Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
Ligne 307 : Ligne 307 :  
– En quoi les interventions du Pr Perronne ont elles porté atteinte à la FFMVT ?<br>– Dans votre communiqué du 19 octobre, il est mentionné « …des sujets extérieurs à la FFMVT l’ont rendu largement indisponible au travail effectué à la FFMVT… » Comment peut-on reprocher au professeur Perronne de ne pas avoir eu le temps en 2020, année d’une crise sanitaire historique, de ne pas avoir assez travaillé au sein de la fédération ? Et vous même monsieur, pouvez-vous présenter le travail effectué par la FFMVT en 2020 pour Lyme ? Quelles sont les positions que vous avez prises ? [...] <ref>https://www.facebook.com/photo?fbid=1196150204112447&set=p.1196150204112447</ref>
 
– En quoi les interventions du Pr Perronne ont elles porté atteinte à la FFMVT ?<br>– Dans votre communiqué du 19 octobre, il est mentionné « …des sujets extérieurs à la FFMVT l’ont rendu largement indisponible au travail effectué à la FFMVT… » Comment peut-on reprocher au professeur Perronne de ne pas avoir eu le temps en 2020, année d’une crise sanitaire historique, de ne pas avoir assez travaillé au sein de la fédération ? Et vous même monsieur, pouvez-vous présenter le travail effectué par la FFMVT en 2020 pour Lyme ? Quelles sont les positions que vous avez prises ? [...] <ref>https://www.facebook.com/photo?fbid=1196150204112447&set=p.1196150204112447</ref>
   −
== Publication scientifique de Franck M, Ghozzi R. Pajaude J, Lawson-Hogban NE, Mas M, Lacout A et Al. ==
+
== Publication scientifique de Franck M, Ghozzi R. Pajaude J, Lawson-Hogban NE, Mas M, Lacout A et Christian Perronne ==
Publication dans Front. Med. le 28 February 2020 de l'étude "43 Cases Diagnosed in France by Real-Time PCR in Patients With Persistent Polymorphic Signs and Symptoms"<ref>https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmed.2020.00055/full</ref>
+
Publication dans Front. Med. le 28 February 2020 de l'étude "43 Cases Diagnosed in France by Real-Time PCR in Patients With Persistent Polymorphic Signs and Symptoms" de Michel Franck ''affilié à ADNucleis, Grézieu la Varenne, France'', de Raouf Ghozzi ''affilié à Hôpital de Lannemezan, Service Infectiologie, Fédération Française contre les Maladies Vectorielles à Tiques, Lannemezan, France'', de Julie Pajot ''affiliée à ADNucleis, Grézieu la Varenne, France'', de Nadou E. Lawson-Hogban ''affiliée à ADNucleis, Grézieu la Varenne, France'', de Marie Mas ''affiliée à Clinique Convert, Médecine Générale, Service des Urgences, Bourg en Bresse, France'', de Alexis Lacout ''affilié à Centre de diagnostic ELSAN, Centre Médico – Chirurgical, Aurillac, France'' et de Christian Perronne ''affilié à Hôpital Universitaire Raymond Poincaré (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris), Département d'Infectiologie, Université de Versailles – Saint Quentin, Paris-Saclay, Garches, France''. <ref>https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmed.2020.00055/full</ref>
   −
Commentary von Alex Wagemakers<sup>1*</sup>, Hein Sprong<sup>2</sup>, Alexander Platonov<sup>3</sup> and Joppe W. Hovius<sup>4</sup>  on: Borrelia miyamotoi: 43 Cases Diagnosed in France by Real-Time PCR in Patients With Persistent Polymorphic Signs and Symptoms<br>Alex Wagemakers1*, Hein Sprong2, Alexander Platonov3 and Joppe W. Hovius4 dans Front. Med. le 02 September 2020<ref>https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmed.2020.00474/full Commentary: Borrelia miyamotoi: 43 Cases Diagnosed in France by Real-Time PCR in Patients With Persistent Polymorphic Signs and Symptoms Front. Med., 02 September 2020 <br>[traduction DeepL: ]<br>INTRODUCTION<br>Les tiques Ixodes sont le vecteur du complexe Borrelia burgdorferi sensu lato responsable de la borréliose de Lyme (LB) et de Borrelia miyamotoi, une espèce de Borrelia à fièvre récurrente responsable de la maladie de Borrelia miyamotoi (BMD). Cette dernière entité pathologique a été décrite pour la première fois en 2011 (1), et ses symptômes cliniques chez les patients en Asie, en Europe et aux États-Unis consistent le plus souvent en un syndrome grippal (2). Le récent article de Michel Franck et al. paru dans Frontiers in Medicine affirme avoir détecté l'ADN de Borrelia miyamotoi chez 43 des 824 patients français présentant un complexe de symptômes non spécifiques durant au moins 6 mois (3). Cependant, nous avons de sérieux doutes sur les résultats et les conclusions de l'auteur. Dans ce commentaire, nous décrivons les défauts évidents de cette étude et nous demandons instamment une reconsidération de son interprétation et de ses conclusions.<br><br>Description des patients<br>L'article décrit une population de patients mal caractérisée : il n'est pas clair dans quelles institutions ils se sont présentés et comment ils ont été inclus dans cette étude. En outre, les critères d'inclusion ne sont pas décrits. Du sang a été prélevé, mais on ne sait pas quand et où cela a été fait et comment ces échantillons ont été traités. Enfin, alors que les caractéristiques cliniques de 31 patients avec une PCR positive de B. miyamotoi et les questionnaires disponibles ont été décrits, les auteurs ont omis de décrire les caractéristiques cliniques des patients et des contrôles PCR-négatifs.<br><br>Méthode PCR<br>La PCR réalisée était basée sur une seule cible (glpq), qui était également présente dans le contrôle positif et qui présentait donc un risque de contamination, malgré les contre-mesures et les contrôles nécessaires. De plus, le faible nombre de témoins sains négatifs n'exclut pas la possibilité que des faux-positifs dominent les résultats dans le groupe de patients étudié : la proportion de résultats PCR positifs dans le groupe de patients ne diffère pas significativement de celle du groupe de témoins sains (p = 0,63, test exact de Fisher). De plus, la charge bactérienne médiane décrite par Franck et al. était supposée être vingt fois plus élevée que chez les patients bien décrits présentant une DMB aiguë sévère (4). Ainsi, les résultats de la PCR présentés dans cet article semblent risquer de représenter une contamination soit par le contrôle positif, soit par les amplicons de la PCR. Une façon évidente de réduire ce risque aurait été d'effectuer une seconde PCR ciblant une cible indépendante.<br><br>Résultats du séquençage<br>Le séquençage est un autre moyen de démontrer que les PCR positives n'étaient pas des faux positifs. Les auteurs ont séquencé huit des 32 échantillons positifs et ont effectué le séquençage sur le même fragment que celui utilisé dans la qPCR. Les auteurs ont utilisé un contrôle plasmidique comme contrôle positif dans leurs tests qPCR, qui contient un fragment de 94 pb du gène glpq d'un isolat japonais de B. miyamotoi (HT-31, AB900798). Ce petit fragment conservé est long de 40 pb (moins les amorces) et diffère des isolats de B. miyamotoi d'Europe occidentale par un nucléotide (position 26, figure 1). Pour autant que nous le sachions, tous les isolats asiatiques (associés à I. persulcatus) contiennent une cytosine alors que tous les isolats ouest-européens connus (associés à I. ricinus) contiennent une thymidine à cette position (Figure 1). De plus, 12 isolats français de B. miyamotoi (numéros d'accession GenBank KJ425352-KJ425363) provenant d'une étude indépendante (5) contiennent une Thymidine en position 26, dont deux sont représentés sur la Figure 1. Six des sept séquences de B. miyamotoi provenant des patients français de l'étude de Michel Franck et al. contenaient une Cytosine en position 26, identique à leur contrôle positif et différente de toutes les séquences glpQ connues dans les isolats européens (associés à I. ricinus) de B. miyamotoi (Figure 1). Il est donc probable que les auteurs ont amplifié leur contrôle positif comme un contaminant dans ces échantillons de patients. Notre demande d'obtention de matériel pour réaliser une PCR indépendante a été refusée avec l'argument que les échantillons de sang et même les extraits d'ADN n'étaient plus disponibles.<br><br>Incohérence des résultats avec les études précédentes<br>Les résultats présentés semblent être en contradiction avec les connaissances actuelles sur la pathogenèse et les manifestations de la maladie de B. miyamotoi : Les patients inclus dans cette étude présentaient des symptômes depuis au moins 6 mois, et sur les 31 patients pour lesquels un questionnaire était disponible, 35 % ont décrit des fièvres récurrentes. On ne sait pas exactement quel schéma ces patients ont décrit, à quel point les fièvres étaient élevées, combien de temps cela a duré, et si d'autres diagnostics ont été identifiés. En outre, dans les études portant sur des patients atteints de DMO bien décrits, la fièvre récurrente n'a été décrite que comme un phénomène rare et temporaire limité soit par l'utilisation d'antibiotiques, soit par le temps (pas plus de deux semaines) (1, 6).<br><br>Discussion<br>Actuellement, le diagnostic de la borréliose de Lyme mais aussi d'autres maladies transmises par les tiques souffre du faible rendement diagnostique de la sérologie lors des premières manifestations de la maladie et du manque de sensibilité de la PCR sur le sang et le LCR. Bien que le diagnostic clinique puisse effectivement être très difficile, cela a également créé une grande zone grise et des symptômes sans rapport avec la LB ont été attribués à la maladie. Ce qui précède a donné lieu à un mécontentement dans le domaine public, à des sous-diagnostics et à des surdiagnostics, à des retards dans le traitement approprié et à des échecs présumés du traitement. En revanche, pour la maladie de B. miyamotoi, les manifestations de la maladie sont jusqu'à présent clairement définies, et la PCR sur sang semble être un outil fiable pour diagnostiquer une infection active. Nous avons exposé ici pourquoi la récente étude de Franck et al, censée montrer que des symptômes non spécifiques durables sont associés aux infections actives à B. miyamotoi, présente trop de lacunes pour redéfinir les symptômes cliniques de la DMB. Selon nous, leurs résultats et conclusions ne devraient pas avoir d'implications pour la prise de décision clinique.<br><br>[Psiram.com: On trouve ensuite les paragraphes Contributions des auteurs, Financement, Conflit d'intérêt et Références]</ref>
+
Publication dans Front. Med. le 02 September 2020 d'un commentaire de Alex Wagemakers ''affilié à Department of Medical Microbiology and Infection Prevention, Amsterdam UMC, Amsterdam, Netherlands, de Hein Sprong ''affilié à Centre for Infectious Disease Control, National Institute for Public Health and the Environment, Bilthoven, Netherlands'', de Alexander Platonov ''affilié à Central Research Institute of Epidemiology, Moscow, Russia, et de Joppe W. Hovius ''affilié à Section of Infectious Diseases, Department of Internal Medicine, Amsterdam UMC, Amsterdam, Netherlands''. <ref>https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmed.2020.00474/full Commentary: Borrelia miyamotoi: 43 Cases Diagnosed in France by Real-Time PCR in Patients With Persistent Polymorphic Signs and Symptoms Front. Med., 02 September 2020 <br>[traduction DeepL: ]<br>INTRODUCTION<br>Les tiques Ixodes sont le vecteur du complexe Borrelia burgdorferi sensu lato responsable de la borréliose de Lyme (LB) et de Borrelia miyamotoi, une espèce de Borrelia à fièvre récurrente responsable de la maladie de Borrelia miyamotoi (BMD). Cette dernière entité pathologique a été décrite pour la première fois en 2011 (1), et ses symptômes cliniques chez les patients en Asie, en Europe et aux États-Unis consistent le plus souvent en un syndrome grippal (2). Le récent article de Michel Franck et al. paru dans Frontiers in Medicine affirme avoir détecté l'ADN de Borrelia miyamotoi chez 43 des 824 patients français présentant un complexe de symptômes non spécifiques durant au moins 6 mois (3). Cependant, nous avons de sérieux doutes sur les résultats et les conclusions de l'auteur. Dans ce commentaire, nous décrivons les défauts évidents de cette étude et nous demandons instamment une reconsidération de son interprétation et de ses conclusions.<br><br>Description des patients<br>L'article décrit une population de patients mal caractérisée : il n'est pas clair dans quelles institutions ils se sont présentés et comment ils ont été inclus dans cette étude. En outre, les critères d'inclusion ne sont pas décrits. Du sang a été prélevé, mais on ne sait pas quand et où cela a été fait et comment ces échantillons ont été traités. Enfin, alors que les caractéristiques cliniques de 31 patients avec une PCR positive de B. miyamotoi et les questionnaires disponibles ont été décrits, les auteurs ont omis de décrire les caractéristiques cliniques des patients et des contrôles PCR-négatifs.<br><br>Méthode PCR<br>La PCR réalisée était basée sur une seule cible (glpq), qui était également présente dans le contrôle positif et qui présentait donc un risque de contamination, malgré les contre-mesures et les contrôles nécessaires. De plus, le faible nombre de témoins sains négatifs n'exclut pas la possibilité que des faux-positifs dominent les résultats dans le groupe de patients étudié : la proportion de résultats PCR positifs dans le groupe de patients ne diffère pas significativement de celle du groupe de témoins sains (p = 0,63, test exact de Fisher). De plus, la charge bactérienne médiane décrite par Franck et al. était supposée être vingt fois plus élevée que chez les patients bien décrits présentant une DMB aiguë sévère (4). Ainsi, les résultats de la PCR présentés dans cet article semblent risquer de représenter une contamination soit par le contrôle positif, soit par les amplicons de la PCR. Une façon évidente de réduire ce risque aurait été d'effectuer une seconde PCR ciblant une cible indépendante.<br><br>Résultats du séquençage<br>Le séquençage est un autre moyen de démontrer que les PCR positives n'étaient pas des faux positifs. Les auteurs ont séquencé huit des 32 échantillons positifs et ont effectué le séquençage sur le même fragment que celui utilisé dans la qPCR. Les auteurs ont utilisé un contrôle plasmidique comme contrôle positif dans leurs tests qPCR, qui contient un fragment de 94 pb du gène glpq d'un isolat japonais de B. miyamotoi (HT-31, AB900798). Ce petit fragment conservé est long de 40 pb (moins les amorces) et diffère des isolats de B. miyamotoi d'Europe occidentale par un nucléotide (position 26, figure 1). Pour autant que nous le sachions, tous les isolats asiatiques (associés à I. persulcatus) contiennent une cytosine alors que tous les isolats ouest-européens connus (associés à I. ricinus) contiennent une thymidine à cette position (Figure 1). De plus, 12 isolats français de B. miyamotoi (numéros d'accession GenBank KJ425352-KJ425363) provenant d'une étude indépendante (5) contiennent une Thymidine en position 26, dont deux sont représentés sur la Figure 1. Six des sept séquences de B. miyamotoi provenant des patients français de l'étude de Michel Franck et al. contenaient une Cytosine en position 26, identique à leur contrôle positif et différente de toutes les séquences glpQ connues dans les isolats européens (associés à I. ricinus) de B. miyamotoi (Figure 1). Il est donc probable que les auteurs ont amplifié leur contrôle positif comme un contaminant dans ces échantillons de patients. Notre demande d'obtention de matériel pour réaliser une PCR indépendante a été refusée avec l'argument que les échantillons de sang et même les extraits d'ADN n'étaient plus disponibles.<br><br>Incohérence des résultats avec les études précédentes<br>Les résultats présentés semblent être en contradiction avec les connaissances actuelles sur la pathogenèse et les manifestations de la maladie de B. miyamotoi : Les patients inclus dans cette étude présentaient des symptômes depuis au moins 6 mois, et sur les 31 patients pour lesquels un questionnaire était disponible, 35 % ont décrit des fièvres récurrentes. On ne sait pas exactement quel schéma ces patients ont décrit, à quel point les fièvres étaient élevées, combien de temps cela a duré, et si d'autres diagnostics ont été identifiés. En outre, dans les études portant sur des patients atteints de DMO bien décrits, la fièvre récurrente n'a été décrite que comme un phénomène rare et temporaire limité soit par l'utilisation d'antibiotiques, soit par le temps (pas plus de deux semaines) (1, 6).<br><br>Discussion<br>Actuellement, le diagnostic de la borréliose de Lyme mais aussi d'autres maladies transmises par les tiques souffre du faible rendement diagnostique de la sérologie lors des premières manifestations de la maladie et du manque de sensibilité de la PCR sur le sang et le LCR. Bien que le diagnostic clinique puisse effectivement être très difficile, cela a également créé une grande zone grise et des symptômes sans rapport avec la LB ont été attribués à la maladie. Ce qui précède a donné lieu à un mécontentement dans le domaine public, à des sous-diagnostics et à des surdiagnostics, à des retards dans le traitement approprié et à des échecs présumés du traitement. En revanche, pour la maladie de B. miyamotoi, les manifestations de la maladie sont jusqu'à présent clairement définies, et la PCR sur sang semble être un outil fiable pour diagnostiquer une infection active. Nous avons exposé ici pourquoi la récente étude de Franck et al, censée montrer que des symptômes non spécifiques durables sont associés aux infections actives à B. miyamotoi, présente trop de lacunes pour redéfinir les symptômes cliniques de la DMB. Selon nous, leurs résultats et conclusions ne devraient pas avoir d'implications pour la prise de décision clinique.<br><br>[Psiram.com: On trouve ensuite les paragraphes Contributions des auteurs, Financement, Conflit d'intérêt et Références]</ref>
 +
 
 +
[Remarque de Psiram.com: Ce commentaire du chercheur néerlandais Alex Wagemakers et ses collègues est très critique au sujet de l'étude de l'équipe française dont un des co-auteurs est Christian Perronne]
    
== Publication scientifique d'Alain Trautmann, Hugues Gascan, et Raouf Ghozz en juillet 2020 ==
 
== Publication scientifique d'Alain Trautmann, Hugues Gascan, et Raouf Ghozz en juillet 2020 ==
6 955

modifications

Menu de navigation