Effet Kirlian

Révision datée du 19 mars 2016 à 13:29 par Victor (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Kirlian1.jpg
Kirlian2.jpg
Semjon et Walentina Kirlian
Semjon Kirlian

Effet Kirlian ou Photographie Kirlian. En 1939, Semyon Kirlian, un Russe, a découvert par accident que si un objet placé sur une plaque photographique est soumis à un fort champ électrique, une image apparaît sur la plaque. L'image obtenue ressemble à un halo coloré. On dit que cette image serait la manifestation physique de l'aura spirituelle ou de la "force vitale" qui entoure supposément tout être vivant.

Pour certains, cette méthode spéciale de photographier des objets serait une fenêtre sur le monde paranormal des auras. En fait, ce qui s'imprime sur la plaque n'est dû qu'à des phénomènes naturels comme la pression, la décharge électrique, l'humidité et la température. Des modifications de la moiteur des mains (qui peuvent réfléter des changements émotionnels), la pression barométrique et la tension électrique, entre autres, vont provoquer des 'auras' différentes.

“Les choses vivantes (comme les doigts, régulièrement sujets des photographies) sont humides. Quand l'électricité pénètre l'objet, elle produit une zone de gaz ionisé autour du sujet photographié, en supposant qu'une certaine humidité recouvre l'objet. Cette humidité est transférée du sujet à la surface du film et cause une altération de la disposition de la charge électrique de celui-ci, c'est ce qu'on appelle l'effet de couronne. Si on fait le vide autour de l'appareil avant de prendre une photographie, il n'y a pas de gaz ionisé, et aucune image Kirlian n'apparaît, pas de couronne. Si l'image Kirlian était due à un quelconque champ paranormal d'énergie vitale, cette couronne ne devrait pas disparaître sous vide.” (Hines 2003)

Certains prétendent même que la photographie Kirlian permet de voir des "membres fantômes"; par exemple, si on place une feuille d'arbre sur la plaque et qu'on la déchire en deux pour ensuite la "photographier", la feuille entière apparaît sur la photo. Il ne s'agit pas là d'un phénomène paranormal, mais plutôt d'un effet causé par les résidus laissés par l'impression initiale de la feuille entière; dans certains cas, il s'agit tout simplement de fraude.

En 1970 parait un article postulant que la technique de Kirlian, appliquée aux objets vivants, revèlerait l'aura de celui-ci. Des parapsychologues assimilent l’aura de Kirlian au corps astral ou éthérique qui, selon les spirites et les occultistes, serait associé à notre corps physique.

Les photographies de Kirlian ne servent pas seulement, écrit-on, à diagnostiquer divers troubles, dont le cancer, avec une fiabilité supérieure à celle des méthodes médicales classiques ; elles permettent aussi d’observer le transfert de l’énergie vitale du corps du guérisseur à celui du patient.


La parapsychologiste Thelma Moss a popularisé l'utilisation de la photographie Kirlian comme outil de diagnostique médical avec ses livres The Body Electric (1979) et The Probability of the Impossible (1983). Elle était convaincue que le procédé Kirlian était une porte ouverte sur la "bioénergie" du corps astral. Moss s'est jointe à UCLA au milieu de sa vie et y a décroché un doctorat en psychologie. Elle a expérimenté et louangé les effets du LSD et a dû suivre plusieurs thérapies pour une variété de problèmes psychologiques. Elle a cependant réussi à surmonter ses problèmes personnels et est devenue professeur au Neuropsychiatric Institute de UCLA. Ses études ont porté sur des sujets paranormaux, comme les auras, la lévitation et les fantômes. L'un de ses sujets de prédilection à UCLA fut Uri Geller, qu'elle a "photographié" à plusieurs reprises. Elle s'est même rendue plusieurs fois en Union Soviétique pour consulter ses collègues paranormaux. Moss est décédée en 1997 à l'Âge de 78 ans.

Thelma Moss a pavé la voie en permettant à d'autres parapsychologues de voir en l'effet Kirlian la pierre de rosette de la parapsychologie. Ils seraient maintenant capables de comprendre des phénomènes comme l'acupuncture, le chi, l'orgone, la télépathie, etc., ainsi que de poser des diagnostics et de guérir nos maux divers. Par exemple, la Bio-Electrographie prétend être…

“ une méthode d'investigation pour les objets biologiques, basée sur l'interprétation de la couronne de décharge obtenue par l'exposition à un champ électromagnétique de haute fréquence et de haute tension, et enregistrée sur papier photographique ou sur ruban vidéo. Cette méthode représente un moyen rapide, économique et relativement peu intrusif d'évaluer les états physiologiques et psychologiques. ”

La fiabilité d'un diagnostic médical par la photographie des auras n'est malheureusement pas très élevée, et c'est un euphémisme. Il ne faut pas confondre la bio-électrographie avec la Esogetic Colorpuncture, la thérapie de Peter Mandel, qui associe l'acupuncture et la photographie Kirlian.


De plus, aucune de ces méthodes Kirlian ne doit être confondue avec d'autres types d'imagerie médicale, comme la tomographie par rayons roentgen, la tomographie par émission de photon/positron, et autres, qui n'ont rien à voir avec les auras.[1]

La pseudo-science prospère en Russie. Certaines de ses productions sont exportées. Un pouvoir assoiffé de devises ne peut que les favoriser. Un des promoteurs de la bio-électrographie est le "scientifique" russe Konstantin Korotkov, qui propose des caméras bio-électrographiques permettant d'obtenir des images de Visualisation des Gaz de Décharge (GDV). Le système GDV de Korotkov est utilisé, entre autres, pour visualiser les auras et les "chakras", ce qui permettrait d'établir des diagnostics de santé.

Article de Psiram dans d'autres langues

Cet article est partiellement ou en totalité issu d'un article du dictionnaire des Sceptiques du Québec

Liens externes

  • http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article132 Effet Kirlian... par Ronan Loaëc, avec une introduction de Michel Rouzé - SPS n° 212, novembre-décembre 1994. L'effet Kirlian "n’est que l’une des très nombreuses manifestations de l’effet de couronne, émission lumineuse par décharge d’électricité dans un gaz (air, en ce qui nous concerne). sous un potentiel très élevé. Ce phénomène est basé sur l’ionisation des atomes du gaz par une avalanche d’électrons libres entre deux éléments placés à des potentiels très différents : l’objet, relié à la terre, est au potentiel zéro ; la plaque sur laquelle il est posé, simplement isolé par une mince feuille de plastique ou une lame de verre à est, elle, un potentiel de plusieurs milliers de volts. Tout comme dans le phénomène de la foudre, un arc électrique va s’amorcer, ionisant l’air sur son passage et produisant une émission lumineuse. [...]
    Avertissons immédiatement les âmes sensibles : se photographier « l’aura » de la main n’est pas indolore. En fait ; on enregistre une multitude de micro-aigrettes mouvantes qui naissent entre les irrégularités de surface de la peau et la plaque, portée à un potentiel très élevé et sur laquelle elle est posée. La « machine Kirlian » que nous avons dénichée et qui nous a servi pour nos « tests » provoque des picotements qui peuvent aller de simplement désagréables à franchement insupportables, provoquant un réflexe incoercible de rétraction. [...]
    Tout dépend évidemment du degré d’humidité de la peau, et donc de l’état général (température corporelle, température ambiante, effort ou repos avant la « prise de vue », etc.) : une main moite se verra agrémentée d’une « aura » beaucoup plus forte qu’une main sèche, sans que le phénomène ne soit reproductible [...]
    Imaginez un instant cette multitude d’électrons libres à la surface de la plaque chargée, cherchant désespérément un chemin préférentiel pour bondir jusqu’à votre main et trouvant soudain un pore (sic) accueillant et humide : le flux d’électrons génère un plasma ionisé, une flammèche bleuâtre jaillit et se tortille. [...]"

    L'auteur dit entre autres : "nous n’accordons aucun crédit aux balivernes et autres coquecigrues dont nous abreuvent les médias (presse, radio, télévision « populaires », c’est-à-dire stricto sensu « prenant le peuple pour un ramassis de gogos et de vaches à lait...). Fluide vital, bioplasma ou bioénergie, des mots que tout cela, du vent, un rideau de fumée pour dissimuler le vide des concepts !"
  • http://www.skepdic.com/kirlian.html (anglais)

Références