Médecine Nouvelle Germanique

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le guérisseur allemand Ryke Geerd Hamer

La médecine nouvelle germanique, ou Méthode Hamer est une méthode pseudoscientifique qui prétend apporter des solutions extraordinaires aux maladies les plus graves, comme le cancer. Elle a été inventée par l'ancien medecin (radié) allemand et guérisseur Ryke Geerd Hamer. Elle se base sur des lois biologiques de Hamer, une théorie pseudomédicale qui stipule l’absolue prédominance du psychisme sur la vie de l’individu. Hamer prétend qu'un soi-disant choc émotionnel est à l'origine du cancer et qu'il peut être soigné par la soi-disante résolution de ce conflit psychologique sans apport des thérapies de la médecine conventionnelle qui, selon lui, aggrave l'état des patients. Les entretiens avec le malade permettraient de déterminer la cause de ce conflit, de le résoudre, entraînant ainsi la guérison sans intervention médicale classique.

Hamer n'a jamais pu demontrer des preuves pour ces hypothèses. Pour justifier cette absence de preuves concrètes, R. G. Hamer et ses disciples se posent en martyrs d’un complot médico-scientifique organisé par les lobbies pharmaceutiques défendant des intérêts politiques, financiers surtout de la part de juifs.

Histoire

Cette « médecine nouvelle » a fait son apparition en automne 1981 en Allemagne. Hamer avait fait la une des journaux en 1995 avec l'affaire d'une petite cancéreuse autrichienne Olivia Pihar, âgée de 8 ans, qui avait failli mourir faute d'opération appropriée, parce que ses parents suivaient ses consignes. En 1997, Hamer fut condamné à 19 mois de prison en Allemagne, et à l'interdiction d'exercer la médecine en Allemagne, mais également en Autriche.

En 2001, Hamer, le guérisseur allemand, a été condamné en France par défaut à 18 mois d'emprisonnement dont 9 mois fermes et 50.000 francs d’amende pour « complicité d’ exercice illégal de la médecine » en première instance. Lors du procès, ce dernier ne s’était pas déplacé devant le juge, justifiant son absence par un certificat médical. Cet ancien médecin a été condamné en Allemagne à 19 mois de prison pour « exercice illégal de la médecine » suite à la mort de patients atteints de cancers. Le 24 septembre 2003, l’accusé de nouveau absent pour « raisons médicales », la cour d’appel avait décidé le report du procès en mai 2004. Une audience qui a finalement eu lieu sans le principal intéressé, demeuré une nouvelle fois en Espagne. Le 1er juillet 2004, la cour d’Appel de Chambéry a prononcé la condamnation définitive du guérisseur à 3 ans de prison ferme. Le 9 septembre 2004, R. G. Hamer a été arrêté en Espagne. Il a été extradé vers la France et incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis afin d’y purger sa peine.

Les victimes de la Nouvelle Médecine Germanique

L’idéologie pseudo-médicale de la Nouvelle Médecine Germanique (NMG) a été inventée l’automne 1981 par l’ancien médecin Ryke Geerd Hamer, qui, en raison de nombreuses fautes professionnelles, perdra plus tard, en 1986, l’autorisation d’exercer la médecine. Hamer a promis et continue actuellement (2010) à promettre une guérison miraculeuse de maladies graves comme le cancer dans plus de 90% des cas. (Actuellement, en Allemagne l’espérance moyenne de survie à longue terme d’un malade du cancer est d’environ 55-60%, en Finlande ou en USA les espérances moyennes de survie dépassent les 60%). Les promesses fantastiques avancés par Hamer et son dogme, jamais prouvées scientifiquement, ont malheureusement convaincu de nombreux malades du cancer dans beaucoup de pays, surtout en Allemagne, Autriche, France, Belgique, Italie, Espagne et Suisse, tandis qu’elles n’ont presque pas trouvé d’audience dans les pays anglophones ou dans l’Europe de l’est.

L’histoire, les développements documentés des maladies des personnes qui se sont soumis à un tel régime NMG montrent clairement que les promesses faites n’ont rien à faire avec la triste réalité. Elles montrent plutôt les espoirs d’un seul médecin mégalomane affecté d’un délire de persécution et anti-sémite acharné et de ses disciples et élèves comme Claude Sabbah.

En tout, le nombre total de personnes atteintes d’une maladie grave et qui sont décédés après avoir choisi le chemin pseudo-thérapeutique de la NMG, est malheureusement longue. Une recherche montre une chiffre d'au moins 140 personnes (140-160, chiffres de Aribert Deckers, Bremerhaven). En même temps, il faut craindre de nombreux cas supplémentaires inconnus. Aucun cas documenté n’est connu d’une guérison d’une maladie grave qui puisse être attribuée à Hamer et son idéologie. Pendant plusieurs années, plusieurs personnes ont fait des appels publics sur l’internet qui invitaient des anciens malades guéris à publier leur guérison. Personne n’a réagit à ces appels.

Une partie des victimes de la NMG (par exemple l’Allemand Sören Wechselbaum) serait aujourd’hui encore en vie, s’ils n’avaient pas suivi les conseils de Hamer. Malheureusement, beaucoup de malades ont dû souffrir inutilement de façon très cruelle avant de mourir. (Voir aussi: la documentation angoissante et triste d’anciennes collaboratrices de Hamer). Leur souffrance inutile est documentée ici dans les différents rapports dans ce texte. Un exemple en est le martyre de madame Michaela Jakubczyk-Eckert.

Nous documentons ici par ordre chronologique des cas bien documentés comme exemples de la réalité de la NMG. Beaucoup d’autre cas ne sont pas énumérés, faute de témoins et documents sérieux. Les rapports que nous montrons sont en relation soit avec Hamer lui-même, soit avec son élève Claude Sabbah (biologie totale, une doctrine très voisine de celle de la NMG), la méta-médecine et de thérapeutes qui s’orientent vers la NMG.

Le premier cas: sa femme

Selon Hamer lui-même, le premier cas à être traité de selon les méthodes de la NMG, a été celui de sa femme Sigrid Oldenburg, atteinte d’un cancer au sein. Elle mourra néanmoins plus tard, en 1985.

Le début: L’échec total de la NMG dans plusieurs cliniques de Hamer dans les années 80

La Nouvelle Médecine Germanique échouait de façon spectaculaire durant les premiers essais humains de Hamer, quand il était le seul médecin responsable des cliniques privées.

Deux journalistes de l’ hebdomadaire allemand « Der Stern" ont pu identifier 50 patients de Hamer dans sa clinique de „Rosenhof“, à Bad Krozingen. Quelque mois après la fermeture de l’établissement, sur ces 50 personnes, seules 7 étaient encore en vie.

De nombreuses personnes (surtout françaises venues de Chambéry) sont décédées dans la clinique privée de Hamer (seul médecin responsable) à Katzenelnbogen. (voir à ce propos: la documentation d’anciennes collaboratrices de Hamer à Katzenelnbogen).

1995: Olivia Pilhar (Autriche)

La petite autrichienne Olivia Pilhar avait six ans, quand en mai 1995, elle eut un néphroblastome (tumeur de Wilms“) à un rein. Une thérapie anticancéreuse fut suggérée avec un bon pronostic d’environ 90%. Mais, la thérapie est douloureuse et une néphrectomie à un rein est nécessaire, de plus une chimiothérapie provoque la perte temporaire des cheveux. Les parents de Olivia se mettaient en contact avec une femme médecin de Vienne (Wien, très probablement Elisabeth Rozkydal). Celle-ci les mettait en contact avec Hamer, qui à ce moment-là avait déjà perdu l’autorisation d’exercer la médecine depuis neuf ans. Hamer promettait au début ce que les parents espéraient: l’origine des douleurs d’Olivia était des simples flatulences (météorismes), et il fallait seulement caresser et masser le ventre. L’enfant, selon Hamer, guérirait toute seule, sans thérapie particulière. Le „diagnostic à distance“ de Hamer: un „conflit de famine“ ('Verhungerungskonflikt'), parce que Olivia n’aimait pas la nourriture préparée par la grand-mère (après un déménagement, la grand-mère préparait les repas). Selon le diagnostic à distance de Hamer, Olivia aurait un cancer du foie supplémentaire, apparu en très peu de temps. A cause du temps nécessaire à la formation d’un cancer (temps de latence), ceci est scientifiquement impossible. Hamer a conseillé à la mère de ne plus travailler et de rester auprès de l‘enfant – ce geste suffirait à guérir Olivia. Les parents évitaient de parler du contact avec Hamer avec les médecins d’Olivia. Ensuite les parents ont fuit avec leur enfant à l‘aide de quatre membres de la secte religieuse Fiat Lux a Kärnten (Autriche), et enfin, via Munich (München), à Malaga chez Hamer (qui vivait a l’époque près de Malaga en Espagne). Mais, en Espagne, la guérison n’arrivait pas. La tumeur grossissait de plus en plus et la situation s’aggravait. Le volume de début de la tumeur était de 250 ml (un quart de litre), à Malaga le volume augmenta jusqu’à 4,2 litres et plus tard à 6 litres, le volume d’un ballon de football. Olivia avait de plus en plus de problèmes pour respirer, car la tumeur poussait d’en bas sur les poumons qui commençaient à s‘enflammer. Les jambes étaient gonflées, le sang ne pouvait plus retourner sans obstacle vers le cœur. Ensuite le poumon de droite s’écroulait complètement. „Le ventre était gonflé comme celui d’une femme enceinte qui attends des gémelles“ disaient les médecins. Et Olivia avait de fortes douleurs. La TV allemande „Spiegel-TV“ arriva à trouver la famille Pilhar en Espagne. Hamer en profitait pour se présenter au monde. Il poussa la petite fille à se montrer durant une promenade le long de la plage de Malaga pour montrer qu’Olivia allait bien et que sa méthode fonctionnerait. Entre temps, en Autriche, un tribunal enlevait aux parents leurs droits de garde pour sept ans. A l’aide de la police, l’enfant fut transportée en Autriche où elle a subi une intervention chirurgicale et une chimiothérapie avec succès. Olivia est en bonne sante aujourd’hui (2010), 15 ans après la thérapie.

La presse de l’époque portait un grand intérêt au cas d’Olivia et à ses souffrances. Le père, Helmut Pilhar, envoyait des photos de sa fille à la presse pour influence l’opinion publique et vendait des droits de film pour une somme de 500000 Schilling.

Hamer essayait de renforcer les liens entre les parents et lui-même en divulguant des messages menaçants: les médecins, selon-lui, essayaient d’exécuter leur fille, disait-il. Selon Hamer, les médecins auraient provoqué des métastases (qui n’étaient pas présentes – donc inventées par lui) : métastases au foie, au cerveau et dans le péricarde. La chimiothérapie tuerait à 95%. Toutes ces interventions contredisent clairement la doctrine hamérienne qui préconise de ne pas terroriser le malade, et d’établir un contact empathique et respectueux envers lui.

Les parents d’Olivia furent à la fin condamnés à une peine de 8 mois de prison avec probation. Le père, Helmut Pilhat, vit actuellement de la vente de livres, œuvres et conférences à propos de la NMG. C’est un ancien ingénieur qui ne possède aucune formation professionnelle en médecine, pas plus que sa femme. Il est resté un des fidèles d'airain de Hamer, et répète aussi les affirmations antisémites et anti-juives de Hamer. Hamer, en mars 2010, a déclaré Helmut Pilhar „agrégé“ de l’université de Sandefjord en matière „théorie de la nouvelle médecine“. La soi-disant université de Sandefjord est une simple entreprise pour la vente des livres de Hamer, enregistrée a l’adresse privée de Hamer et comprend une seule personne: le „recteur Hamer“.

Olivia est actuellement en bonne santé et est devenue une femme adulte. En 2008, elle a été élue durant un concours parmi 3000 filles à cause de sa „beauté captivante“ dans le groupe gagnant. Dans une interview avec l’hebdomadaire autrichien Madonna elle disait qu’elle allait très bien. L’interview n’avait pas plu au père d’Olivia. En 2010 il demandait, selon une source, une somme de 800000 a 1000000 Euro pour une interview de Olivia pour le journal autrichien „News“.

1995: Helena Lumbreras (Espagne)

La Barcelonaise Hélène (Elena) Lumbreras avait 51 ans, quand, en 1987 une tumeur au sein gauche fut détectée. Elle essaya plusieurs méthodes non conventionnelles ou alternatives contre son cancer. Mais, l’opposante contre Franco, professeur universitaire et assistante de régie de Fellini e Rosi mourut dans de terribles souffrances, laissant derrière elle son mari et deux filles. Au début elle essaya une cure d’un curandero (guérisseur spirituel) local qui voyait des dangers dans les canalisations d’alimentation en eau de la ville de Barcelone et voulu guérir son cancer avec de la musique de Mozart et des photos de cathédrales qui devaient être appliquées contre sa poitrine. Mais ces manoeuvres ne furent pas payées de succès. Le cancer continua à se développer et il se forma une métastase dans la colonne vertébrale. Ce n’est qu’à ce moment là, et très tard, qu’Elena décida de commencer une thérapie conventionnelle. Elle commença une chimiothérapie et une thérapie interventionnelle en radiologie. Mais, après ces interventions, elle retourna de nouveau aux méthodes alternatives. Elle essaya une cure hyperthermique qui cause une fièvre artificielle qu’elle ne supporta pas très bien et qui ne montra aucune efficacité. A la fin elle tomba sur Hamer, qui à cette époque vivait près de Malaga (pratiquement en fuite des autorités autrichiennes), mais qui depuis 1986 ne pouvait plus exercer légalement la profession de médecin. Le tuyau venait d’un copain qui travaillait dans une station TV. Sa fille Valeria racontera plus tard, que sa mère Elena avait pris contact avec un „centre Hamer“ à Malaga, où „on“ la consola avec une promesse fantastique: „en trois semaines tu seras guérie si tu suis la méthode du Dr. Hamer“. Elena obéit de façon aveugle les conseils téléphoniques d’une voix lointaine et anonyme avec fort accent allemand. Le 12 mars elle s’isola dans sa chambre, car elle ne pouvait pratiquement plus marcher. La voix allemande de Malaga donna l’ordre de ne pas utiliser des médicaments contre la douleur (thérapie analgésique) et surtout d’éviter la chimiothérapie. A cause des douleurs, Elena dormait seulement une heure par jour et ne voulait plus manger. Après deux mois d’ordres et de conseils téléphoniques, un médecin NMG se présenta soudain, le Dr. Vicenç Herrera de Barcelona. Herrera était de l’avis que la tumeur du sein gauche serait un signe d’un soi-disant „conflit mère-enfant“. Entretemps les douleurs d’Elena augmentaient. L’expert en NMG Herrera voyait dans ces douleurs une relation avec l’hypothèse d’un processus de re-calcification (processus de calcification) qui serait un signe positif de guérison. En juin, la situation s’aggrava encore et le 20.6.1995 Elena fut transportée d’urgence à l’hôpital. C’est là qu’elle voit par hasard à la télévision une émission à propos de la petite Olivia Pilhar (voir plus en haut). Elle apprend par la TV que Hamer n’avait plus le droit d’exercer la médecine. Elle dit alors à sa fille Valéria: «Ojalá lo hubiera sabido antes», (Ojalá si je l’avais su auparavant). Le dernier médecin qui la traitait selon la doctrine de la NMG était Vicenç Herrera Adell (agé de 43 ans à l’époque). Le 4 aout 1995 Elena meurt en souffrance. Les deux médecins NMG Juan Puget Valencia et Vicenç Herrera furent dénoncé à la police par la famille Lumbreras. Puget Valencia se désolidarisera alors de la NMG. Mais l‘information judiciaire fut stoppée. Le Colegio de Médicos de Barcelona a ensuite défendu pour deux ans à Herrera d’exercer des thérapies selon la NMG en cas de cancer, et de faire de la publicité pour Hamer et sa méthode. Herrera n’accepta pas le verdict et se pourvoit en recours au Consejo del Colegio de Médicos de Catalunya, qui à la fin lui retire l’autorisation d’exercer la médecine- (probablement seulement pour une période limitée).

Sources: [1][2]

A voir aussi

Bibliographie

  • Les charlatans de la santé, Jean-Marie ABGRALL, Payot 1998.
  • Les sectes à l'assaut de la santé, Paul ARIES , Golias 2000.
  • Le New-Age, son histoire, ses pratiques, ses arnaques, Renaud MARHIC, Le Castor Astral 1999.
  • Le dico des sectes, Annick DROGOU, Centre Roger IKOR, Milan 1998.
  • La mécanique des sectes, Jean-Marie ABGRALL, Payot 1996.
  • La santé à n'importe quel prix ? Samuel Pfeifer, édition Brunnen Verlag-bâle 1995 (Approche protestante).
  • Médecines parallèles : oui ou non ? Maurice Ray, éditions Ligue pour la lecture de la Bible, Lausanne 1987.

Liens

  1. Xavier Margarit (Barcelona), El Mundo vom 13. August 1995
  2. http://www.elmundo.es/papel/hemeroteca/1995/08/13/sociedad/59623.html