Médecine orthomoléculaire

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La médecine orthomoléculaire est une méthode pseudo-médicale sur laquelle Linus Pauling a exercé une influence décisive. Elle est basée sur l'utilisation de doses élevées de vitamines et de minéraux pour la prévention et le traitement de la maladie.

Aucune preuve médicale de son efficacité n'a être apportée jusqu'à présent. Dans la médecine orthomoléculaire, on recommande en règle générale de prendre quotidiennement des doses beaucoup plus élevées de vitamines qu'il n'est nécessaire physiologiquement et justifié sur le plan médical et scientifique.

Plusieurs études montrent qu'à long terme l'administration de hautes doses de vitamines, comme c'est pratiqué dans la médecine orthomoléculaire, peut conduire à de sérieux problèmes de santé et raccourcir l'espérance de vie moyenne.

Théorie

De l'avis des représentants de la médecine orthomoléculaire, un déséquilibre biochimique dans le corps conduit à la maladie. On essaie de corriger ce déséquilibre en prenant de fortes doses de vitamines, minéraux, acides gras essentiels et acides aminés sous forme de compléments alimentaires.

Les représentants de la médecine orthomoléculaire affirment que les aliments d'aujourd'hui sont appauvris en ingrédients essentiels par les méthodes de culture, le transport, la transformation et le stockage à tel point qu'ils ne permettraient pas couvrir seuls les besoins de l'alimentation normale quotidienne et que, par conséquent, un apport supplémentaire de ces substances serait nécessaire.

Certaines vitamines comme les vitamines C et E agiraient comme des antioxydants. Avec la prise de hautes doses de ces vitamines, on espère, en raison de l'effet antioxydatif, un effet préventif contre les maladies cardiovasculaires, le cancer et les refroidissements (les rhumes).

Certains acides aminés sont des précurseurs de transmetteurs et hormones endogènes (par exemple, le Tryptophane [précurseur] de la Sérotonine, la Tyrosine [précurseur] de la Dopamine et de la Mélatonine et l'Histidine [précurseur de l'histamine). On essaie de compenser un manque de ces substances avec des préparations qui contiennent ces acides aminés. Cependant, de tels états de manque, quand ils existent réellement, peuvent également apparaître quand le corps ne peut pas absorber (correctement) ou transformer la substance qui est un précurseur ou un transmetteur et ne dépendent donc pas de la quantité qu'on en absorbe (voir aussi l'article Psychiatrie orthomoléculaire [1]).

Domaines d'utilisation

La médecine orthomoléculaire est recommandée par ses partisans dans de nombreuses indications: pour la prévention contre le cancer, la sclérose en plaques, l'athérosclérose, le diabète de l'adulte, l'ostéoporose, les rhumatismes, les infections grippales et d'autres maladies.

Critique

Les bases de la médecine orthomoléculaire vont d'hypothèses semi-scientifiques jusqu'à des hypothèses pseudo-scientifiques. C'est surtout le commerce de compléments alimentaires qui bénéficie des retombées financières de cette sorte de thérapie.

La prétendue carence de la population en substances nutritives ne sont pas le résultat d'études scientifiques reconnues concernant la diététique. Ainsi, l'étude approfondie de la prestigieuse American Medical Society en vient à la conclusion que la supposition d'une carence générale en vitamines et minéraux de la population est inexacte, que la supposition que de nombreuses maladies seraient dues à une mauvaise alimentation est fausse et que la supposition que de nombreuses maladies pourraient être guéries par la supplémentation, est erronée.[2]

Etudes sur l'efficacité

Jusqu'à maintenant, l'efficacité du concept de la médecine orthomoléculaire n'a pas pu être prouvée par des études scientifiques et médicales et qu'on puisse en apporter la preuve dans le futur est considéré comme improbable.

La vitamine A (ß-carotene)

Singh et al. ont constaté chez 505 patients qu'un régime alimentaire réduit en glucides et en graisse et enrichi avec de la vitamine C, E et bêta-carotène fait augmenter les concentrations plasmatiques de vitamine C une semaine après l'infarctus, mais cela ne dit rien au sujet d'un effet protecteur éventuel sur le coeur.

La vitamine B12

Une des plus grandes études portant sur ​​plus de 12.000 patients n'a pas pu en l'espace de six ans constater un quelconque effet de la vitamine B12 sur la réapparition de maladies cardiovasculaires. La vitamine B12 n'a eu également aucun effet sur les cancers. Pour la majorité des substances utilisées, il n'existe pas d'études en double aveugle reconnues qui décrivent les bénéfices, les effets secondaires et les risques et qui permettent de déterminer les besoins réels de chaque substance distincte.[3]

La vitamine C

L'affirmation de Pauling que des doses élevées de vitamine C protègent contre les refroidissements n'a pas pu jusqu'à présent être confirmé par aucune étude scientifique.

  • Une méta-analyse à grande échelle de la Cochrane Collaboration conclut: "L'échec de la supplémentation en vitamine C pour réduire l'incidence des rhumes dans la population générale indique que l'utilisation de routine de la supplémentation en vitamine C n’est pas justifiée, mais la vitamine C pourrait être utile pour les personnes exposées à des exercices physiques intenses de courte durée [par exemple pour les explorateurs polaires ou les coureurs de marathon]. Les essais sur la supplémentation régulière ont montré que la vitamine C réduit la durée des rhumes, mais cela n'a pas été répliqué dans les quelques essais sur l'effet curatif qui ont été réalisés. Néanmoins, compte tenu de l'effet constant de la vitamine C sur la durée et la gravité des rhumes dans les études sur la supplémentation régulière, et son faible coût et son innocuité, elle peut être utile pour les patients ayant un rhume banal pour tester sur une base individuelle si la vitamine C à usage curatif est bénéfique pour eux."[4]
  • Les effets préventifs des vitamines sur les infarctus du myocarde n'ont pas pu être confirmés lors d'expérimentations animales. Bellows et al. ont démontré dans un essai contrôlé par placebo sur 14 lapins qu'une dose de 150 mg/kg de vitamine C, ne diminuait pas la taille de la zone de tissu cardiaque mort. Sous placebo, la lésion représentait 21% de la zone d'infarctus par occlusion vasculaire, chez les lapins traités avec de la vitamine C, elle représentait même 29%.[5]
  • Les essais cliniques sur la base de 34,486 femmes post-ménopausées montrent que même un apport quotidien de vitamine C de 400 mg n'a pas d'impact significatif sur la mortalité par maladie coronarienne.[6]

La vitamine E

En ce qui concerne la vitamine E (a-Tocopherol), il y a plusieurs études qui n'ont montré aucun avantage à la complémentation en vitamine E:

  • L'Alpha-Tocopherol Beta Carotene Cancer Prevention Study (ATBC) a étudié les fumeurs masculins de 50-69 ans et a trouvé 20,2% d'accidents cardiaques (d'infarctus) à une dose quotidienne de vitamine E de 50 milligrammes ce qui ne se différait pas significativement du taux d'accidents sous placebo (21,5%).[7]
  • La Cambridge Heart Antioxydant Study (CHAOS) avait pour objet d'étude 2.002 patients atteints d'athérosclérose coronarienne qui ont été traités quotidiennement pendant 1,4 années avec 400-800 mg de vitamine E. Dans l'étude, le taux d'accidents coronariens était plus bas avec la prise de vitamine E, à savoir 4,0%, qu'avec le placebo (6,6%), par contre la mortalité globale avec le placebo (2,7%) était significativement plus basse qu'avec la supplémentation en vitamines (3,5%).[8]
  • Le Gruppo Italiano per lo studio della sopravvivenza nell'Infarto miocardico (GISSI) a étudié 11,334 patients qui avaient fait au cours des trois derniers mois précédant l'étude un infarctus du myocarde et a suivi les patients pendant 3,5 ans. Les patients recevaient 300 mg de vitamine E ou ils restaient non traités. Il y eu 10,1% d'événements cardiaques chez ceux traités pour de vrai et 10,3% chez ceux non traités. Cette différence n'était pas significative.[9]
  • La Heart Outcome Prevention Evaluation Study (HOPE), elle aussi, a montré, sur la base de 9,541 patients cardiaques à haut risque, qu'après l'administration de 400 mg de vitamine E par jour pendant 4,5 ans, qu'il n'y avait aucune différence significative entre le taux d'événements coronariens chez les patients traités pour de vrai (16,2%) par rapport à ceux recevant le placebo (15,5%).[10]

Dangers et effets secondaires

Le surdosage de substances vitales [essentielles à l'organisme] utilisées peut être nocif pour la santé. Plusieurs études montrent que la prise à des doses élevées de vitamines pendant de longues durées, telle qu'elle est pratiquée dans la médecine orthomoléculaire, conduit à des problèmes de santé graves et peut raccourcir l'espérance de vie moyenne.[11][12]

Les vitamines liposolubles telles que la vitamine A, la vitamine D et la vitamine K peuvent s'accumuler dans le corps et sont donc potentiellement dangereuses. Les vitamines hydrosolubles non nécessaires au corps peuvent certes être excrétées par les reins, mais elles peuvent également être surdosées. La vitamine E ne s'accumule certes pas dans le tissu adipeux, mais une augmentation de la mortalité a été constatée dans trois méta-analyses pour des doses supérieures à 400 UI,[11][13][14] même si d'autres scientifiques ont réfuté les résultats.[15][16] A des doses élevées de vitamine C, à partir d'un gramme par jour, il se produit de la diarrhée et pour partie des coliques. La vitamine C modifie un certain nombre des taux d'hormones dans le sang, y compris ceux des œstrogènes, de l'hormone thyroïdienne ou de l'insuline. Elle détruit la vitamine B12 (...). Elle augmente l'absorption de l'aluminium, peut être nuisible pour les os et le cerveau, elle favorise la formation de calculs rénaux, de l'ostéoporose. En outre, la vitamine C peut transformer le fer en un générateur de radicaux libres et, de ce fait, favoriser les cardiomyopathies.[17]

La vitamine B6 à hautes doses peut entraîner des neuropathies sensorielles allant jusqu'à des phénomènes de paralysie dans les mains et les pieds. Le surdosage de Niacine peut provoquer des réactions de type allergique, avec rougeur de la peau, démangeaisons et urticaire. Avec un surdosage de longue durée, les conséquence peuvent être la jaunisse et des insuffisances hépatiques.[18] Des surdosages de vitamine B1 peuvent provoquer des maux de tête et de l'insomnie, et également, dans les cas extrêmes, des œdèmes pulmonaires, de la bradycardie et des hémorragies gastro-intestinales.[19]

La supplémentation en vitamine A chez les personnes présentant des risques préexistants tels que le tabagisme ou l'exposition aux fibres d'amiante augmente même le risque de développer un cancer. Dans l'étude CARET, dans laquelle on faisait prendre quotidiennement 30 milligrammes ß-Carotin et 25.000 IE Retinol à 18.000 fumeurs, anciens fumeurs et travailleurs des usines d'amiante et on comparait les résultats avec un placebo, le taux de mortalité globale a augmenté de 17% dans le groupe [prenant] de la vitamine. L'analyse pour le cancer du poumon même montré une augmentation de la mortalité de 46% par rapport au [groupe] placebo.[20]

Une certaine partie de la population (environ 10%) réagit à un apport important en vitamine C par la formation de calculs rénaux d'oxalate. Le risque pour cette maladie, Oxalose (Hyperoxalurie), est déterminé par une variante génétique qui n'a, sinon, pas d'importance (et de conséquences négatives) pour la personne concernée. Elle n'est importante que si de fortes doses de vitamine C doses sont ingérées.

Situation juridique

En France, les produits de santé sont soit des médicaments soit des compléments alimentaires (aussi appelés suppléments nutritionnels).

Le médicament doit avoir obtenu une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché), sauf pour les médicaments homéopathiques où l'AMM est remplacée par un simple enregistrement (selon l’article L.512 1-13 du Code de la Santé), il ne peut être vendu que dans une pharmacie. Son organisme de tutelle est l'AFFAPS (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) devenue en 2012 l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Bien que certains médicaments puissent être délivrés en pharmacie sans ordonnance médicale, seuls ceux prescrits par les médecins, dentistes et autres professionnels de santé sont remboursés par la sécurité sociale et les mutuelles. Seule exception, depuis le décret n° 2008-841 du 22 août 2008, 147 plantes ou parties de plantes médicinales inscrites à la pharmacopée peuvent être vendues par des personnes autres que les pharmaciens.[21], ces plantes sont dites "libérées".

Les compléments alimentaires sont fondamentalement différents des médicaments. Ils ne sont pas soumis aux règles d’autorisation de mise sur le marché (AMM) de ces derniers et ne peuvent donc pas prétendre prévenir, soulager, traiter ou guérir des maladies. Leur fabrication est contrôlée, mais pas leur efficacité ni leur toxicité. Ils ne suivent donc pas les mêmes réglementations que les médicaments. La fabrication des compléments alimentaires est soumise à des contrôles identiques à ceux des produits alimentaires. Leur organisme de tutelle était l'AFFSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), devenue ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Ils font l’objet d’une déclaration auprès de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).[22]

Certaines substances contenues dans les compléments alimentaires sont par ailleurs présentes dans des médicaments, c’est le cas des vitamines, des minéraux, des acides aminés ou des plantes. Ces médicaments contiennent des dosages plus élevés et sont les seuls à pouvoir prétendre à un effet thérapeutique. Néanmoins, un certain flou persiste et il arrive que des compléments alimentaires soient plus fortement dosés que les médicaments correspondants. À l’inverse de nombreux médicaments, les compléments alimentaires ne sont jamais remboursés par l’Assurance maladie. Ils le sont très rarement par les assurances complémentaires de santé (mutuelles).

L'UE (et donc de la France) impose que des limites maximales et minimales soient établies pour chaque vitamine et minéral ajoutés aux compléments. Comme des apports excessifs en vitamines et en minéraux peuvent avoir des effets néfastes, la directive prévoit également les quantités maximales de vitamines et de minéraux pouvant être ajoutés dans les compléments alimentaires. En France, un arrêté du 9 mai 2006 relatif aux nutriments pouvant être employés dans la fabrication des compléments alimentaires en donne la liste ainsi que les doses journalières maximales, par exemple, la dose journalière maximale de vitamine C ne doit pas dépasser 180 mg [23]. Les patients qui recherchent des produits fortement dosés en vitamines et/ou qui désirent s'auto-médicamenter se tournent par conséquent vers des sociétés de vente par correspondance étrangères qui sont accessibles via l'Internet.

Les partisans connus

Linus Pauling

Le partisan le plus célèbre des fortes doses de vitamines (en premier lieu de la vitamine C) qui a le plus contribué à sa popularité a été le double lauréat du prix Nobel Linus Pauling. Il reçut en 1954, avec deux autres chercheurs, le prix de chimie et en 1962, il fut de nouveau à l'honneur avec le prix Nobel de la paix. Linus Pauling, américain né le 28 février 1901, était à l'époque un chercheur important qui a découvert, entre autres, la structure de l'hélice alpha (motif d'enroulement secondaire des protéines) en utilisant les rayons X. En 1941, Pauling, âgé alors de 40 ans, découvre qu'il est atteint d'une maladie grave des reins. Avec l'aide du Dr Thomas Addis de Stanford, il parvient à contrôler l'évolution de la maladie en suivant un régime faible en protéines et sans sel, inhabituel pour l'époque. Comme tous les patients d'Addis, il se voit également prescrire de hautes doses de vitamine C. Cela aurait éveillé son intérêt pour les mega-doses de vitamine C qu'il considérait être un remède contre les rhumes et même contre le cancer, les maladies cardio-vasculaires, les infections et les problèmes dégénératifs dus à l'âge. Aujourd'hui encore, par exemple, la vitamine C en poudre est vendue en Angleterre sous le nom de "Linus Powder".[24] Pauling avalait quotidiennement jusqu'à 18 grammes de vitamine C.

En 1970, Pauling a annoncé dans son livre Vitamin C and the Common Cold (La vitamine C et le rhume), qui paru également en allemand en 1972, que la prise quotidienne de 1 g de vitamine C peut réduire jusqu'à 45% l'incidence des refroidissements et des rhumes. Dans une autre publication, (Vitamin C, the Common Cold and the Flu) (vitamine C, le rhume et la grippe), il fixait des doses encore plus élevées. En 1979, il a propagé dans son livre Vitamin C and Cancer l'affirmation que de fortes doses de vitamine C pourraient même prévenir le cancer.

En raison du grand prestige scientifique dont jouissait encore Pauling à l'époque, on a commencé, après la publication de son premier livre, plusieurs études pour évaluer l'efficacité de l'apport en vitamine C pour les refroidissements.[25] Dans aucune de ces études n'a pu être établie une corrélation entre apport en vitamine C et apparition de symptômes de refroidissement, par exemple [il n'y eut pas] de disparition des symptômes. La thèse de Pauling, au contact avec la réalité clinique, ne tenait pas la route.

Abram Hoffer

Article sur le wikipedia anglais [26]. Voir ci-dessous la section Psychiatrie orthomoléculaire (ainsi que l'article Psiram-allemand plus détaillé ici:[27]).

Matthias Rath

Le médecin allemand Matthias Rath[28] se considère comme un héritier des enseignements de Linus Pauling. En 1990, il partit aux États-Unis pour devenir le premier directeur de la recherche cardiovasculaire de l'institut Linus Pauling en Californie. Après les conflits internes avec les héritiers de Pauling qui ont refusé de reconnaître le leadership de Rath, celui-ci retourna en Europe pour faire de la propagande pour à son propre système de traitement - la soi-disant Zellularmedizin (médecine cellulaire)[29]. À son avis, non seulement les vitamines pourraient guérir le rhume et le cancer, mais seraient également efficaces contre l'athérosclérose et l'infarctus qui est une de ses conséquences de celle-ci ainsi que contre le Sida.

Dominique Rueff

Selon le Dr Rueff, "Le Professeur Linus PAULING avait avant son décès mandaté l'ADNO pour être le vecteur de ses recherches et travaux en Europe". Le Dr Rueff a fondé en en 1994 une association pour le développement de la nutrition orthomoléculaire qui était à l'origine, en 1991, une association pour le développement de la médecine orthomoléculaire. Il est également partisan des suppléments nutritionnels anti-âging.[30]

Autres protagonistes de la médecine orthomoléculaire

  • Archie Kalokerinos
  • Alain Scohy
  • Andreas Noack,[31] chimiste allemand et entrepreneur en suppléments nutritionnels
  • Liste des sociétés de médecine orthomoléculaire par pays[32] proposée par l'ISOM (International Society for Orthomolecular Medicine). On y retrouve pour la France l'ADMO (Association pour la Développement de la Médecine Orthomoléculaire) de Dominique Rueff, nom par la suite changé en ADNO (Association pour le Développement de la Nutrition Orthomoléculaire). Autre site web de l'ISOM (International Society for Orthomolecular Medicin) [33]
  • La SANMO (Société Algérienne de Nutrition et de Médecine Orthomoléculaire) créée en janvier 2011, dont le président, le Dr Illyès Baghli, est membre de l'ISOM (Canada), du JCIT (Japon) et du CONEM (Concil for Nutritional and Environmental Medicin, Norvège) (voir page 3 du document de la SANMO ici: [34]). Autre document de la SANMO mentionnant son bureau et son conseil scientifique. Dans le conseil scientifique, citons l'autrichien George Birkmayer, le japonais Atsuo Yanagisawa (en fait le président de l'ISOM), l'américain des US Edward Thomas Levy, le français Gilbert Crussol et une autrichienne Heidi Thomasberger. [35]
  • Gilbert Crussol
  • Thomas Edward Levy

Psychiatrie orthomoléculaire

Les médecins canadiens Abram Hoffer et Humphry Osmond sont considérés comme les fondateurs de la psychiatrie orthomoléculaire. Ils utilisent de fortes doses de Niacine (vitamine B3) dans la dite "Mega-Vitamintherapie" (thérapie par mega-vitamines) pour traiter la schizophrénie.[36]. Par la suite, l'utilisation de la Niacine a été perfectionnée par Carl C. Pfeiffer.

La soi-disant psychiatrie orthomoléculaire est un procédé pseudo-médical marginal qui est proposé pour le traitement de troubles psychiatriques. Comme dans l'OM (Médecine Orthomoléculaire), on y mise sur l'utilisation de doses élevées de vitamines et d'acides aminés. Il n'y a aucune preuve scientifique de la pertinence de cette méthode, qui, en raison de son inefficacité, n'a pas sa place dans la médecine scientifique. Plusieurs organisations professionnelles du monde entier, après avoir examiné les résultats de la recherche, se sont donc clairement prononcées contre la psychiatrie orthomoléculaire.

Pfeiffer a établi un système de "biotypes de la schizophrénie" avec plusieurs hypothèses [37]:

  • Histapenia - taux d'histamine bas avec excédent de cuivre dans le sang
  • Histadelia - taux d'histamine élevé avec des valeurs faibles de cuivre dans leur sang
  • Pyroluria [elle impliquerait d'hypothétiques niveaux excessifs de pyrroles dans le corps résultant d'une mauvaise synthèse de l'hémoglobine et serait une forme de porphyrie schizophrénique, similaire à la porphyrie aiguë intermittente où à la fois les pyrroles et les porphyrines seraient excrétés dans l'urine humaine à un degré excessif]
  • Allergie cérébrale - incluant l'allergie au gluten
  • Hypoglycémie due à l'alimentation

Cette typologie de Pfeiffer n'est pas reconnue par la science. Après la mort de Pfeiffer en 1979, il n'y eu plus d'autres recherches dans ce domaine. Les études défectueuses effectuées par Pfeiffer, qui devaient confirmer ses hypothèses, ne satisfont pas aux exigences scientifiques d'aujourd'hui et ses résultats n'ont pas pu être reproduits plus tard. Un grand nombre d'études contrôlées par placebo n'a montré aucun effet des vitamines testées sur les symptômes de la schizophrénie. Et de plus, la prise de vitamines à hautes doses est risquée.

Les caisses d'assurance maladie ne prennent pas en charge les frais, car il n'existe aucune preuve d'efficacité.

Chiffre d'affaires

Le chiffre d'affaires dans ce secteur est considérable. Déjà en 1994, la part des préparations vitaminiques combinées de vitamine E et de vitamine B était l'équivalent, converti, d'environ 70 millions d'euros (Daten des Gesundheitswesens, Nomos Verlag, Baden-Baden, 1995, S.187. Traduction: Données des services de santé, Editions Nomos, Baden-Baden, 1995, p.187). Là, cependant, la plus grande part du chiffre d'affaires ne concernait pas le secteur de médecine, mais d'autres secteurs. Le groupe BASF à Ludwigshafen, qui a regroupé son commerce de vitamine avec le géant pharmaceutique japonais Takeda, réalisait dans le secteur pharmaceutique, les produits alimentaires et la nourriture pour animaux par l'addition de vitamines 500 millions d'euros par an. Takeda contribuait à 240 autres millions d'euros. Le chiffre d'affaires cumulé correspond à environ 30% du marché mondial des vitamines si bien qu'on peut estimer actuellement le chiffre d'affaires mondial à environ 2,5 milliards d'euros.

Voir aussi

Bibliographie

  • Livre "Médecines douces info ou intox?" Auteurs Simon Singh et Edzard Ernst. ISBN 978-2-84225-2008-3.
    Extrait de la page 366:
    "Ortho" signifie "correct" et l'objectif de la médecine orthomoléculaire (aussi appelée "nutrition optimale" est d'administrer des vitamines, des minéraux et d'autres substances naturelles à des doses qui soient exactement appropriées à chaque patient individuel. Les partisans de cette démarche pensent que de trop faibles niveaux de ces substances dans l'organisme sont à l'origine de problèmes chroniques bien différents de ceux provoqués par la simple carence en ces vitamines ou en ces minéraux. Les problèmes chroniques en question comprennent, par exemple, la tendance à souffrir d'infections répétées comme le rhume, ou bien le manque d'énergie, ou même le cancer. Par conséquent, chaque patient est examiné au départ dans le but de déterminer précisément les substances dont il ou elle a besoin. A la suite de cet examen, il est prescrit le mélange "correct" pour le patient en question. La marque distinctive de la médecine orthomoléculaire est l'administration de doses extrêmement élevées de vitamines et de minéraux, ainsi la nature personnalisée de la prescription.
    Certaines des méthodes de diagnostic utilisées pour définir le mélange correct de substances à prescrire ne sont pas d'une fiabilité prouvée. Par exemple, l'analyse des cheveux est fréquemment employée; mais elle donne souvent des renseignements inexacts dans ce contexte. Les prétentions thérapeutiques de la médecine orthomoléculaire ne sont ni plausibles, ni soutenues par des données issues d'essais cliniques. Donc, il n'y a pas de preuves que cette thérapie alternative soit efficace.
    On peut supposer que les partisans de cette médecine mettront fortement en doute cette conclusion, et vont renvoyer une pléthore d'études montrant l'efficacité des vitamines. Celles-ci ne sont-elles pas, après tout, des substances revêtant une importance fondamentales pour les êtres humains? Sans elles, en effet, on ne peut survivre. Cependant, un régime alimentaire normal procure ces vitamines en quantités suffisantes et le traitement des carences en vitamines n'a aucun rapport avec les principes spécifiques de la médecine orthomoléculaire.
    En doses excessives, les vitamines peuvent être nocives. Elles peuvent pratiquement toutes engendrer des effets néfastes si elles sont administrées en doses très exagérées sur des périodes prolongées: et c'est précisément ce qui est recommandé par les partisans de la médecine orthomoléculaires.
    En résumé, les concepts de la médecine orthomoléculaire ne sont pas plausibles sur le plan biologique et ils ne sont pas soutenus par les résultats d'essais cliniques rigoureux. Ces problèmes sont encore aggravés par le fait que la médecine orthomoléculaire peut provoquer des effets nocifs et qu'elle est souvent très coûteuse.
  • Center for Disease Control: Use of Dietary Supplements in the United States, 1988-1994; Vital and Health Statistics, Series 11, No.244, 1999
  • Dykes MHM, Meier P: Ascorbic acid and the common cold. Evaluation of its efficacy and toxicity. J Am Med Assoc, 1073-1079, 1975
  • Karlowski TR, Chalmers TC, Frenkel LD, Kapikian AZ, Lewis TL, Lynch JM: Ascorbic acid for the common cold. A prophylactic and therapeutic trial. J Am Med Assoc, 231, 1038-1042, 1975
  • Carl C. Pfeiffer, Carl C.: Nährstoff-Therapie bei psychischen Störungen. The Golden Pamphlet. Haug-Verlag, Heidelberg 1986. ISBN 3-7760-1062-2
  • Hoffer, Abram, MD: Vitamin B-3 and Schizophrenia: Discovery, Recovery, Controversy. Quarry Press, Kingston, Ontario Canada 1998. ISBN 1-55082-079-6
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  • Arzneimitteltelegramm, 2003; 34: 100-2, 111-3
  • "Prävention mit Antioxidanzien: Schaden überwiegt", Arzneimitteltelegramm, 12/2008

Liens externes

Article de Psiram dans d'autres langues

Références

  1. https://www.psiram.com/ge/index.php/Orthomolekulare_Psychiatrie
  2. Report 12 of the Council on Scientific Affairs: Alternative medicine. (PDF; 194 kB) In: American Medical Association. Juni 1997
  3. Jane M. Armitage u. a.: Effects of homocysteine-lowering with folic acid plus vitamin B12 vs placebo on mortality and major morbidity in myocardial infarction survivors: a randomized trial. In: JAMA. 303, Nr. 24, 2010, S. 2486–2494
  4. http://www.cochrane.org/fr/CD000980/la-vitamine-c-pour-la-prevention-et-le-traitement-du-rhume-banal. Auteurs : Hemilä H, Chalker E. Date de publication : 31 mai 2013
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  10. http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJM200001203420302#t=articleTop Vitamin E Supplementation and Cardiovascular Events in High-Risk Patients. The Heart Outcomes Prevention Evaluation Study Investigators. N Engl J Med 2000; 342:154-160 January 20, 2000. Pour les résultats chiffrés voir "Table 4."
  11. 11,0 et 11,1 Goran Bjelakovic u. a.:[ http://jama.ama-assn.org/cgi/content/full/297/8/842 Mortality in randomized trials of antioxidant supplements for primary and secondary prevention: systematic review and meta-analysis.] In: JAMA. 297, Nr. 9, 2007, S. 842–857.
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