ALIS

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Françoise Joët Source capture d'écran
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Joël Lajus, président d'ALIS en 2014 à Tarbes Source youtube[1]

ALIS (Association Liberté Information Santé)[3], 19 rue de l’Argentière 63200 Riom, est une Association loi 1901, fondée en 1993, faisant partie de l'European Forum for Vaccine Vigilance" (EFVV)[4], également en lien avec AEGIS-Luxembourg[5] (Cliquez sur le lien Informations en français en bas de toutes les pages d'AEGIS-Luxembourg, on débouche directement sur le site d'ALIS). Cette association opposée à la vaccination agit en France et fait aussi partie d'un réseau international[6].

Françoise JOËT, co-fondatrice d'ALIS, en a été présidente pendant 15 ans, de 1993 à 2008[7], elle en est aujourd'hui Présidente d'honneur.

Le président, en 2015, est Joël Lajus, mais Me Joët reste très active, elle a fondé l'European Forum for Vaccine Vigilance (EFVV) qui coordonne les opposants à la vaccination en Europe et même au delà. Le Dr Didier Tarte, né 02-01-1944 à Chaumont 52000 est le délégué pour le secteur Aquitaine-Charente.

"Les enragés de l'anti-vaccination. Mort aux faibles"

Il s'agit d'un article déjà ancien (publié en 1999) sur le site d' AFIS (Association Française pour l'Information Scientifique)[8], mais qui reste instructif, car l'attitude des anti-vaccinations, dont ALIS, est aujourd'hui toujours la même:

C’est le coup de semonce qu’en décembre dernier le JIM (Journal International de la Médecine) assénait à diverses publications, dont Vous et votre Santé, qui milite pour un « libre choix thérapeutique ». Viol sur ordonnance, tels étaient les trois mots qui y légendaient un dessin non moins provocateur : une immense aiguille transperce un patient moribond. Autour de lui, des bonshommes en blouse blanche l’attaquent, armés de seringues. Telle est l’image que certains se font aujourd’hui de la vaccination. Un éditorial commente le dessin : Les campagnes en faveur de la vaccination systématique des enfants et des adolescents contre l’hépatite B sont scandaleuses. Elles sont la honte de notre démocratie. Quant à la vaccination contre la grippe chez les personnes âgées, c’est un gérontocide. [...]

Petite histoire racontée dans le JIM.

Nous sommes à Vincennes, au salon Marjolaine, le « grand marché bio, santé, beauté, artisanat, tourisme vert, environnement ». Au détour d’une allée, le stand d’ALIS (Association liberté information santé) arbore d’inquiétants panneaux : « Les vaccins : des tueurs silencieux » ; « le BCG pourrait-il être contaminé par l’agent de la maladie de la vache folle ??? »

Une femme vient se renseigner : comment peut-elle éviter de faire vacciner ses enfants ? « Faites établir par votre médecin un certificat de contre-indication », répond la bénévole d’ALIS, avant d’ajouter : « Si vous adhérez à notre association, nous pourrons vous donner des adresses de médecins. »

Le certificat de contre-indication : telle est la solution systématiquement proposée aux mères désireuses de ne pas faire vacciner leur enfant. On imagine que certains médecins répondent à la demande au cas par cas, mais d’autres s’impliquent davantage. Un praticien décrit ainsi dans Vous et votre santé la « stratégie défensive à destination du médecin traitant et de l’usager » dans laquelle il présente toutes les « ficelles » permettant d’échapper aux vaccins.

Selon une enquête parue en 1995 dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire, seuls 2, 3 % des généralistes seraient « plutôt défavorables » à la vaccination. Toutefois, le Pr. Sicard estime que les médecins partageant ces opinions seraient bien plus nombreux : « Étrangement, parmi les pays industrialisés, c’est en France, où la plupart des vaccins ont été mis au point, qu’on assiste au plus fort lobby anti-vaccination et que la couverture vaccinale est la plus faible. » Une étude du CFES (Comité français d’éducation pour la santé) établit que les médecins « non-vaccinants » sont plutôt homéopathes, acupuncteurs ou mésothérapeutes ; de même, les mères refusant les vaccins ont souvent recours aux médecines parallèles.

Selon le Dr Bruno Martin, conseiller régional en santé pour l’Europe, les contestataires de la vaccination ne se rendent pas compte du confort sanitaire dans lequel les vaccins les ont installés : « Le bénéfice de la vaccination est incommensurable par rapport à la maladie. Dans les pays d’Europe de l’Est, où les gens ne se vaccinent pratiquement plus, des épidémies graves réapparaissent. Ce n’est pas le moment de baisser les bras... »

Si l’on en croit Vous et votre santé, la vaccination générale serait une « hérésie ». Toute vaccination devrait être précédée d’un dosage d’anticorps qui éliminerait les sujets déjà immunisés. Pour le Professeur Didier Sicard, chef de service de médecine interne à l’hôpital Cochin (Paris), cet argument ne tient pas : « il n’y a aucun risque à vacciner une personne qui aurait déjà eu la maladie. De plus, doser les anticorps coûterait beaucoup plus cher que pratiquer une vaccination systématique... »

Arrêtons-nous, pour ce qui est de l’époque présente, sur ce bilan qui cite les objectifs de l’OMS, notamment pour la rougeole, qui tue encore chaque année, dans le monde, un million d’enfants.

Vaccinations obligatoires

Diphtérie : plus de 45 000 cas et 3 000 décès en France en 1945. Moins de dix cas annuels depuis 1979, aucun décès depuis 1981.
Tétanos : environ 1 000 décès en 1945 ; 53 cas et 13 décès en 1992.
Poliomyélite : environ 1 000 cas et 250 décès en 1945 en France. Aucun cas déclaré depuis 1990. La poliomyélite a pratiquement disparu des pays industrialisés. En 1991 et 1992. 647 cas sont survenus aux Pays-Bas, parmi les membres de sectes opposées à la vaccination.
BCG : il est sans effet sur les épidémies de tuberculose, mais protège contre les formes graves, en particulier contre la méningite tuberculeuse.

Vaccinations recommandées

Coqueluche : près de 2 000 décès en 1945 en France. Taux de mortalité pratiquement nul depuis 1980. En Grande-Bretagne, en Suède et au Japon, un relâchement de la politique vaccinais a été suivi d’épidémies graves.
Rougeoie, rubéole, oreillons : l’élimination complète et définitive de ces virus de la surface du globe est possible, puisqu’ils ne survivent que dans l’organisme humain. L’OMS s’est fixé pour objectifs l’élimination des oreillons, de la rubéole congénitale et un taux de mortalité de zéro pour la rougeoie en Europe, en l’an 2 000.
De 1980 à 1987, entre 200 000 et 600 000 cas annuels de rougeoie ont été déclarés en France ; ils ont causé chaque année entre 25 et 30 cas d’encéphalites aiguës (complication mortelle dans 10 % des cas) et 15 cas d’encéphalites chroniques (constamment mortelles). Depuis 1987, moins de 200 000 cas de rougeoie ont été enregistrés par an (44 000 cas en 1992). Un million de personnes meurent encore de rougeoie chaque année dans le monde.
Hoemophilus influenzas B : responsable chaque année de 17 méningites pour 100 000 enfants de moins de cinq ans. Le vaccin confère une protection totale.
Hépatite B : deux millions de morts chaque année dans le monde.

Le virus de la variole a disparu grâce à la vaccination.

Mort aux faibles !

Le JIM que nous l’avons cité a paru il y a quelques mois. L’antivaccination – dont il dénonce la malfaisance – est bien plus ancienne. Au dix-huitième siècle elle s’en prenait à Jenner, qui avait vaincu la variole. Au dix-neuvième siècle elle était féroce contre Pasteur, vainqueur de la rage. Puis elle a monté une « Ligue Nationale pour la Liberté des Vaccinations »[9], en langage plus clair : droit pour des parents déboussolés de priver leurs enfants de la sécurité apportée par les vaccinations obligatoires. Nous ne revenons pas sur la longue histoire de la bataille qui se poursuit et s’aggrave. Un retour de deux ou trois ans en arrière nous suffit pour retrouver deux lettres signées par le docteur ès-sciences Georges H. Werner. L’une lui était demandée par le professeur Pierre Potier, membre de l’Académie des Sciences et directeur de l’Institut de Chimie au CNRS. Ce professeur était harcelé par les lettres d’une correspondante qui reprenait les thèses de la Ligue Nationale pour la Liberté des Vaccinations. Il demanda à Werner d’envoyer à cette dame une réponse globale. Ce que Werner fit, tout en disant à la destinataire qu’il n’espérait pas la convaincre, car il pensait « que les vues des adversaires des vaccinations reposent en partie sur un certain nombre d’a priori philosophiques et politiques que le raisonnement scientifique est incapable, par sa nature même, de dissiper ».

Un obstacle que connaissent bien ceux qui combattent les pseudo-sciences. Mais nous trouvons des croyants au paranormal capables de réfléchir et de venir au rationnel. Si la correspondante du professeur Potier ne paraît pas être de ce nombre, la lettre de Werner ne fut cependant pas inutile, car elle peut encore servir de modèle à tous ceux qui veulent dessiller les yeux des victimes de l’illusion ou du charlatanisme.

A l’égard de celles qui sont sincères – comme la correspondante de Potier – Werner se garde d’être agressif. Loin d’opposer à la prétention d’une connaissance infaillible de la Vérité une prétention symétrique, il explique quelques problèmes que doivent (ou devaient à l’époque) résoudre les responsables professionnels des vaccinations. C’est ainsi qu’il écrit : « il est indéniable que le déclin de certaines maladies infectieuses (diphtérie, tuberculose, fièvre typhoïde, choléra) est dû à l’amélioration des conditions d’hygiène et de salubrité qui depuis le siècle dernier, au moins dans les pays développés, n’ont cessé de progresser. La vaccination, dans ces cas-là, n’a fait qu’apporter un appoint, d’ailleurs non négligeable. Cette amélioration des conditions de vie peut d’ailleurs avoir, dans certaines situations, des effets pervers : en retardant l’âge de la primo-infection des enfants par les virus de la poliomyélite, entre autres, cela conduit – en l’absence de vaccination – à une augmentation du pourcentage de poliomyélites cliniquement apparentes, donc avec séquelles paralytiques. C’est là qu’il convient de trouver l’explication de l’augmentation, d’ailleurs très transitoire, des paralysies infantiles dans certains pays peu développés, au moment même où l’on instituait, dans ces mêmes pays, des programmes de vaccination anti-polio : ces vaccinations n’avaient pas encore eu le temps de protéger un pourcentage important de la population, tandis que l’amélioration de l’hygiène augmentait le nombre des enfants infectés plus tardivement qu’auparavant »,

Mais quand la correspondante se mêle d’avancer des arguments « scientifiques » qui ne tiennent pas debout, il sait la remettre à sa place :

« il y a, dans certaines de vos lettres, des affirmations que je ne peux pas laisser passer sans sursauter, par exemple : “L’immunité n’existe pas” (aux dires d’un certain Dr Couzigou), ou encore : “La tuberculose et le tétanos sont des maladies endogènes”, 120 ans après la démonstration par Villemin du caractère infectieux, transmissible de la tuberculose et près de 70 ans après la découverte de l’anatoxine tétanique par Gaston Ramon, découverte grâce à laquelle, dans nos pays, ne meurent du tétanos que les sujets non vaccinés, ou non revaccinés tous les 10 ans... »

Et cette réfutation décisive d’un « argument » familier aux tapages de l’anti-vaccination : « En conclusion, les vaccins ont fait et font infiniment plus de bien que de mal : si graves qu’ils puissent parfois (très rarement) être, les accidents dus aux vaccins sont sans aucune proportion avec les millions d’individus que ces vaccins mettent à l’abri de maladies sérieuses. Il existe peu de pratiques médicales plus efficaces et moins dangereuses »,

C’est avec moins de ménagement que peu de temps avant sa réponse à la correspondante de Pierre Potier, Georges H. Werner avait réagi à un prospectus diffusé par la Ligue Nationale pour la Liberté des Vaccinations, dans lequel on lisait que « parmi toute la gamme des vaccins qui nous est proposée, ceux qui concernent les maladies virales (grippe, polio, rubéole, hépatite, oreillons, rage, rougeole, etc.) ne sont certainement pas les moins dangereux ».

Où est le danger ? demanda Werner.

« Quels sont les effets secondaires importants de ces vaccins ? Aucune donnée précise, aucune statistique ne vient étayer cette affirmation, nuancée d’ailleurs par la phrase suivante : “même si les nouvelles techniques de fabrication rendent rares les accidents immédiats et spectaculaires”. En fait, chacun sait que les risques liés à l’emploi de ces vaccins sont infimes à côté de la protection qu’ils assurent, les accidents rarissimes. Aucune technique médicale digne de ce nom n’est exempte d’une part de risque : les vaccinations antivirales sont, en fait, parmi les plus sûres. Faut-il, pour revenir aux “équilibres naturels” tant vantés au nom d’une écologie doctrinaire, accepter que des millions d’enfants meurent à nouveau de poliomyélite ou de rougeoie, que des millions d’enfants dans le monde naissent malformés ou souffrent d’une hépatite chronique ? Ce serait certes un retour à la nature, cette nature cruelle, injuste, impitoyable contre laquelle l’humanité se défend avec acharnement depuis des générations, et les savants qui ont mis au point des vaccins contre les maladies virales ont été des acteurs éminents de cette lutte contre les pathogènes qui fourmillent dans notre environnement. »

Et plus loin il vient au fond du débat en posant les responsabilités. « Qu’il soit permis à un chercheur qui a consacré 40 ans de sa vie, en France et aux États-Unis, à l’étude des virus des maladies humaines, d’affirmer que lutter pour une soi-disant liberté des vaccinations (comme le prétend la Ligue Nationale de ce nom) c’est, involontairement et de bonne foi sans aucun doute, commettre une mauvaise action ! Car les vaccinations ne doivent pas seulement être efficaces au niveau de l’individu mais aussi et surtout au niveau de la population entière : c’est à ce prix-là qu’on peut casser la chaîne épidémique et faire progressivement disparaître le fléau collectif que représentent de nombreuses infections virales ou bactériennes. C’est la raison pour laquelle, dans tous les pays qui ont une politique sanitaire digne de ce nom, de nombreuses vaccinations ont été rendues obligatoires. Si on laisse aux parents la liberté de faire vacciner ou de ne pas faire vacciner leurs enfants, beaucoup d’entre eux, hélas !, par ignorance ou par négligence, choisiront le chemin de la facilité et on verra réapparaître massivement les maladies qui n’ont pas encore pu être supprimées »,

Les anti-vaccinations de la Ligue ignorent aussi bien la science que le bon sens :

« Pour être plausibles, les affirmations selon lesquelles les vaccins sont dangereux devraient s’appuyer sur des statistiques précises et rigoureuses, au cas par cas : quel vaccin ? quels accidents ? quelle proportion d’accidents ? En fait, on s’apercevra rapidement que faire vacciner un enfant est infiniment moins dangereux que de le laisser aller à l’école à pied ou monter dans un autobus ou manger n’importe quoi... ».

La conclusion pose un problème moral et politique qui va bien plus loin que les seules vaccinations : Enfin, quand les écrits de la Ligue Nationale contre les Vaccinations évoquent, avec nostalgie, les « équilibres naturels » – que les vaccinations viendraient perturber – leurs auteurs devraient se rappeler que la « loi de la Nature » est essentiellement la survie des plus forts, des mieux armés (par leur constitution génétique, par l’environnement dans lequel ils vivent) et l’élimination impitoyable des faibles, des inadaptés... Est-ce cela que nous souhaitons, à une époque où l’essor des sciences médicales permet précisément de corriger efficacement cette profonde injustice ?

De quoi réfléchir...

Références

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