Différences entre les versions de « Heilpraktiker »

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Que ceci ne soit pas que paroles en l'air peut être démontré par deux phénomènes:
 
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Les Heilpraktikers "traitent" de préférence les maladies dont il est bien connu qu'elles de déroulent en poussées et / ou rémissionnent dans la plupart des cas toute façon, comme la dermatite atopique/névrodermite, qui est une maladie quasi idéale pour les Heilpraktikers: souffrance importante, mais pas de danger vital, se déroulant par poussées et "disparaissant" en rêgle générale. Ici, les Heilpraktikers peuvent se servir particulièrement bien de leur grand art de l'association d'événements coïncidents avec la causalité présumée.
  
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Les Heilpraktiker ne peuvent s'implanter dans aucun pays au monde dans lequel les maladies graves, épidémiques sont très répandues. Dans ces pays, la supériorité de la médecine moderne est manifeste évidemment pour tous. Donc partout là où on doit souvent faire quelque chose de réellement efficace et pas seulement faire comme si (pas seulement faire semblant de faire quelque chose).
  
 
== Obtention de l'appellation et du statut d'Heilpraktiker ==
 
== Obtention de l'appellation et du statut d'Heilpraktiker ==

Version du 16 février 2013 à 20:53

Heilpraktiker[1], (littéralement "praticien de santé", en France le terme équivalent le plus proche est naturopathe[2]), est le terme utilisé en Allemagne pour des personnes pratiquant toutes sortes de soins et de thérapies avec une autorisation officielle de traiter des malades.

En Allemagne toute personne, autre que les médecins, les psychanalistes et les Heilpraktiker, qui traite les malades est dans l'illégalité. Selon les organisations professionnelles, les Heilpraktiker auraient effectué en Allemagne, en 2009, plus de 15 millions de consultations et de traitements[3].

Historique

Les racines historiques de la profession d'Heilpraktiker en Allemagne se trouvent dans les pratiques de santé empiriques et populaires. Jusqu'à 1939, quiconque dans l'empire allemand qui se sentait une vocation ou une compétence pour soigner, était autorisé à proposer ses services. Il n'était pas nécessaire pour cela d'avoir une formation médicale. A cette date, il fut décrété que les activités médicales étaient exclusivement réservées aux médecins formés par l'Etat. Cependant, les Heilpaktiker en activité jusque là furent autorisés à continuer à exercer leur activité. Pour ce faire, la loi de 1939[4] concernant les Heilpraktik entra en vigueur en tant que base légale. Et c'est ainsi que, d'un seul coup, des milliers de thérapeutes médicaux sans formation médicale ont été légalisés dans l'empire allemand. Cependant de nouveaux guérisseurs ne devaient être autorisés que dans des cas exceptionnels, si bien que cette profession devait disparaître. Pourtant, en 1957, les dispositions à ce sujet pour la période de transition ont été interpétées dans la République Fédérale d'Allemagne (RFA), de sorte que tout Heilpraktiker qui satisfaisait aux conditions d'agrément antérieures devait être autorisé, car une interdiction d'autorisation pour les Heilpraktiker fut reconnue comme anticonstitutionnelle. En ce qui concerne l'Allemagne de l'Est (RDA), les Heilpraktiker déjà en activité purent continuer à exercer leur activité. Mais là, de nouveaux Heilpraktiker ne furent plus autorisés, de sorte que'en 1989, de tous ceux qui avaient exercé en tant qu'Heilpraktiker avant la fondation de l'Etat de la RDA, très exactement onze étaient encore en activité.

Dans les années 1953, en RFA, des écoles de préparation à l'examen de contrôle ont été réouvertes.

Commentaire-Psiram sur les Heilpraktiker

Qu'il y ait tant d'Heilpraktiker sur le marché tient à deux raisons principales:

L'évolution de la notion de maladie

Le bon état de santé général d'une société moderne conduit à ce que nous ressentions aujourd'hui des maladies que nos ancêtres, souffrants de maladies infectieuses mauvaises, d'épidémies et de mortalité infantile élevée, auraient considérés comme plutôt négligeables, comme quelque chose qui nécessite des soins. En conséquence, parmi le nombre total des cas, les maladies véritablement sérieuses ont fortement diminué. A tel point qu'on estime que près de 80% des visites chez les médecins / Heilpraktikers concernent des maladies qui de toute manière disparaissent d'elles-même.

Une telle situation amène naturellement à ce que tout ce qui existe en charlatanerie à foisonner, car, dans la plupart des cas, en fait, peu importe ce qu'on fait.

Que ceci ne soit pas que paroles en l'air peut être démontré par deux phénomènes:

Les Heilpraktikers "traitent" de préférence les maladies dont il est bien connu qu'elles de déroulent en poussées et / ou rémissionnent dans la plupart des cas toute façon, comme la dermatite atopique/névrodermite, qui est une maladie quasi idéale pour les Heilpraktikers: souffrance importante, mais pas de danger vital, se déroulant par poussées et "disparaissant" en rêgle générale. Ici, les Heilpraktikers peuvent se servir particulièrement bien de leur grand art de l'association d'événements coïncidents avec la causalité présumée.

Les Heilpraktiker ne peuvent s'implanter dans aucun pays au monde dans lequel les maladies graves, épidémiques sont très répandues. Dans ces pays, la supériorité de la médecine moderne est manifeste évidemment pour tous. Donc partout là où on doit souvent faire quelque chose de réellement efficace et pas seulement faire comme si (pas seulement faire semblant de faire quelque chose).

Obtention de l'appellation et du statut d'Heilpraktiker

Il faut être clair, il n'existe aucun diplôme d'Heilpraktiker. Il n'existe aucun cursus de formation à effectuer (dans un système d'enseignement officiel), et par conséquent aucun programme d'enseignement, rien de tout cela. Par contre, il y a un examen de contrôle pour vérifier que le candidat n'est pas dangereux pour la santé publique et saura reconnaitre les maladies graves (le choléra, la lèpre, la peste, la poliomyélite, le typhus, la toxoplasmose, la diphtérie, la malaria, la tuberculose, l'hépatite, le tétanos...), sur les maladies infectieuses génitales (la syphilis, la gonorrhée, l'ulcus molle...), auquel cas il doit renvoyer le malade à un médecin sous peine de retrait d'autorisation d'excercer et d'amendes. Cet examen de contrôle aboutit, si on le réussit, à la délivrance d'une autorisation d'exercer. Seul le Ministère de la Santé allemand peut donner cette autorisation. Ce n'est pas une école ! Une école ne peut donner de "diplôme" de Heilpraktiker puisque celui-ci n'existe pas. Les écoles sont toutes privées, et peuvent aboutir à un certificat, mais ce n'est pas celui du Heilpraktiker. En Allemagne, les certificats des écoles de Heilpraktiker ne donnent pas le droit d'exercer, elles proposent seulement des préparations à l'examen de contrôle, sont libres du contenu (très varié) de ce qu'elles proposent pour y parvenir, leurs formateurs sont souvent eux-même des Heilpraktiker. Et de telles formations ne sont pas particulièrement bon marché, il n'est pas rare qu'il faille débourser 10 000 euros[5].

Pour obtenir l'autorisation d'exercer, il suffit d'avoir un certificat d'études secondaires, un âge minimal de 25 ans, un certificat médical, un casier judiciaire vierge, et de passer un examen devant le service de santé du Land. Le candidat doit cocher 60 questions (45 doivent être des bonnes réponses) et prouver lors d'un examen oral qu'il est en mesure de reconnaitre les maladies infectieuses et les maladies aigües, et alors de dirriger ces malades immédiatement vers un médecin de formation. En outre, le candidat doit maitriser les principes de l'hygiène et d'une analyse médicale. Il n'y a pas des questions sur un plan de traitement ou un programme de soins. Les Heilpraktiker (HP) sont par principe autorisés à pratiquer des interventions de chirurgie, mais étant donné qu'ils ne peuvent se procurer des produits d'anesthésie (délivrés sur ordonnance seulement), juridiquement une telle intervention reste impossible. 53% des candidats (moyenne dans la région du Rhin) ne réussissent pas cet examen délivré par le ministère allemand de la santé, examen qui toutefois peut être repassé plusieurs fois. Deux cursus sont proposés: le Heilpraktiker branche naturopathie et le Heilpraktiker branche psychothérapie. Le Heilpraktiker s'appuie sur des méthodes de soins dits naturels, comme la connaissance des plantes, l'acuponcture ou l'acupressure (les doigts remplacent les aiguilles ou baguettes).

En France

Il existe des organismes qui proposent une "formation d'Heilpratiker", par exemple celui-ci[6]. Ce même organisme CERS-TA de Ferny-Voltaire, offre toutes sortes de formations fort discutables, par exemple chakras, reboutement, physioscanning sur un appareil de Thérapie Quantique, en collaboration avec le Centre Nemo de Guillaume Moreau. La France cherchant actuellement à mettre de l'ordre chez elle et ses "thérapeutes", on comprend l'attrait et les avantages d'un titre, certes sans utilité aucune en France, mais en usage légal dans un autre pays de l'UE, titre qui peut cependant faire illusion auprès d'un public français qui ne connait pas cette appellation ni quelle formation "médicale" elle garantit. Mais ce titre, les postulants ne l'auront en réalité que s'ils vont passer l'examen de contrôle en Allemagne; en tout cas il en coûtera au candidat Heilpraktiker, chez CERS-TA, 1780 € pour 3 fois 5 jours, durant lesquels il y aura au programme: homéopathie, naturopathie, iridologie, phythothérapie, aromathérapie, oligothérapie, lithothérapie, gemmothérapie, médecine quantique, biochimie schuessler, nutrition, diététique, secours d'urgence et pathologie-sémiologie[7]. Sur 15 jours?

Références