Claude Sabbah

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Claude Sabbah

Claude Sabbah, né à Casablanca en 1947, diplomé en médecine des facultés de Marseille et de Paris, a été sanctionné en 1996 de trois ans de supsension par l'ordre des médecins suite à une plainte corcernant l'incitation à l'arrêt des traitements. Sa sanction a toutefois été annulée en appel le 3 février 1998. Trois mois plus tard, il s'auto-radiait de l'ordre, se mettant ainsi à l'abri de nouvelles poursuites ordinales.

L’ancien généraliste et ancien élève de Ryke Geerd Hamer est l'inventeur de la Biologie Totale, (très exactement "Biologie Totale des Êtres Vivants", décrite sous forme d’histoires naturelles comparant les trois règnes : Végétal, Animal et Humain" dite BTEV); il répète régulièrement à ses auditeurs et élèves que les malades ne doivent pas interrompre les traitements en cours. Mais dans le même temps il fustige violement le monde médical. Par exemple, lors de ces formations, il développe la théorie du complot fomenté par les représentants de la médecine conventionnelle qui falsifieraient les statistiques sur le cancer afin de manipuler l’opinion publique sur le succès des traitements. Il prétend aussi que les médecins et les institutions médicales trafiquent les essais cliniques des nouveaux médicaments pour faciliter leur mise sur le marché. Il assure enfin, que les connaissances scientifiques et médicales sont pour l’essentiel caduques.

Sabbah a apporté sa touche personnelle à la théorie d'Hamer: le transgénérationnel conflit à l'origine de la maladie n'est pas forcément enfoui dans l'histoire de la vie du malade. peut très bien être né chez le parents, les grands-parents, le arrière-grands-parents, etc., sans qu'il se soit jamais manifesté. Jusqu'au jour où un malheureux paie de sa santé la dette de sa généalogie.

Claude Sabbah en 2007 lors de sa conférence à la Sorbonne

Le 30 juin 2007, Claude Sabbah a donné une conférence exceptionnelle d’une journée dans un amphithéâtre de la prestigieuse université Panthéon-Sorbonne à Paris. Devant environ 400 personnes qui avaient payé entre 125 et 145€ l’entrée, il a fait l’apologie d’une psychothérapie qui prétend soigner instantanément toutes les maladies, mêmes les plus graves : cancers, SIDA, sclérose en plaques, dépressions, paralysies etc. Cet ancien médecin généraliste, retiré de l’ordre, va jusqu’à affirmer avoir soigné en une seule consultation, des malades atteints d’une sclérose en plaques ou encore d’une leucémie. Sa méthode, appelée aussi « Déprogrammation biologique » serait efficace lors de consultations téléphoniques et par transmission de pensées.

Selon Claude Sabbah, le patient détient lui-même le pouvoir de sa guérison, à condition qu’il accueille sans le moindre doute et sans le moindre barrage intellectuel le dogme de la Biologie Totale des Etres Vivants. Un entourage familial sceptique sur la méthode est, par ailleurs, susceptible de compromettre les chances de guérison. La Biologie Totale risque donc de provoquer chez les personnes fragilisées par la maladie une rupture du cercle familial et de conduire certains à renoncer à la médecine conventionnelle. Sciences et Avenir a publié dans son numéro de septembre 2007 de nouvelles révélations sur Claude Sabbah et la Biologie Totale des Etres Vivants[1]. Un article sur ce sujet était déjà paru dans le numéro de septembre 2005 de Sciences et Avenir.

C'est lui qui expliquait dans une salle proche de la Sorbonne que 200 cigarettes par jour ne font pas de mal, c'est seulement ce qui est marqué sur le paquet, "Fumer Tue", qui tuerait les gens.

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Sabbah faisait toute l’année du prosélytisme pour sa propre méthode, la Biologie Totale lors de conférences dans toute la France ainsi qu’au Canada, en Belgique, en Suisse et au Luxembourg. Surtout, il a formé des milliers de thérapeutes censés mettre en œuvre la «Déprogrammation biologique» auprès de malades incurables. Claude Sabbah a cessé toute activité en 2008 [2], il aurait été victime d'un AVC[3].

Procès contre Claude Sabbah

La prétendue auto-guérison psychologique devant le tribunal

Tel est le titre de l'article signé Marine Desseigne et publié le 29 septembre 2014 dans le journal La Marseillaise, ayant pour sous-titre: Claude Sabbah est poursuivi pour « publicité mensongère » suite au décès d’un homme [Claude Saksik] atteint de cancer. [4]

Condamner une dérive sectaire est très difficile. Parce qu’elle n’a pas de définition juridique, que les victimes se retournent rarement contre leurs croyances et qu’il est difficile de réunir les preuves d’un préjudice avéré, leurs auteurs se retrouvent rarement à la barre. Mais c’est parce que l’Unadvi (Union nationale de défense des familles et de l’individu victime de sectes) est convaincue de se retrouver devant une dérive sectaire manifeste qu’elle s’est portée partie civile dans le procès qui doit être jugé aujourd’hui au tribunal correctionnel de Montpellier.

L’accusé, Claude Sabbah, n’est pas un gourou à proprement parler. Ancien médecin généraliste (il s’est lui-même fait radier de l’ordre des médecins suite à une suspension), il a développé une doctrine  : la Biologie totale. Également baptisée « biopsychogénéalogie », cette méthode, basée sur les croyances du médecin allemand Ryke Dirk Hamer, part du principe que toute maladie trouverait sa cause dans un choc psychoaffectif enfoui, un « conflit », et qu'il suffirait de le ramener à sa mémoire pour qu'un patient en guérisse définitivement. Selon Claude Sabbah, qui a réussi à colporter la Biologie totale jusque dans une conférence à la Sorbonne, sa méthode serait le remède à toutes les pathologies, y compris celles réputées incurables telles que le cancer ou le Sida.

Fervent opposant à la médecine conventionnelle, Claude Sabbah affirme que le simple diagnostic d'une maladie est à l'origine de son amplification, et, sans appeler directement les malades à cesser leurs traitements, il laisse entendre que les poursuivre serait contre-productif. Des déclarations qui ont valu à l'ancien médecin de se retrouver dans le radar de l'Undafi, mais aussi de la Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.

Des centaines de disciples

Claude Saksik Source capture d'écran[5]

Pourtant, après neuf ans d’instruction, Claude Sabbah n’est aujourd’hui convoqué devant le tribunal correctionnel que pour « publicité mensongère ». L’enquête a fait suite à la plainte d’une femme dont le mari, atteint d’un cancer de la prostate, était décédé après avoir abandonné tout traitement classique pour se conformer aux préceptes de la Biologie totale. « Aucun lien direct n’a pu être établi entre Claude Sabbah et le patient décédé », regrette Alain Caumont, président de l’Adfi Hérault-Lozère, une association membre de l’Unadfi.

Pour la justice, le fait que le mari de la plaignante se soit conformé aux théories de la Biologie totale relève néanmoins de la responsabilité de Claude Sabbah. C’est que l’ancien médecin a réussi à faire des émules. Au cours de formations (grassement rémunérées) et à travers de nombreux supports (payants), Claude Sabbah a converti à sa théorie de nombreux adeptes, y compris médecins, désormais prescripteurs de la méthode. On les retrouve à travers tous les pays francophones (Canada, Suisse, Belgique où un pseudo-thérapeute a été condamné) et particulièrement dans l’Hérault (Claude Sabbah est originaire de Villeneuve-lès-Maguelone). Des centaines, voire des milliers, de disciples de Claude Sabbah, susceptibles d’essaimer encore plus les « théories fumeuses » de la Biologie totale.

Un « désastre » que l’Adfi, entre autres, compte bien réduire au maximum en médiatisant le procès de Claude Sabbah. A défaut d’une condamnation, les associations obtiendraient ainsi la vitrine nécessaire pour mettre en garde les victimes potentielles de la Biologie totale.

Comble de l’ironie, la défense de Claude Sabbah pourrait demander aujourd’hui un report de l’audience en raison de l’état de santé de l’accusé. Mais peut-être le père de la Biologie totale n’a-t-il pas encore réglé tous ses conflits intérieurs…

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Le fantasme de l’autoguérison au tribunal

Tel est le titre de l'article signé Louise Colcombet et publié le 7 octobre 2015. Sous-titre: JUSTICE. Un médecin est jugé aujourd’hui pour avoir vanté les effets d’une thérapie contre le sida ou le cancer, basée sur la psychologie, et qui peut faire courir des risques aux adeptes [6].

La photo qui illustre l'article est accompagnée du commentaire suivant: Nogent-sur-Marne(Val-de-Marne), hier. « Jusqu’au bout, mon mari a cru qu’il guérirait grâce à la biologie totale », regrette Maryse Saksik, qui a porté plainte contre le docteur Sabbah, l’homme qui a conseillé à son époux l’autoguérison plutôt que la chimiothérapie.

IL PENSAIT vivre centenaire. Claude Saksik est décédé en 2007 des suites d’un cancer, à l’âge de 68 ans. Cet ancien kinésithérapeute reconverti dans la vente de matériel médical a toujours refusé de se soigner, préférant à la chimiothérapie les préceptes de la « biologie totale des êtres vivants », une méthode d’autoguérison largement décriée qui fonde le traitement du malade sur la simple résolution d’un conflit d’ordre psychologique, qui serait lui-même à l’origine du mal. Son créateur, le docteur Claude Sabbah, un ancien généraliste marseillais, est considéré comme « le disciple français le plus connu » de Ryke Geerd Hamer par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Véritable bête noire de la Miviludes, cet ex-médecin allemand a été interdit d’exercer et plusieurs fois condamné outre-Rhin, mais aussi en France, après le décès de plusieurs adeptes. Il serait aujourd’hui actif en Belgique et en Suisse. Jugé aujourd’hui à Montpellier (Hérault) après la plainte déposée dès 2004 par Maryse Saksik. A l’époque, son mari souffre d’un cancer de la prostate qu’il refuse de soigner depuis trois ans. « Il était totalement endoctriné, se souvient-elle. Il écoutait les cassettes de Sabbah à longueur de journées, courait à ses conférences, dépensait beaucoup d’argent. Dès que je faisais une critique, il se mettait en colère, disait que je n’avais pas la connaissance. » Lorsqu’elle convainc son mari de consulter un spécialiste, il est trop tard : les métastases se sont propagées, le cancer touche désormais les os. Il lui sera fatal. « Jusqu’au bout, pourtant, il a cru qu’il guérirait grâce à la biologie totale », soupire-t-elle. Sur son lit de mort, l’homme finira par lui donner raison, se disant dans un écrit « victime de [ses] croyances et de ses marchands d’illusion ».

Maigre consolation pour celle dont la revanche judiciaire a, en outre, un goût amer. Initialement poursuivi pour une foule d’infractions, dont abus de faiblesse et homicide involontaire, Claude Sabbah ne comparait finalement que pour… publicité mensongère. La justice, qui n’a pu étayer les autres accusations, lui reproche de s’être vanté à tort, via des prospectus, livres, ou sur son site Internet, de pouvoir guérir le sida ou le cancer avec un taux de réussite de « 100 % » grâce à une méthode « non validée scientifiquement ».

Victime d’un AVC et hémiplégique, Claude Sabbah, qui risque de fortes amendes, a fermé boutique en 2008… non sans avoir formé de nombreux élèves, qui, eux, sont toujours en activité. « Les signalements sont très nombreux », s’alarme ainsi Jean-François Ottan, de l’Unadfi, association qui épaule les victimes de sectes et qui s’est constituée partie civile. « Rares sont ceux, en revanche, qui osent déposer plainte », déplore-t-il. Sollicité, l’avocat de Claude Sabbah n’a pas souhaité s’exprimer.

Verdict du 04 novembre 2015

Claude Sabbah, un pseudo-thérapeute adepte de la « Biologie totale des êtres vivants » a été condamné, mercredi 04 novembre 2015, en première instance, à deux ans de prison ferme pour avoir incité Claude Saksik, atteint d’un cancer, à interrompre son traitement. Faute de soins appropriés, il est décédé en 2007. Le tribunal a également condamné Claude Sabbah à 30.000 euros d’amende et a ordonné la publication de la décision dans plusieurs journaux dont Science et Avenir et le Midi Libre. Maryse Saksik, l’épouse de la victime, voit enfin l’aboutissement d’une trop longue procédure. L’UNADFI qui s’est constituée partie civile se félicite de cette décision qui est aussi une condamnation des pratiques issues de la méthode Hamer ayant déjà fait d’autres victimes.[7][8]. Claude Sabbah n'ayant pas fait appel de cette décision, la sentence est définitive.

Liens externes

Références