolante entre le cône de moxa qui se consume et la peau. La plupart du temps, il s'agit d'une lamelle d'ail, mais il est aussi utilisé une pâte d'ail, de la ciboulette ou civette, une pâte d'Aconit (préparée avec de l'aconit réduit en poudre), une lamelle de gingembre, du poivre blanc, de la terre de Loess, des oignons, des échalotes et de l'herbe d'armoise.
  • Moxibustion au nombril ou sur le nombril: Ici, on met dans ou sur le nombril, du sel, de la ciboulette, du musc ou une tranche de gingembre, après quoi on pose là-dessus le cône de moxa. Plusieurs cônes peuvent être brûlés l'un après l'autre.
  • Moxibustion avec des aiguilles d'acupuncture: Ici, les aiguilles d'acupuncture qui ont été placées selon la théorie d'acupuncture, ont été chauffées, le plus souvent, au moyen de cigares de moxa.
  • Moxibustion électrique: Dans cette variante, aucune substance n'est brûlée, mais les points de la peau sont chauffés avec une source de chaleur électrique ce qui permet d'éviter l'odeur et le risque de brûlures.

Preuves d'efficacité et risques

Cicatrices après Moxibustion[7]

Cette méthode de thérapie médiévale n'a fourni, jusqu'à aujourd'hui, aucune preuve d'efficacité.

Les dangers de la moxibustion sont surtout les risques de brûlures et les cicatrices. Les plaies dues à des brûlures peuvent s'infecter à nouveau et occasionner des dommages consécutifs indirects.

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Références

  1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mawangdui
  2. https://fr.wikipedia.org/wiki/Moxibustion
  3. https://en.wikipedia.org/wiki/Mugwort Voir dans l'article anglais "Mugwort", c.à.d. Armoise, les précisions au sujet de l'espèce Artemisia argyi
  4. Auteroche B, Gervais G, Auteroche M, Navailh P, Toui-Kan E: Übungen zur Akupunktur und Moxibustion. Hippokrates Verlag, Stuttgart, 1993
  5. https://www.psiram.com/ge/index.php/Baunscheidtismus
  6. https://fr.wikipedia.org/wiki/Asteraceae
  7. Fisman D: Unusual skin findings in a patient with liver disease. Can Med Assoc J, 166, 2002, http://www.cmaj.ca/cgi/content/full/166/12/1567